Apollinaire Ihaza, Directeur des Services Internationaux, en charge de l’Afrique et des Affaires Francophones de Catalyste + : « Ce que nous faisons pour l’autonomisation des femmes africaines »
Apollinaire Ihaza est canadien originaire de la RD Congo. Il est actuellement Directeur des Services Internationaux, en charge de l’Afrique et des Affaires Francophones de Catalyste + (anciennement SACO-CESO). Dans cette interview accordée à l’Intelligent d’Abidjan, il parle de Catalyste + et surtout ce que cette structure fait pour la promotion de l’entreprenariat féminin en vue de l’autonomisation des femmes africaines.
Veuillez-vous présenter et nous parler brièvement de votre parcours.
Je suis Apollinaire IHAZA, canadien originaire de la RD Congo. Actuellement Directeur des Services Internationaux, en charge de l’Afrique et des Affaires Francophones de Catalyste + (anciennement SACO-CESO).
Au sein de cette organisation qui m’a donné la chance de commencer ma carrière après des études universitaires complémentaires en développement international à l’ULB (Université Libre de Bruxelles, en Belgique), j’ai eu l’opportunité de gravir différents échelons et responsabilités jusqu’à mon poste actuel.
J’y exerce donc mes responsabilités avec passion en sachant que, je dois rendre des comptes et surtout contribuer à renforcer positivement les capacités de nos partenaires en Afrique et aussi permettre aux canadien(ne)s qui s’engagent avec notre organisation de vivre des expériences gratifiantes sur le terrain en partageant avec excellence leurs expertises et expériences professionnelles.
Parlez-nous de Catalyste+, ses actions en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire.
Catalyste+, anciennement SACO-CESO est l’une des organisations majeures de développement économique au Canada. Depuis sa création en 1967, Catalyste+ renforce les capacités et le savoir-faire des partenaires qui sont principalement des entreprises, des gouvernements centraux et locaux, des organisations communautaires dans le but d’accélérer les solutions locales pour une croissance économique inclusive. En étroite collaboration avec nos partenaires, nous cherchons à mettre en place un environnement propice permettant aux membres de la société d’accéder à de meilleurs moyens de subsistance, d’améliorer leur vie et de contribuer à des communautés fortes et résilientes. Cette même approche est également mise en application au Canada auprès des communautés autochtones.
En Côte d’Ivoire, Catalyste+ travaille avec des partenaires aussi bien du secteur privé que public. Au niveau du secteur privé, nous renforçons les capacités des entreprises et institutions dans divers secteurs, tels que l’agro-alimentaire, le tourisme et l’hôtellerie, l’agroforesterie, les PMEs etc. Dans le secteur public, Catalyste+ met l’accent sur le renforcement institutionnel, la bonne gouvernance, l’intégration de l’égalité des genres, le leadership inclusif, l’environnement et les changements climatiques, etc.
Je voudrais profiter pour rendre un vibrant hommage à la représentation pays de Catalyste + pour la Côte d’Ivoire qui fait un travail de terrain formidable et magnifique avec nos partenaires.
Pouvez-vous nous parler de l’objet de votre présence actuelle en Côte d’Ivoire et quel bilan tirez-vous de ce séjour ?
La Côte d’Ivoire est l’un des pays programme où Catalyste+ a un plus grand nombre de partenaires avec un volume élevé d’investissement financier et de déploiement des experts canadiens. Ma venue au pays m’a permis de participer à la première revue de la mise en œuvre du programme de coopération Côte d’Ivoire – Canada organisée sous les auspices du Ministère Ivoirien de l’Économie, du Plan et du Développement et de l’Ambassade du Canada (du 29 au 30 avril 2024). Cette occasion a également été mise à profit pour rencontrer et renforcer les liens avec les partenaires existant et développer des nouveaux partenariats. La participation prochaine aux JIEFA de Bouaké constitue un potentiel intéressant pour Catalyste+ en vue d’étendre son réseau et son action, notamment auprès des femmes entrepreneurs.
Que représente pour vous l’entrepreneuriat féminin pour l’autonomisation de la femme notamment en Afrique ?
L’entrepreneuriat féminin en Afrique représente un aspect crucial du développement économique et social du continent. Je voudrais juste signaler ici deux facteurs vérifiables :
Taux de Participation Élevé : En Afrique, les femmes participent activement et de plus en plus à l’entrepreneuriat. Des études récentes montrent que le taux de femmes entrepreneures en Afrique subsaharienne est parmi les plus élevés au monde.
Innovation et Diversité : Les femmes entrepreneures africaines se distinguent par leur capacité à innover et à diversifier les secteurs économiques. Elles sont présentes dans divers domaines tels que l’agriculture, le commerce, les services, la technologie, et l’industrie créative.
Dans ces circonstances, il est impératif que tous les acteurs tant au niveau des gouvernements que des acteurs locaux et internationaux puissent unir leur force pour encourager, accompagner et donner des moyens significatifs à l’autonomisation des femmes africaines.
Quel est l’intérêt pour Catalyste+ à participer et accompagner un événement comme les Journées Internationales de l’Entrepreneuriat des Femmes Africaines (JIEFA) dont la prochaine édition aura lieu en Côte d’Ivoire les jours à venir ?
Catalyste+ en tant qu’agence d’exécution de la coopération canadienne met en application la politique féministe ambitieuse et multidimensionnelle du Canada qui vise à promouvoir l’égalité des sexes et à renforcer les droits des femmes et des filles, tant sur le plan national qu’international. Et même avant le lancement de cette politique en 2017, la programmation de Catalyste+ surtout en Afrique mettait déjà l’emphase sur l’autonomisation et le leadership des femmes. C’est pourquoi notre participation aux Journées Internationales de l’Entrepreneuriat des Femmes Africaines (JIEFA) est en continuité de notre politique visant à positionner les femmes dans la société et à y déployer leur plein potentiel.
Avez-vous un appel à lancer éventuellement aux partenaires nationaux, internationaux et aux populations africaines pour la promotion de l’Entrepreneuriat notamment des femmes ?
Comme je l’ai dit plus haut, je fais un appel à toutes les parties prenantes locales et internationales à placer l’entrepreneuriat féminin au centre de leurs préoccupations et de leurs interventions. C’est toute la société qui peut, sans aucun doute, en sortir gagnante. C’est en ligne avec la vision de Catalyste+ qui affirme haut et fort : ‘une économie plus solide pour une vie meilleure’.
Votre mot de fin.
Je vous remercie pour l’opportunité de l’interview qui m’a permis de présenter notre organisation Catalyste + et partager notre espoir pour l’autonomisation de la femme notamment africaine avec nos partenaires et les JIEFA. Je reste convaincu avec toute l’équipe de Catalyste + que c’est en travaillant ensemble d’égal à égal et en développant des partenariats gagnant – gagnant que nous ferons des progrès significatifs dans un monde où les défis deviennent universels. L’exemple des changements climatiques qui impactent la vie à hauteur de toute l’humanité est sans conteste un bon illustratif qui devrait nous inciter à davantage de collaboration. La poursuite des valeurs supérieures doit être placée au-dessus des intérêts individuels comme nous l’enseigne la tradition africaine.
Lassina BAMBA