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Interview – Diomandé Moussa, DG du média « Ivoire Info USA » : « Covid 19 : j’ai été attaqué sévèrement et mis sous oxygène»

Ivoirien vivant aux États-Unis et Directeur général du media Ivoire Info USA, Diomandé Moussa est un rescapé de la pandémie à Coronavirus. De passage en Côte d’Ivoire, son pays natal, il nous a accordé, le jeudi 11 février 2021, une interview dans laquelle il dit comment il a survécu à la Covid19. Il évoque également plusieurs sujets notamment les élections législatives à venir et donne son avis sur la réconciliation nationale. Il lance un appel d’aide à l’endroit du gouvernement en faveur de sa radio Ivoire Info USA, et de la diaspora. Diomandé Moussa est militant du Rhdp Usa , dont il est le porte-parole et chargé de la presse.

Comment se porte la diaspora ivoirienne des États-Unis ?

Nous disons que la diaspora se porte beaucoup mieux aujourd’hui. Nous sommes beaucoup mieux organisés. Nous avons grâce à la vigilance de son Excellence le président Alassane Ouattara, la mise en place d’un ministère chargé de la diaspora. Alors ce ministère, à travers son directeur général, Monsieur Konaté , a pu orienter cette diaspora pour mieux s’organiser. Nous avons des associations ivoiriennes dans pratiquement tous les grands États et nous avons également des associations locales que nous appelons des Infra groupes qui sont des associations de proximité comme par exemple l’association des Sénoufo, des Baoulé qui sont juste des associations pour pérenniser la culture locale. Mais, toutes les associations se retrouvent au sein d’une association nationale généralement dans la région qu’on appelle Union des Ivoiriens de Georgie, de Washington ou bien de New-York, et qui ont des présidences tournantes. Depuis quelques mois, nous avons une sorte de collège de président des Ivoiriens. Ce qui permet à nos différents présidents de mieux coordonner et d’harmoniser leurs points de vue pour ce qui concerne la gestion de communauté ivoirienne. Je suis bien placé pour vous dire que la communauté ivoirienne de façon générale se porte beaucoup mieux aujourd’hui qu’hier.

Vous qui vivez aux États Unis, comment avez-vous vécu le pic de la pandémie à Coronavirus ?

Vous faites bien de poser la question aujourd’hui, je peux vous dire que les États-Unis sont toujours en tête pour ce qui concerne les cas déclarés au niveau du Covid-19. Loi qui vous parle , je suis un rescapé. J’ai été attaqué sévèrement au mois de septembre 2020. J’ai été hospitalisé, et mis sur oxygène pendant plusieurs jours. Je ne savais pas si j’allais sortir vivant de l’hôpital. Dans l’ensemble des États Unis, nous sommes à 27 328 000 cas déclarés avec 471000 morts. Donc, nous avons vécu cette maladie avec beaucoup de choc parce que la majorité de la diaspora comme tous les Africains, est beaucoup plus dans les domaines tertiaire, commercial avec les petits business. Comme vous le savez, tous ces business ont été obligés de fermer. Il y a eu des mesures d’accompagnement du gouvernement américain, mais elles ne peuvent pas remplacer l’activité en plein temps. Le gouvernement ivoirien a apporté sa contribution à ce qui concerne les Ivoiriens qui était bloqués aux États-Unis lorsque les frontières ont été fermées. Le gouvernement ivoirien, par le biais de son Excellence Monsieur Haidara, a pu véhiculer les informations à la diaspora concernant les lieux de renseignements pour bénéficier des aides alimentaires, sans oublier les associations locales comme l’Union fraternelle des Ivoiriens (Ufi). Le président Basile et son équipe étaient au four et au moulin régulièrement pour nous apporter les informations.

À combien est estimée la diaspora ivoirienne aux États-Unis ?

Elle n’est pas quantifiable parce que certains compartiments Ivoiriens pensent que l’ ambassade n’est pas là pour la diaspora ivoirienne , mais pour des Américains ou autres nationalités qui veulent se rendre en Côte d’Ivoire. À ma connaissance, on parlait de 11000 ivoiriens à l’époque au niveau de la région de Washington DC. New-York regroupe plus de personnes en ce moment. Nous avons une diaspora de qualité. Vous n’allez pas entendre que les Ivoiriens se sont retrouvés dans des mafias de drogue ou dans des mafias de braquage ou de pédophilie. Nous avons une culture de discipline, d’union et de travail.

Depuis quand et pourquoi êtes-vous en Côte d’Ivoire ?

Deux semaines. D’abord, j’avais décidé de venir en début d’année pour féliciter nos autorités, nos responsables politiques qui sont au niveau du Rhdp pour le travail bien fait. Puisque ça a été une victoire éclatante. Le président, dès le premier tour, avait été élu. Et remercier tous ceux qui ont contribué à cette belle victoire. Nous savons qu’ il y a une partie de l’opposition qui s’était déclarée absente mais aujourd’hui, pour les élections législatives, pratiquement tout le monde est dans le processus. Donc, pour revenir à ta question, nous venons en Côte d’Ivoire voir la famille politique. Mais aussi ma famille au niveau de la maison parce que, comme je l’ai dit tantôt, je suis un rescapé du Covid-19. J’ai été attaqué sévèrement au mois de septembre. J’ai été hospitalisé, mis sur oxygène pendant plusieurs jours. Je ne savais pas si j’allais sortir vivant de l’hôpital. Alors, dès que j’ai pu être libéré, j’ai pris la résolution de venir au moins saluer mes parents, et faire la promotion de notre groupe de presse que nous avons aux États-Unis depuis bientôt 7 ans.

Dites-nous un peu plus sur votre groupe de presse Ivoire Info USA…

Ivoire Info USA est un groupe de presse créé depuis février 2014. Nous sommes un groupe de presse de proximité. Nous avons plusieurs éléments dans ce groupe de presse. D’abord, nous avons une radio de proximité que nous appelons Ivoire Info USA, la radio de la diaspora africaine et des amis de la Côte d’Ivoire. Nous avons le lien de presse qui est ivoireinfousa.net. Nous avons une branche africaine que nous appelons « Le plateau du Faso ». Notre objectif, c’est d’être plus proche de la diaspora. Depuis 2014, que cette radio est en place, nous faisons l’effort d’aller vers les Ivoiriens d’abord comme nous avons dit à la radio de la diaspora africaine et des amis de la Côte d’Ivoire. Alors si vous êtes Ivoirien, cette radio est à vous. Si vous êtes Chinois, Camerounais que vous êtes amis de la Côte d’Ivoire, cette radio est également à vous. Donc, nous avons des émissions-live, en direct, du lundi au dimanche pratiquement. Nous avons des émissions politiques, culturelles, religieuses, de société. Je vous ai parlé de Le plateau du Faso. C’est une radio en fait autonome. Nous donnons une certaine autonomie à cette radio pour permettre à la diaspora Burkinabè également d’échanger entre elle et ça peut développer cette confraternité que nous nous voulons au niveau de la radio. Nous mettons beaucoup l’accent sur la neutralité de la radio afin de permettre à toutes les sensibilités politiques de s’exprimer. Nous insistons pour qu’il y ait le respect des autorités. Que ce soit des autorités politiques, religieuses, sportives, il faudrait les respecter. C’est une vraie radio de proximité pour permettre à la diaspora d’échanger entre elle et puis, souvent, nous avons des invités depuis Abidjan. Voici ce que nous faisons. Nous sommes là pour permettre à cette radio, Ivoire Info USA, d’avoir une assise locale au niveau d’Abidjan. Les efforts de la radio ont été reconnus par L’Intelligent d’Abidjan à l’occasion de ses 15 ans aux États-Unis.

L’année 2020 a été marquée par l’organisation de l’élection présidentielle aux États-Unis et en Côte d’Ivoire. Comment avez-vous vécu ces deux présidentielles depuis votre lieu de résidence ?

Je profite pour présenter toutes mes condoléances à la grande famille du Rhdp et à la famille de notre ex-Premier ministre adoré, Amadou Gon Coulibaly, qui nous a quittés au moment où nous étions vraiment prêts à le plébisciter. Mais c’était la décision de Dieu. Alors c’est un peu dans une sorte de drame, on peut dire, que le Rhdp dans son ensemble a commencé cette phase présidentielle. Mais en même temps, nous avons été soulagés par la décision du Président de la République d’écouter les militants, les chefs traditionnels, les différents responsables qui ont pu convaincre le président de se présenter. Nous avons vécu cela comme une joie et nous avons fait campagne à notre niveau, à plusieurs niveaux, avec la couleur politique. Mais, lorsque nous étions dans le cadre de la radio, nous avons essayé de prendre du recul. Au niveau de la présidentielle en Côte d’Ivoire, les élections ont lieu normalement. Nous avons reçu la Cei, elle est même passée à la radio. Je voudrais profiter pour saluer l’ambassadeur Inza Camara, délégué général également du Rhdp qui avec son équipe a vraiment fait du bon boulot pour encadrer les militants pour aller au vote sans problème. Et évidemment, le résultat ne nous a pas surpris. En ce qui concerne l’élection présidentielle américaine, le Covid s’est invité dans le débat parce que le président Trump par deux fois a été victime. D’abord, sa gestion n’a pas été très catholique. Il a voulu selon lui-même ne pas paniquer les Américains. Il n’a pas voulu dire certaines vérités. Ça n’a pas donné l’occasion à des Américains de prendre très au sérieux cette pandémie. Et le deuxième niveau, lui-même, à quelques semaines de la présidentielle, a été déclaré positif. Donc, il était hors du champ de la campagne. Après l’élection, nous n’avions plus été sereins, surtout nous qui vivons dans la région métropolitaine de Washington DC. Les supporters du président Trump, lui-même à la tête, n’ont jamais accepté ce résultat.

Quel est le rôle joué par votre radio à l’occasion de la présidentielle du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire depuis les États-Unis ?

Nous avons développé les débats en créant même un débat spécial qu’on appelait « Le plateau des élections » animé par Gabriel Diabaté, et qui passait tous les vendredis. Un vendredi, vous avez l’opposition et l’autre vendredi, les proches du pouvoir. Entre temps, vous avez la société civile qui vient également. Tout ça, pour dire que nous créons des plateformes d’échange. Pas d’injures. Qu’ est-ce que vous pouvez faire pour la Côte d’Ivoire ? C’est la question principale. Le débat est courtois, pacifique. Et à la fin, chacun donnait une conclusion dans l’optique de la réconciliation. Notre objectif, c’est la réconciliation en Côte d’Ivoire. Nous avons constaté que les Ivoiriens vivaient beaucoup en apartheid politiquement parlant. On ne se fréquentait vraiment pas. Alors créer une plateforme d’échanges, ça permet à tous les Ivoiriens de se rapprocher et de savoir ce que l’autre dit. Cette radio est une radio pour la réconciliation, de développement de cette diaspora pour qu’elle contribue au maximum à la nouvelle Côte d’Ivoire dont prône le président de la République.

En parlant de réconciliation, comment trouvez-vous le climat politique en Côte d’Ivoire ?

Beaucoup mieux qu’en octobre 2020 ou avant octobre 2020 . Je pense que le Président de la République a eu l’intelligence réelle de nous créer un ministère de la Réconciliation. Cela permet à la réconciliation d’être à la table de Conseil des ministres, tous les mercredis, c’est déjà pas mal. Ensuite, le ministre choisi, malgré tout ce qu’on dit, a quand même deux qualités : La qualité d’être jeune donc être à cheval entre deux générations et la qualité d’être sorti de l’école du président Félix Houphouët-Boigny qui est le père du dialogue et de la réconciliation. Donc, nous pensons qu’aujourd’hui, la réconciliation par la création de ce ministère est une volonté du Rhdp et du gouvernement ivoirien à aller vers une réconciliation réelle. Nous pensons que ça ira . Je peux vous donner un exemple assez intéressant. C’est la présence de l’opposition au niveau des élections législatives pour avoir des leaders locaux. Cela peut faciliter la réconciliation. Je pense qu’aujourd’hui la Côte d’Ivoire revient de loin, il y a eu plus de peur que de mal. Je ne vois pas d’animosité entre les Ivoiriens. Tout est en mouvement et la population essaie de suivre ce mouvement.

Comment voyez-vous les élections législatives à venir du 6 mars 2021 ?

Nous avons été choqués par ce qui s’est passé avec le président Trump, car il est républicain. Dans la culture de la démocratie, il faut avoir la force d’accepter les résultats et de suivre les voix exprimées. Nous constatons qu’en Afrique généralement, on est prêt à aller à un combat électoral, mais on n’est pas prêt à accepter les résultats de ce combat. C’est un peu comme si on va à un combat tout en connaissant le résultat en avance et quand le résultat n’est pas ce que nous prévoyons, nous mettons nos militants dans la rue. Alors, je pense qu’il faudrait changer. Il faudrait que les Ivoiriens comprennent que dans un combat, il y a un résultat dans une élection. Si vous n’êtes pas vainqueur, il ne faudrait pas mettre vos militants dans la rue. Parce que ce n’est pas de cette manière là qu’on participe au développement de la réconciliation. J’anticipe pour dire qu’il pourra y avoir des échauffourées. J’anticipe pour dire également que nous aurons des palabres. Cela dit , je prie simplement que ces palabres ne se terminent pas par des morts.

Votre mot de fin

Mot de fin, c’est saluer L’Intelligent d’Abidjan pour l’opportunité qu’il nous offre au moment où nous sommes de passage pour présenter notre groupe de presse Ivoire Info USA mais surtout donner l’occasion de saluer nos autorités au niveau du Rhdp gouvernemental et à leur tête le président de la République, le Premier ministre Hamed Bakayoko. Je lance un appel à toute la diaspora, lui dire que la Côte d’Ivoire a besoin d’elle pour contribuer à son évolution à partir de là-bas. C’est un pays qui a beaucoup de potentialités. C’est ce que j’ai vu. Le président nous demande toujours de revenir. Le ministre Ally Coulibaly et Monsieur Konaté qui est le directeur général, nous demandent de venir. Donc, il faudrait que nos autorités nous aident beaucoup plus à ce niveau. Parce qu’il faut aussi dire que nous avons souvent des difficultés à entrer en contact avec les autorités. Ils doivent mettre en place un réel canal de connexion de telle sorte que quand nous venons, nous savons exactement où nous allons pour pouvoir contribuer à l’évolution de notre pays. Je salue les donateurs de notre radio Ivoire Info USA parce que nous n’avons pas de moyens. Nous vivons sur fonds propres et quelques dons de certains de nos auditeurs. Alors de temps en temps, nous aimerions avoir de l’aide de service de communication gouvernement, et de la présidence, à travers le Ministre de la communication et Mme Masseré Touré-Koné

Réalisée par MO avec KN

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