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Numérotation téléphonique désormais à 10 chiffres en Côte d’Ivoire- Des consommateurs et associations de consommateurs racontent les difficultés rencontrées, l’Artci rassure et reste en alerte

Depuis le dimanche 31 janvier 2021, une nouvelle numérotation téléphonique est en vigueur en Côte d’Ivoire avec le passage de 8 à 10 chiffres pour les téléphones fixes et mobiles. Quelques jours après ce basculement à 10 chiffres, des consommateurs s’expriment et expliquent les difficultés rencontrées.

Le passage de 8 à 10 chiffres en Côte d’Ivoire n’est pas mauvais en soit, selon Kouamé Hervé, technicien en bâtiment. Face aux difficultés évoquées par d’autres usagers, il témoigne de son expérience : « Pour le moment, je n’ai rien rencontré comme problème, ça se passe bien. Mais au fur et à mesure on verra ce qui adviendra ».
Mlle Karamoko Leyla, élève en classe de troisième, ne voit pas le passage à 10 chiffres d’un bon œil : « Les huit chiffres devenus dix chiffres, selon moi, ce n’est pas une bonne idée. Ça nous fait perdre non seulement des contacts, mais aussi les noms des contacts. Donc on n’arrive plus à savoir qui nous appelle. Ma maman, après avoir enregistré ses numéros avec le préfixe qu’il faut, a perdu les noms de ses contacts. Elle n’arrive pas à retrouver certains de ses contacts ».
Etudiant en criminologie à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, Lobognon Didi est mécontent :: « Avec ce basculement, le passage de 8 à 10 chiffres est un échec pour la plupart des gens que je connais. Ils ont des difficultés à migrer. Au niveau de l’application de l’ARTCI avec laquelle on a fait la migration, nous sommes encore au même stade. J’ai basculé hier (dimanche 31 janvier 2021, ndlr), mais ce matin (lundi 1er février 2021, ndlr) je constate que rien n’a été fait. Les 8 chiffres sont restés intacts. C’est un échec, parce que l’ARTCI nous a dit que depuis 8 ans ils travaillent dessus. Mais, si en un seul jour on a des difficultés, alors c’est un échec. Qu’ils revoient ce qu’ils font. En plus concernant la migration, l’ARTCI nous a donné un seul motif qui est la saturation, mais aucun Ivoirien n’a vu les preuves de la saturation. On est dans un pays de droit, que l’ARTCI mette cette saturation à nu. En réalité, ils n’ont rien fait réellement. Une application a été créée pour migrer, mais l’application c’est seulement pour les citadins. Nous avons des parents qui sont dans les campements, ils font comment ? Je pense que le problème ce n’est pas au niveau des utilisateurs. L’ARTCI devrait s’entendre avec les réseaux téléphoniques pour faire simplement la migration ».

Réactions de présidents d’associations de consommateurs

Interrogés sur la mise en œuvre du Plan national de numérotation à 10 chiffres (PNN 10), Marius Comoé, président du Conseil national des organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire (CNOC-CI) et Soumahoro Ben N’faly, président de l’Association des consommateurs « Le réveil » ont exprimé leurs impressions après le basculement à 10 chiffres.
« Au plan local, le passage de 8 à 10 chiffres se passe bien. C’est seulement au niveau des réseaux sociaux que ce passage à 10 chiffres n’a pas été pris en compte. C’est à l’ARTCI de nous dire pourquoi. Est-ce qu’il faut attendre que ce réseau social mette à jour ses applications ? C’est à l’ARTCI de nous le dire. En ce qui nous concerne, nous attendons encore une à deux semaines pour recenser les observations de nos membres sur cette opération. Sinon dans l’ensemble, tout se passe bien », a expliqué Marius Comoé.
La préoccupation soulevée par Soumahoro Ben N’faly concerne le cas des utilisateurs de téléphones mobiles non Android : « J’ai posé ce problème le dimanche dernier au siège de l’ARTCI, au cours d’une rencontre avec le directeur général Bilé Diéméléou et les responsables des sociétés de téléphonie. Ils m’ont répondu qu’une solution allait être trouvée au fur et à mesure, pour faciliter le basculement à 10 aux uns et aux autres. Peut-être qu’ils vont demander aux usagers d’aller changer leurs cartes SIM, mais en tout cas, ils disent qu’ils sont en train de travailler sur cette question (…) Je demande surtout aux consommateurs d’éviter les applications qui foisonnent sur Internet. Le régulateur des télécommunications de Côte d’Ivoire, c’est l’ARTCI. Il faut s’approcher de cette structure, dont l’application est plus sure ».

Olivier Dion

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