Politique

Appel à un dialogue politique – Amadou Coulibaly appelle l’opposition à s’adresser aux institutions mises en place

Le ministre porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a répondu aux formations de l’opposition politique qui réclament un dialogue avant la tenue de l’élection présidentielle. « Le Chef de l’État a mis en place des institutions qui fonctionnent, qu’ils s’adressent à elles », a-t-il déclaré.

Pour le ministre Amadou Coulibaly, il n’est pas nécessaire que le gouvernement engage un dialogue politique avec les partis de l’opposition pour quelques préoccupations que ce soit. Ces derniers peuvent s’adresser aux institutions compétentes habilitées à évaluer leurs diverses requêtes. En tant que porte-parole du gouvernement, il a exprimé cela le mercredi 25 février 2025, lors du compte rendu du Conseil des ministres au Palais de la présidence de la République, à Abidjan Plateau.
« Il faut respecter la démocratie. On ne peut pas prétendre lutter pour la démocratie, être avec les organes de contrôle du contre-pouvoir, et vouloir voir à travers le Chef de l’État un tout-puissant, un autocrate qui doit tout décider seul. Les institutions fonctionnent. Que tous ceux qui ont des préoccupations qui relèvent de ces institutions les portent devant elles. Le Chef de l’État a mis en place des institutions. Elles fonctionnent, qu’ils s’adressent à elles », a-t-il ajouté en réponse à la question de savoir si le gouvernement était disposé à ouvrir un dialogue avec l’opposition avant la présidentielle de 2025.
Pour lui, c’est l’une des recommandations du dernier dialogue politique. « (…) Lors du dernier dialogue politique, tous les acteurs sont tombés d’accord sur le fait que notre pays disposait désormais d’institutions qui fonctionnent, et que, à partir de ce moment, toutes les questions relatives au fonctionnement des institutions devaient être adressées à celles-ci. Donc, toutes les questions qui concernent l’organisation des élections doivent être portées devant l’organe en charge de cette organisation, la CEI (Commission Électorale Indépendante) », a-t-il précisé, soulignant que la CEI comprend la plupart des partis politiques ainsi que la société civile. Il a également ajouté que, dans son fonctionnement, les décisions de la CEI sont prises de manière collégiale.
« Il faut donc cesser de faire de la politique politicienne et d’essayer de cacher des intentions inavouées derrière des positions dogmatiques. Revendiquer à tout va un dialogue politique comme si celui-ci était rompu dans ce pays. Nous nous parlons tous les jours », a-t-il lancé.

[ Affaire Serey Doh, foncier ]

Amadou Coulibaly s’est également prononcé sur la résurgence des discours xénophobes dans le paysage politique. « Ce que je déplore, c’est que certains discours ressurgissent aujourd’hui. J’ai eu la chance de connaître la Côte d’Ivoire des années 90. Quand je vois certaines personnes reprendre du service, comme lors de la récente sortie d’un ancien ministre de la Justice, qui a été le concepteur de la théorie des Ivoiriens de circonstance, on a le droit de s’inquiéter. Pendant des décennies, il y a eu un discours de division. On a semé les germes de la xénophobie dans l’esprit de certains Ivoiriens. C’est plutôt cela dont il faut s’inquiéter. Le Président Alassane Ouattara, dans sa gouvernance, a apporté beaucoup de sérénité dans ce pays. Grâce à sa gouvernance, il a rassemblé les Ivoiriens. Il a créé un nouvel environnement où tous ces discours avaient disparu. Si aujourd’hui nous avons cette résurgence, il faut s’interroger pour savoir d’où cela vient et qui en sont les instigateurs. Je vous dis que certains d’entre eux ont commencé à reprendre du service », a-t-il déclaré.

Invité à se prononcer sur les propos tenus par le ministre Célestin Serey Doh lors d’un meeting dans la région du Guémon, dont il est le président du Conseil régional, il a répondu : « Je n’ai pas entendu ces propos. Cela dit, je suis dans le pays, on m’en a rapporté. Je n’ai pas de commentaire à faire sur ces déclarations. » Célestin Serey Doh avait, en effet, qualifié Tidjane Thiam, le président du PDCI-RDA, de citoyen sénégalais de père et de mère.

Amadou Coulibaly s’est également exprimé sur les problèmes fonciers récents, notamment les plaintes des acquéreurs concernant le vol de leurs terrains. « Avant le Président Alassane Ouattara, aucun régime ne s’est doté d’autant d’institutions et d’organes d’auto-contrôle. Cela témoigne d’un véritable souci d’aller vers la bonne gouvernance. Cependant, quels que soient les organes que nous aurons mis en place, leurs animateurs sont des Ivoiriens. Il est également nécessaire d’opérer un changement de mentalité de notre part. (…) Nous aussi, citoyens, avons notre part de responsabilité. Nous devons l’assumer. L’État a mis en place tous les organes nécessaires. Ils continueront à travailler. (…) Avec le temps, ces contentieux seront résolus et nous parviendrons à la fin de tous ces conflits fonciers. Pour le moment, concernant les contentieux, il faut faire confiance à la justice. Il existe des procédures. Cela peut sembler long », a-t-il conclu.
Amadou Coulibaly a salué l’avènement de l’ADU qui, selon lui, mettra fin à ces problèmes fonciers, notamment aux ventes multiples d’une même parcelle.

Jean-Hubert Koffo

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