Can 2023-1/4 de finale Côte d’Ivoire : radioscopie d’une victoire
Le journaliste Coolbee Ouattara fait une radioscopie du match des quarts de finale de la Can 2023, entre la Côte d’Ivoire et le Mali au stade de la paix de Bouaké.
Quelle lecture faire du match de quart de finale de la Can de l’hospitalité 2023 entre les Aigles du Mali et les Éléphants de Côte d’Ivoire ? Coolbee Ouattara analyse.
Samedi 03 février 2024. Les Eléphants de Côte d’Ivoire affrontaient les Aigles du Mali pour le compte du 3ème 1/4 de finale de la CAN de l’hospitalité. La victoire de Côte d’Ivoire (2-1) est d’autant plus belle à savourer parce qu’âprement obtenue, jusqu’au bout du suspens, jusqu’au bout du possible.
Qui, de la Côte d’Ivoire ou du Mali était la meilleure équipe ? Je ne saurai vous le répondre avec certitude en tenant compte de toute la complexité des règles de jugement du football. Je peux vous dire cependant, que si on s’en tenait au score, c’est la Côte d’Ivoire.
Les temps forts
Six temps forts ont meublé cette énième rencontre entre ces deux voisins de l’Afrique de l’ouest.
1/ L’expulsion d’Odilon Koussonou, défenseur ivoirien à 2 minutes de la fin de la première mi-temps, suite à 2 cartons jaunes consécutifs à la 16è et 43è min, laissant ses coéquipiers à 10 contre 11 Maliens qui veulent en découdre.
2/ Bien avant, à la 12è min, la VAR fut scrutée à la régulière pour une main du même Odilon Kossonou en pleine surface de réparation. Hélas ! Il eut une position de hors jeu. Il n’eut point donc de penalty.
3/ À la 16è min , Odilon Koussonou, pêche par inattention en fauchant un attaquant Malien. Ce qui lui a valu son premier carton jaune. Noss Traoré, l’attaquant Malien se présente face à Yaya Fofana, le gardien de but ivoirien. De la plus belle manière, Yaya Fofana arrête le penalty et déjoue, ainsi les espoirs des Maliens.
4/ À la 71è min d’un tir-école, à l’entrée de la surface de réparation ivoirienne, Néné Dorgelès, un natif ivoirien, crucifie Yaya Fofana. Il refuse la célébration, Humilité ivoirienne ou malienne ? Nous en saurons plus, plus tard.
5/ 90è min, alors que Simon Adingra, le N°24 entré, six minutes avant, à la place de Jean Michael Seri, rôdait dans la zone de vérité des Maliens, son pied gauche ramène les deux équipes à l’égalité parfaite. Les Maliens sont contraints à la prolongation.
6/ Diakité, N°14, l’ex-sociétaire de l’Asec d’Abidjan, entré, à la deuxième période à la place de Max Gradel, rabat la joie des Maliens d’un coup de patte à la Rabah Madjer, nous sommes à la 90 ème min.
Du football-école du Mali, au pragmatisme ivoirien.
Tous ceux qui ont regardé ce match depuis le début, jusqu’à l’expulsion du défenseur ivoirien, sont unanimes à dire qu’ à 11 contre 11, le Mali dominait la Côte d’Ivoire. Comment feront les Eléphants pour s’en sortir de cette compétition sans un score-fleuve ?
En réalité, personne ne donnait chère la peau de l’équipe ivoirienne, dominée par un milieu malien avec son jeu chatoyant. La concrétisation de leurs belles actions se faisaient attendre depuis le très beau but de la 71è min.
La Côte d’Ivoire a continué de pousser en trouvant les ressources dans leurs derniers retranchements et arrive à empêcher les Aigles du Mali de marquer un deuxième but. Mieux, les Eléphants faisaient peur aux Aigles au point où, Eric Chelle, le coach malien, oublie de voir ce que fait son équipe pour s’occuper expressément des Éléphants. À la 89 ème, il fit, ce qu’il ne fallait pas.
Quand arrive l’heure du match des coachs, il faut bien que triomphe la meilleure tactique.
Eric Chelle, sélectionneur malien à force de vouloir coûte que coûte en découdre avec cette équipe de la Côte d’Ivoire, a fait une erreur de coaching en évitant de comprendre qu’il ne lui manque que des buts pour assommer les Ivoiriens. Il doit s’en vouloir aussi de n’avoir pas profité de la supériorité numérique de son équipe.
Ermese Fae et Guy De Mel, quant à eux, ont compris qu’il fallait les malmener à l’usure. Les couloirs ont été fermés aux Maliens. Tout en étant conscients de l’infériorité numérique de leurs poulains, ils ont revu la disposition de la défense. Ils ont eu le nez creux de faire entrer de Diakité et Adingra qui ont été les tueurs du rêve malien. Il fallait des buts, les jeunes ont fait le job. Coaching gagneur d’autant plus que les tueurs du Mali n’ont pas débuté le match.
Le public de Bouaké, le meilleur de la Can 2023.
Le public du stade de la Paix de Bouaké a été élu meilleur public de la Can avant son apothéose par les commentateurs de Canal+. Les Eléphants avaient besoin être poussés et le public de Bouaké n’a pas boudé son plaisir. Comme pour pousser leurs joueurs à une victoire presqu’impossible, un fait majeur a retenu l’attention des psychologues. À la fin de la première mi-temps des prolongations, le public de Bouaké a entonné l’hymne national, l’Abidjanaise. Personnellement, je pense que l’orgueil des joueurs ivoiriens a été fouetté. Et le résultat était visible 15 min après: le deuxième but des leurs.
L’arbitrage.
L’arbitre Égyptien a fait son travail. Quand il fallait voir la VAR, il l’a fait. Quand il fallait donner les cartons, il les a donnés exagérément de toutes parts.
Quant aux plaintes de Coach malien, qu’il s’en prenne à lui-même de n’avoir pas pu profiter de la supériorité numérique de son équipe et ceci pendant plus de 75 min.
Les leçons du match entre les frères frontaliers.
Côte d’Ivoire-Mali 2-1
Coaching gagnant des coachs ivoiriens qui ont su faire des entrées judicieuses, ce qui dénote d’une très bonne lecture du jeu. Les joueurs quant à eux ont eu une mentalité d’acier. Un supporter ivoirien n’a pas manqué de dire : « C’est une mentalité pareille et cette hargne qu’on attend de nos Eléphants ».
Une chose est certaine, même si la Côte d’Ivoire a battu le Mali au bout des prolongations, le Mali a dominé le match surtout, au milieu du terrain où les aigles n’ont de pareil. Le signe indien, quant à lui, n’a pas été vaincu. Le Mali n’a jamais battu la Côte d’Ivoire en match officiel.
Fini le Mali, bienvenue aux Léopards de la RDC
En attendant le mercredi 7 février 2024, jour des demi-finales, il faut s’attendre à un match engagé entre les Eléphants de Côte d’Ivoire et les Léopards de la RDC.
Deux styles de jeu différents. Le Coach de la RDC connaît très bien l’équipe ivoirienne pour avoir été entraîneur de l’Asec d’Abidjan, au bord de la lagune Ebrié.
L’humilité du banc de touche des Eléphants saura présenter une équipe de combattants pour challenger les Léopards du Congo, en tenant compte des nombreux cartons obtenus par les pachydermes contre le Mali et antérieurement.
Coolbee Ouattara