Grève des boutiquiers à Daloa depuis lundi – La Fenacci accuse, le directeur régional du commerce se défend
Cela fait maintenant 48 heures que les boutiques dans l’ensemble des quartiers de Daloa sont fermées. C’est le constat fait le mardi 13 septembre 2022.
Selon des boutiquiers interrogés, la fermeture de leur boutique fait suite au mot d’ordre lancé par la Fédération nationale des acteurs du commerce de Côte d’Ivoire (Fenacci) section Haut-Sassandra.
Interrogé sur les raisons de cette grève, Kamaté Vamara, président régional de la Fenacci, a indiqué qu’il a ordonné la fermeture des magasins pour protester contre les contrôles intempestifs des agents de la direction régionale du commerce et de l’industrie. Affirmant que le mouvement serait suivi à 80 % hier et à 100 % aujourd’hui, il estime que ces contrôles intempestifs des agents de la direction régionale du commerce et de l’industrie s’apparenteraient à des actes de racket.
« Nous sommes allés en assemblée générale à Abidjan le 24 août 2022 par rapport à la vie chère. Quand nous avons fini l’assemblée générale, nous avons remis un livre blanc au président de la République.
Au niveau régional, nous avons déposé un document au directeur régional du Commerce pour annoncer que les contrôles intempestifs sont interdits pour le moment par le syndicat jusqu’à nouvel ordre. À notre grande surprise, nous remarquons que le directeur régional a mis ses agents sur le terrain. Ils sont sortis hier (Ndlr :lundi 12 septembre 2022) pour faire les contrôles intempestifs dans les magasins, qui sont une sorte de racket », a-t-il expliqué.
Il a signifié que les contrôles intempestifs du ministère du Commerce doivent prendre fin.
« C’est une grève illimitée, jusqu’à ce qu’on trouve une solution. Le racket doit prendre fin », a-t-il insisté. Avant de clarifier que les commerçants ne sont pas à la base de l’augmentation des prix des produits. Dans la foulée, il a souhaité une rencontre entre les 5 grands acteurs afin de trouver une solution pour le bonheur des populations.
N’Cho Béda Jean, directeur régional du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME du Haut-Sassandra met fin à la polémique
N’Cho Béda Jean, directeur régional du Commerce, de l’Industrie et de la promotion des PME du Haut-Sassandra a dénoncé les propos du président régional de la Fenacci. Selon lui, les contrôles consistent à vérifier les prix des produits de grande consommation, l’affichage des prix, l’étiquetage des produits, ainsi qu’à retirer des rayons les produits prohibés et périmés. « C’est cet ensemble de contrôles que nous effectuons sur le terrain », a-t-il dit, précisant que la loi les autorise à effectuer des contrôles chaque jour. Et d’expliquer : « Vous savez qu’il y a un pénurie de sucre. Pour avoir les vraies raisons de cette pénurie on ne s’assoit pas au bureau, il faut que les agents aillent sur terrain. Et c’est ce qui a été fait ce lundi », a-t-il clarifié. Puis d’ajouter : « Je suis donc étonné que monsieur Vamara traite mes collaborateurs de racketteurs. Les procès-verbaux sont là, les amendes que les commerçants véreux ont payées et qui ont été versées au trésor, nous avons les reçus. Donc, on ne peut traiter nos contrôleurs de racketteurs », s’est défendu le directeur régional.
En réponse, le directeur régional dira : « Leur véritable problème, ils ne veulent pas qu’on contrôle le prix des produits plafonnés », a-t-il dit, avant de faire savoir que des commerçants subiraient des menaces de la part de certains commerçants pour suivre leur mouvement de grève.
« Ce matin, monsieur Vamara m’a appelé pour me dire qu’il levait son mot d’ordre de grève, je suis étonné qu’il change de langage », a regretté le directeur régional.
Pour rappel , le mardi 30 août 2022, à la préfecture de Daloa, au cours de la réunion de restitution d’un atelier de renforcement des capacités des présidents et secrétaires des Comités local de lutte contre la vie chère (CLLVC) de l’ensemble du pays tenu les 27 et 28 à Yamoussoukro, N’Cho Béda Jean, directeur régional du commerce, de l’industrie et de la promotion des PME du Haut-Sassandra avait relevé que 40 des 1147 magasins visités entre le 09 et le 23 août dans la région du Haut-Sassandra, étaient en infraction.
Il avait annoncé la poursuite de cette opération dans la région.
Beker Yao