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Interview – Régis Lemonn (Foot attitude) :Voici les difficultés rencontrées pour le Tifo à Bouaké»

Interview avec Régis Lemonn de Foot attitude qui explique les difficultés rencontrées pour le Tifo à Bouaké.

À la faveur du match Côte d’Ivoire # Comores au stade de la Paix de Bouaké, le vendredi 24 mars 2023, ‘’Foot attitude », les Ultras Ivoiriens et Major Entertainment group ont initié le déploiement du premier Tifo en Côte d’Ivoire.Le Tifo est une animation visuelle organisée par des supporters d’une équipe dans les tribunes d’un stade accueillant une rencontre sportive. Régis Lemonn, l’un des initiateurs revient sur l’origine du projet et sur ce qui a été fait à Bouaké, notamment les difficultés rencontrées pour le déploiement du Tifo.

À Bouaké, à la faveur du match des Éléphants, vous avez initié le premier Tifo en Côte d’Ivoire. Pouvez-vous revenir sur cette expérience ?

Il faut dire que le déploiement du Tifo était déjà un rêve pour nous passionnés de football avec toute la culture de supportérisme qui l’entoure. Vous savez que le Tifo représente l’aboutissement d’une vie de supporter. C’est une vraie culture artistique de rue avec des figures, une préparation vraiment minutieuse et une exécution toute aussi minutieuse. Quand nous avons vu les figures que ces groupes d’ultra réalisaient à travers le monde comme à Marseille, au Maroc ou un peu partout en Europe, nous nous sommes dit qu’il fallait au moins un jour expérimenter cette culture en Côte d’Ivoire pour permettre aux supporters ivoiriens de se familiariser avec cette culture de supportérisme . On peut dire aussi que cela peut aider à promouvoir le football local et ramener du monde dans les stades. Ça a été une vraie expérience qui est partie d’une volonté de quelques personnes de réaliser quelque chose de fou. Pour revenir sur l’expérience de Bouaké, il faut dire que l’idée est née en 2017. Avec d’autres férus de football comme Aboubacar Tio , nous avons mis sur pied le groupe de supporters les ultra-ivoiriens. Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait dans le monde entier pour monter ce groupe. Nous nous sommes donné pour mission d’importer toutes les formes innovantes de la manière de supporter son club ou son pays, donc le Tifo fait partie de cette culture . Nous nous sommes donné pour mission , un jour, de pouvoir déployer un Tifo pour les Éléphants et faire rentrer cette culture dans le football ivoirien . Nous avons proposé ce projet à la Fédération ivoirienne de football et nous avons rencontré l’adhésion de son président qui a, heureusement, une grande vision pour le football ivoirien pour sa promotion. Il a tout de suite compris que ce projet cadrait avec sa vision de mettre en lumière le football ivoirien. Donc, il n’a lésiné sur aucun moyen pour nous permettre de rencontrer des partenaires pour nous faciliter aussi l’accès à l’information et pour nous permettre de réaliser ce rêve . Grâce à son implication personnelle, nous avons aussi pu mener à bien le projet et des missions qui nous ont permis d’entrer en contact avec les South Winners qui, eux, ont adhéré à cette idée d’ apporter leur expertise à un pays-frère, parce qu’ils savent que l’Olympique de Marseille le club qu’il supporte a une forte communauté en Côte d’Ivoire et cela a joué à notre faveur. C’est ainsi qu’ils sont venus et nous avons travaillé pratiquement deux mois. Ils sont venus et on a travaillé sur Bouaké pendant 4 jours pour donner le résultat que vous avez.

Dans le déploiement du Tifo, avez-vous rencontré des difficultés ?

Oui. Pour une première c’est tout à fait normal de rencontrer des difficultés. En effet, nous en avions rencontré. C’est-à-dire, à partir de la phase active il y a eu quelques difficultés. D’abord, dans la communication autour de l’événement, dans le niveau de communication autour de l’événement le Tifo étant nouveau pour tout le monde, il n’a pas été inclus dans l’organisation du match en lui-même. Il y avait des entités concernées par l’organisation du match qui n’avaient aucune information du déploiement d’un Tifo lors du match. Cela nous a créé beaucoup de difficultés dans la fluidité de nos bénévoles, dans l’accès au stade. Il fallait à titre exemple, le jour du match attendre que les portes soient ouvertes pour tout le monde pour y accéder, alors que normalement on pouvait y accéder à partir de 08h-09h pour pouvoir finaliser le travail que nous avions fait la veille et qui s’est terminé à pratiquement 23h. Il y avait aussi la difficulté de l’affluence. De façon pratique, c’est ce qui nous a pénalisés dans le déploiement du Tifo. Pour déployer un Tifo , il faut que la tribune visée soit pleine au moins à 90% de sa capacité. Ce qui n’était pas le cas à 5min du début du match . Parce que les Tifos sont déployés quand les équipes sortent pour s’aligner pour les hymnes . Constatant que la tribune n’était pas pleine, nous étions obligés de surseoir au déploiement du Tifo, parce qu’il y avait encore du monde dehors . Nous avons essayé de prendre une autre mesure c’est-à-dire, au début de la deuxième mi-temps mais là, encore y avait des difficultés. La difficulté était que les spectateurs décollent les papiers pour les lancer. Il ne nous restait vraiment plus d’option, il fallait essayer de le faire à un moment donné ou de ne pas le faire complètement. Juste après le premier but, nous étions obligés de lancer le déploiement du Tifo. Et tant bien que mal, cela a donné le résultat que vous avez vu.

Au regard de cette expérience, que faut-il améliorer pour l’avenir ?

Nous avons appris beaucoup de leçons sur ce programme. Il faut dire que la première recommandation que nous pouvons faire est d’inclure le Tifo dans l’organisation du match en lui-même. À savoir, participer aux réunions préparatoires de l’organisation du match. Ainsi, toutes les entités sont au même niveau d’informations, nous aussi sommes au même niveau d’informations avec ces entités pour permettre la fluidité de nos activités. Ensuite, pour l’affluence, il faut privilégier la vente des tickets dans le virage qui va supporter le Tifo. Ceci nous garantit d’avoir une affluence optimale afin de réussir le déploiement du Tifo. Il y a aussi la bonne collaboration à l’intérieur du stade entre nos bénévoles et les stadiers. Donc, ce sont des recommandations que nous faisons et nous savons que si ces recommandations sont suivies, forcément le Tifo sera une belle réussite qui fera la fierté de tous les supporteurs ivoiriens et de toute la Côte d’Ivoire.

Revenons un peu sur l’origine de ce projet.. D’où est venu le déclic ?

Le déclic d’abord, c’est l’environnement favorable avec la proactivité du président actuel. Sinon, c’est une idée que nous avons mûrie depuis 2017. Quand nous l’avons exposée au président de la fédération Yacine Idriss Diallo (que nous saluons au passage pour avoir adhéré tout de suite à cette idée novatrice) , il n’a pas hésité un instant à nous ouvrir toutes les portes de la fédération et des partenaires aussi de la fédération. Ce qui a permis le financement de l’activité par Orange le partenaire privilégié de la Fif et premier supporteur des Éléphants. Nous tenons encore à dire un grand merci au président de la fédération ivoirienne de football . Tous les secteurs de ce football-là sont importants. Il n’y a pas de football sans supporters. Aujourd’hui, voilà un pan sur lequel nous devons travailler: la mobilisation des supporters. On ne peut mobiliser les supporteurs qu’avec ce genre d’activité. C’est-à-dire qu’il faut qu’ils viennent au stade pas seulement pour le spectacle sur le terrain, mais aussi le spectacle en dehors du terrain et dans les tribunes et nous notre structure qui est nouvelle, notre entreprise nouvelle se positionne dans cette niche pour faire un vrai travail de fourmi.

Réalisé par Ange Kouadio

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