Ahipeaud Martial, SG de la FESCI à l’époque: “Le 18 février 92 fut un témoignage dans la lutte pour deux raisons”
Agé de 25 ans au moment des événements du 18 février 92, et premier Secrétaire Général de la toute puissante Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), Docteur Ahipeaud Martial livre son témoignage de cet important pan de l’histoire sociale et politique du pays.
«Pour l’essentiel des événements du 18 février 1992 , je crois que ce fut un tournant dans la lutte. Pour deux raisons. La première est que les ‘’Démocrates’’ comme on se faisait appeler, ont réalisé que l’ordre politique ne reculerait devant rien pour se maintenir. La deuxième était que nous réalisions que le mode d’expression démocratique comme la marche avait ses limites qui lui étaient imposées par la tolérance du régime.
En d’autres termes, la démocratie était effectivement une vue de l’esprit comme Chirac l’avait dit plus tôt en 1990. Car il y avait ce qu’on croyait et il y a ce qui est toléré par le système.
Donc, 1992 fut un tournant parce que les démocrates changeront à partir de là leur perception et leur tactique. Il fallait désormais casser le régime et ensuite ne plus sous-estimer la capacité de répression. Toute l’histoire qui suivra sera à lire en fonction de ce nouveau paradigme », a témoigné Martial Ahipeaud.
Aujourd’hui titulaire d’un doctorat de l’Ecole des études orientales et africaines de l’Université de Londres (Aux Royaume-Unis), Docteur Ahipeaud Martial est consultant en relations internationales. Agé de 54 ans(il est né le 29 juin 1966 à Lakota), il est par ailleurs président de l’Union pour le Développement et des Libertés (UDL), parti politique qu’il a créé depuis 2006.
Claude Dassé