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Contribution- Tidjane Thiam, président du Pdci: une opposition constructive où la sphère conflictuelle politique doit être celle du débat et du choc des idées

Le 22 décembre 2023, Tidjane Thiam (TT) a été élu troisième président du PDCI-RDA à l’occasion d’un congrès extraordinaire du PDCI-RDA. Il remplace l’ex-président Henri Konan Bédié décédé au mois d’août dernier. Cette élection est l’aboutissement d’un feuilleton qui n’a pas été un fleuve tranquille, au regard du mécontentement exprimé par ses adversaires et certains militants qui n’ont pas hésité à saisir la justice. Maintenant que tout est fait, il faut aller de l’avant.

C’est pourquoi, il nous plaît de jeter un regard sur les premiers pas du nouveau président du parti septuagénaire et de comprendre les enjeux de l’arrivée de ce nouvel acteur sur la scène politique en Côte d’Ivoire.
Premièrement, il est bon de souligner que TT a montré deux facettes de lui en une semaine. Avant son élection, peut-être pour galvaniser ses partisans, il s’est montré offensif en égratignant le pouvoir en place. Cela, en parlant de « reconquérir le nord » et affirmer avec dérision observer « des solutions qui ne marchent pas ». Ce qui évidemment n’a pas manqué de provoquer une riposte de la part de certains cadres du RHDP.
Or, une fois élu, TT se montre dans une posture qui reflète la nature qu’il a toujours affichée. Celle d’un homme conciliant, apaisé et partisan de la non-violence, en somme un houphouétiste dans l’âme. En effet, il reconnait et salue les performances socio-économiques réalisées par le président Alassane Ouattara qu’il qualifie d’« économiste de renom ».
On retient donc que TT s’inscrit dans une opposition constructive où la sphère conflictuelle politique doit être celle du débat et du choc des idées. Ce qui est une avancée notable à saluer et à encourager, tant, depuis trois décennies, la violence est restée l’arme privilégiée sur la scène politique en Côte d’Ivoire, au point de la conduire à la guerre avec ses désolations.
Deuxièmement, à partir de là, on peut espérer que l’arrivée de TT permet à la Côte d’Ivoire, en deux temps trois mouvements, de tourner une page sombre de son histoire récente. En effet, d’une part, il faut avoir le courage intellectuel et moral de dire que le poison du patronyme est à jamais vomi. Ce qui permet au débat politique de sortir de son nanisme pour gagner en hauteur et en qualité. D’autre part, l’apparition de TT sur la scène politique prolonge la figure de technocrate comme le président Alassane Ouattara et consacre la célébration par les Ivoiriens d’un nouveau type de profil d’homme politique. A savoir, que dorénavant, l’homme politique en Côte d’Ivoire doit être un technocrate chevronné qui a fait ses classes au niveau international et qui a des idées et une bonne expérience à vendre. Ce qui indirectement permet de débarrasser la sphère politique du profil des purs politiques qui forcent leur carrière au forceps par leur capacité à mobiliser la rue et à aller au combat des armes. Tant mieux pour l’avenir de ce pays qui aspire à être compté parmi les pays développés en Afrique et dans le monde.
Troisièmement, au regard de ce qui précède, l’on peut dire qu’il appartient à TT de s’inscrire résolument dans sa dynamique d’un homme politique privilégiant le dialogue et le consensus, le débat d’idées et le respect de l’autre dans sa différence. Il est évident que cette posture ne plaira pas à certains de ses partisans et d’éventuels alliés. Mais, il lui appartient de résister pour le bien du PDCI-RDA, de la Côte d’Ivoire, voire de la sous-région et de l’Afrique.

Nurudine OYEWOLE Expert-consultant en communication Analyste politique

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