Culture

Tiburce Koffi à la ministre Raymonde Goudou Coffie : “Dîtes-nous une parole financière et le Burida sera guéri”

Le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) a organisé un séminaire de restitution et de validation des travaux pour sa restructuration du mercredi 3 au samedi 5 février 2021 dans un hôtel de Jacqueville.

À l’ouverture des travaux le jeudi 4 février 2021, Tiburce Koffi, président du Conseil de gestion et de restructuration du Burida a demandé qu’on laisse l’équipe actuelle en place.
Il a dit être persuadé qu’aucune structure, aucune communauté, aucune organisation créée par les hommes ne peut répondre à leurs besoins, ne peut accomplir des progrès sans la culture de sa mémoire. C’est-à-dire sans souvenir, sans mémoire, sans repère historique, sans balise mémorielle. Il charge :« C’est pourquoi, il m’a plu, ce matin, pour proposer ce discours de la mémoire destiné 1: aux mentons lisses du Burida. C’est une expression métaphorique très belle que nous tenons d’Amadou Hampaté Ba dans ‘’Kaïdara’’. Il appelle les mentons lisses, les gens imberbes qui n’ont pas encore l’expérience de la vie, qui n’ont pas vécu grand-chose à ce monde, qui bavardent, piaillent, racontent n’importe quoi. Donc, ce discours est tenu d’abord aux mentons lisses du Burida. Ensuite, à ceux qui ne savent pas l’histoire non-écrite du Burida et qui racontent des histoires. Comme dirait le président Houphouët-Boigny, laissez dire cette histoire afin d’éviter d’orner les histoires. Et c’est cette histoire que je vais m’appliquer à vous conter de manière ramassée, chrono oblige».
Et d’ajouter : « Elle commence au cours des années 70. Le point d’audace de cette histoire, c’est 1975. Ce pays connaît un boom économique immense. La Côte d’Ivoire est citée partout comme un pays modèle. Son président Houphouët- Boigny est un modèle dans toute l’Afrique, dans le monde. Il n’y a pas que l’économie, il n’y pas que les immeubles qui poussent à Abidjan comme Manhattan, il n’y a pas que ça qui fait la grandeur d’Houphouët-Boigny. Il y a le sport et les arts. En sport, il a deux génies qui rayonnent partout sur les stades d’Afrique. L’un s’appelle Kalet Bialy, l’autre Laurent Pokou(…) Côté des arts, il y a trois grandes personnalités. La première c’est Fax Clark, grand trompettiste qui a vécu à Bruxelles et est revenu au pays. Son espace s’appelle le quartier Latin (. ..) Amédée Pierre, grande vedette de cette époque décide d’arrêter la musique parce qu’il n’arrivait à s’en sortir malgré son succès (…) L’affaire fait le buzz, Houphouët-Boigny l’appelle et lui demande de ne pas arrêter et demande qu’on organise le secteur ».
Sur sa lancée, le président du comité de restructuration Tiburce Koffi a précisé : « Presqu’au bout de la tâche, moi je pense qu’enfin nous pouvons donner un travail achevé. Ce sont les derniers mots que je voudrais dire, dites à madame la ministre ces mots sur ce que dit le président du conseil de gestion, je le dis avec beaucoup d’exaltation parce que c’est mon style. Elle doit défendre plumage, bec et ongles le destin de ces artistes-créateurs qui est entre ses mains. 2020 a été une année tragique pour les créateurs de ce pays, non seulement sur le plan politique, économique mais surtout pour les créateurs. Ils n’ont rien (…) Les bars étaient fermés, les spectacles n’étaient pas possible, ils souffrent. C’est le dernier message que je voudrais lui lancer. Nous lui faisons confiance, et au chef de l’État, qu’on donne au Burida ce qu’on lui doit il nous a été rapporté que l’État de Côte d’Ivoire nous doit au moins 90 milliards Fcfa . Dites-nous une parole financière et le Burida sera guéri».

[ Yves Konan, dircab de Raymonde Goudou Coffie, Ministère de la Culture et de la Francophonie : « Je prends acte des doléances que vous portez à madame le ministre et vous pouvez compter sur nous… »

Yves Konan , directeur de cabinet du ministère de la Culture et de la Francophonie, représentant sa patronne Raymonde Goudou Coffie, ouvrant le séminaire a dit l’engagement de celle-ci à accompagner le Burida dans sa restructuration. Il a rappelé : « Le Burida remplit sa mission depuis sa création en 1981. Plusieurs années après sa création, le Burida a connu de nombreuses crises (…) Pour y remédier, le gouvernement a initié un processus de restructuration en prenant un certain d’actes réglementaires conduisant à la mise en place de nouveaux organes notamment un Conseil de gestion et restructuration de 37 membres, l’installation d’un nouveau directeur général et un directeur général adjoint depuis le 03 mars 2020 entraînant une accalmie au Burida (…) ». Le directeur de cabinet a révélé : « Le 11 janvier 2021, lors de la rencontre que j’ai eue avec les organes de la restructuration du Burida à mon cabinet pour faire le bilan à mi-parcours, une présentation a été faite sur chacun de ces 3 axes. Je note avec satisfaction que chacune de ces 3 commissions a réfléchi et fait des recommandations sur chacun des axes de la mission. Ce qui fait l’objet du présent atelier à savoir procéder à la réforme juridique, administrative et social du Burida, organiser la restructuration financière et informatique du Burida, veiller à la mise en œuvre par la direction générale des décisions prises et aux orientations données. Je me réjouis de cet atelier qui nous proposera le nouveau Burida (…) Cette restructuration par ces nouvelles nominations a permis d’accroître dans un laps de temps le portefeuille-clientèle du Burida de 12 950 à 20500 clients-utilisateurs avant le 31 décembre 2020 soit une augmentation d’environ 64% (…) Je prends acte des doléances que vous portez à madame le ministre et vous pouvez compter sur nous, nous vous soutenons dans l’excellent travail que vous abattez et madame le ministre est satisfaite du travail que vous faites ».
Pour Ouattara Karim, directeur général du Burida, et président du comité d’organisation du séminaire, pendant un an, les organes mis en place ont travaillé d’arrache-pied. « Nous sommes à Jacqueville pour adopter et faire valider nos travaux par le gouvernement », a-t-il dit.

M. Ouattara

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