Culture

Interview – Ouolo Coulibaly (Commissaire général du festival Wobélé de Tafiré) :«Le Wobélé Festival va créer un cadre de brassage des peuples et des cultures»

Le Commissaire général du Festival Wobélé de Tafiré, se prononce sur la reprogrammation de cette activité. Aussi, Ouolo Coulibaly, n’oublie pas de mettre en lumière les grands axes des festivités.

Initialement prévue du 12 au 20 août, la 3ème édition du Wobélé festival se tiendra finalement du 1er au 5 novembre prochain. Pourquoi ce changement de dates ?

Le festival devait effectivement se tenir aux dates initiales. Nous étions fin prêts. Tout le dispositif avait été mis en place et nous avions même entamé à la fois la communication autour de l’événement et une campagne de proximité pour informer les populations des localités environnantes, voire de la région du Hambol de la tenue de notre festival. Alors que nous mettions la dernière patte à l’organisation, nous avons malheureusement été frappés par un deuil. Il s’agit du rappel à Dieu de notre père, le Général Ouassénan Koné, le 8 août 2023. Comme vous le savez, il est une grande personnalité du pays, ayant occupé de hautes fonctions. Dans le Hambol, ce fut l’émoi total au regard de ce qu’il a été dans ce pays et dans la région. Il est clair que dans un contexte aussi douloureux et par respect pour la mémoire de notre patriarche, nous avons jugé utile, cela s’imposait à nous, de reporter le festival et d’attendre après les obsèques. C’est la raison essentielle du report du festival d’août à novembre.

Mais, il se déroulera en cinq jours au lieu de 15 comme initialement prévu. À quoi le public doit-il s’attendre ?

Nous aurons cinq jours d’intenses activités dans une communion totale autour de notre culture. Je rappelle, à toutes fins utiles, que Wobélé signifie en langue Tafihé « Nous voici ». Nous avons choisi cette expression, sans prétention aucune, afin de montrer ce que Tafiré et la culture des Tafilés ont de plus beau et bon à faire découvrir et partager aux autres. Le festival Wobélé est un voyage entre les arcanes de la culture des Tafilés et le partage de la passion pour le sport en général mais pour le motocyclisme en particulier. C’est l’occasion pour nous de mettre en lumière les danses traditionnelles, de valoriser les produits locaux, alimentaires, vestimentaires et mêmes cosmétiques. Le festival Wobélé est aussi l’occasion d’aller à la découverte de la diversité culturelle de la Côte d’Ivoire à travers la mise à l’honneur d’un peuple à chaque édition. C’est autour de cet idéal, que nous allons créer un cadre de brassage des peuples et des cultures. Rassurez-vous, bien que le nombre de jours ait été réduit, le festival garde sa charpente. Les activités essentielles ont donc été maintenues, à la différence que cette fois-ci, elles seront concentrées avec un programme dense. Ainsi, nous aurons pêle-mêle l’exposition des produits locaux et celles des photos historiques ; la parade motorisée ; le tournoi de pétanque ; le marathon et le fitness ; le planting d’arbres sur les principales artères de la ville ; le concert traditionnel de balafon, la nuit de contes. L’une des grandes attractions est le concours de danses traditionnelles avec les meilleurs groupes de danses qui rivaliseront dans l’exécution de danses bien connues du terroir:, Sita, Nangbôgbô, Sitchala etc. Bien entendu, la réflexion sera au rendez-vous avec une conférence inaugurale sur le thème « Jeunesse responsable » et deux panels. L’un suscitera le débat sur les méfaits de la drogue et de l’alcool sur la jeunesse ; et l’autre évoquera l’organisation sociale des Tafilés, en plus de leur formation et évolution. Le point culminant du festival la cérémonie officielle qui enregistrera, le samedi 4 novembre 2023, la présence d’importantes personnalités du pays, dont des membres du gouvernement, des cadres et élus de la région. Elle sera suivie dans la soirée d’un concert géant avec l’affiche des artistes de renommée internationale. Le clou de ce Wobélé 2023 sera le motocross, très prisé dans la région, prévu le dimanche 5 novembre 2023.

L’un des aspects importants du festival, c’est l’autonomisation de la femme. Qu’est-ce qui sera fait dans ce sens ?

Vous avez raison de le relever. C’est effectivement un pan majeur du festival. Notre ambition, c’est d’œuvrer activement à l’autonomisation de la femme à travers la mise en place d’une politique d’encadrement des coopératives de Tafiré-Badikaha et Nédiékaha. L’exposition de nos produits locaux est justement la lucarne offerte aux femmes. Ce sera l’occasion pour elles de proposer aux festivaliers, qui viendront aussi d’ailleurs, une palette de produits made in Tafiré : le beurre de karité, le miel, les épices etc… Ainsi, elles pourront faire d’intéressantes affaires.

Depuis sa création, qu’est-ce que le Wobélé a apporté aux populations de Tafiré ?

L’impact du festival Wobélé se ressent dans la fierté qu’ont les fils et filles de la région pour cet instrument insoupçonné de cohésion et de revivification de la culture des localités de Tafiré, Niédiakaha et Badikaha. Le Wobélé a permis de retrouver des danses autrement perdues comme le SOUMARA et le CORI. Les populations de la région comprennent que le Wobélé Festival est un tremplin formidable pour la mise en lumière de leur savoir-faire social. Le Wobélé festival expose les productions de la région notamment le miel, le beurre de karité… L’exceptionnelle affluence de l’édition 2021 (plus de 10000 participants) démontre bien l’adhésion des populations locales, nationales et de la diaspora au Wobélé Festival. Mais, ce qui n’est pas quantifiable, est la contribution du Festival à la cohésion sociale localement et au plan national. Sous le leadership du Vice-président de la République, fils du Hambol et féru de culture, les populations de nos différentes Sous-préfectures renforcent le vivre ensemble autour des valeurs culturelles. Nous invitons aussi des populations sœurs d’autres régions du pays, en général nos alliés, afin que nous partagions ensemble cet espace déchanges.

Pour finir, avez-vous un message particulier à lancer ?

Le festival Wobélé appartient à tous les fils et filles de Tafiré, du Hambol et de la Côte d’Ivoire. Nous lançons donc principalement un appel à tous les cadres des sous-préfectures de Tafiré, Badikaha et Niediékaha, tous les fils et filles de la région, tous ceux qui aiment le pays tagbana, tous les amoureux de la culture et du sport à nous rejoindre activement en novembre afin de célébrer tous ensemble le Wobélé

Mamadou Ouattara avec sercom

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