Démocratie en Afrique, violences électorales- Konan Kouadio Siméon, président de IPP : »L’heure est venue de nous poser les bonnes questions… »
Le président de « Initiatives pour la paix », Konan Kouadio Siméon prépare un colloque des peuples africains sur la démocratie, dont le lancement est prévu pour le 3 décembre 2022, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro.
Konan Kouadio Siméon, président de « Initiatives pour la paix » a annoncé, le jeudi 15 septembre 2022 à Abidjan, l’organisation du Colloque des peuples africains sur la démocratie, un cadre d’échanges inclusifs pour débattre de la question de la démocratie en Afrique.
Selon Konan Kouadio Siméon, quatre (4) constats depuis la période coloniale à nos jours, sous-tendent l’organisation en Côte d’Ivoire, du Colloque des peuples africains sur la démocratie. Le président de IPP a présenté la période précoloniale en Afrique, certes marquée par des contradictions, mais paisible et pacifique pour aboutir à la période après la colonisation : « Notre Afrique d’aujourd’hui, est passé en 60 ans d’indépendance, du Berceau de l’Humanité au berceau des divisions, des affrontements et des guerres fratricides. Depuis le début des « indépendances » jusqu’à ce jour, l’Afrique a connu plus de 50 guerres et plus de 200 coups d’État (…) Sur les 54 pays que compte le continent, moins d’une dizaine à ce jour ont pu échapper à une situation quasi chronique de violence collective. Plus de la moitié ayant connu des guerres entrainant, directement ou indirectement, la mort de millions de personnes. Dès lors, la question est : qu’est-ce qui s’est passé entre l’Afrique précoloniale et l’Afrique post coloniale pour passer ainsi d’un continent tranquille et paisible à un continent abonné aux guerres et aux divisions ? Fondamentalement une chose. Le mode de gouvernance, le système politique (…) Ainsi, depuis les indépendances jusqu’à ce jour, plus de 500 élections présidentielles ont eu lieu. Le fait est que très peu se sont déroulées sans contestations violentes et morts d’hommes (…) Sur la foi de ces derniers chiffres, nous pouvons établir une autre vérité, celle qui établit qu’en Afrique, le mode d’alternance par excellence est la violence et non l’élection (…) Si nous partageons donc ces vérités incontestables, l’heure est donc venue de nous poser les bonnes questions, d’apporter les bonnes réponses».
3. 000 participants attendus à Yamoussoukro pour le lancement
Pour le lancement de ce colloque, Konan Kouadio Siméon a annoncé le chiffre de 3. 000 participants à Yamoussoukro, le 3 décembre prochain. « Le Colloque des peuples africains sur la démocratie en Afrique (COPADA) réunira au moins 3. 000 participants, dont des historiens, des sociologues, des anthropologues, des politologues, des chefs traditionnels et religieux, des opérateurs économiques, des paysans, des artisans, des leaders politiques) pour discuter et débattre de la question de la démocratie en Afrique. Il ambitionne de redéfinir les bases d’une démocratie adaptée aux réalités africaines et de proposer un modèle démocratique capable de garantir la paix, la stabilité, le développement et la souveraineté de chaque État », a précisé le président de IPP.
En effet, ce colloque dont le thème est : « Afrique et démocratie », va s’étendre de décembre 2022 à décembre 2024, avec une phase d’écoute et d’échanges, toute l’année 2023 sera l’occasion d’aborder d’autres sous-thèmes, liés notamment à la démocratie et à la culture, à la réconciliation, la paix, la sécurité et le développement, en collaboration avec l’Union africaine et le parrainage de l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo.
Olivier Dion