Article 47 des nouveaux statuts de la Fif – Des clubs rejettent la proposition de la FIFA dont l’aveu disculpe l’ex comité exécutif

Des membres actifs de la FIF rejettent dans leur grande majorité la proposition de la FIFA de faire réviser l’article 47 des nouveaux statuts de la Fif adopté au terme de l’assemblée générale extraordinaire du 26 février 2022. Au passage la Fifa fait un aveu qui disculpe le comité exécutif sortant.

Des clubs et associations membres de la Fif ont rejeté dans leur grande majorité la proposition de la FIFA de faire réviser à nouveau, l’article 47 des nouveaux statuts adopté à l’unanimité à la faveur de l’assemblée générale extraordinaire du 26 février 2022. Ils l’ont exprimé lors de la réunion d’urgence convoquée par le Comité de normalisation, le mardi 8 mars 2022 au siège de la FIF à Treichville.

Le non de Malick Tohé

 » Le comité de normalisation nous a produit un document émanant de la FIFA. À l’unanimité des clubs présents; les 14 clubs de Ligue 1 présents et des groupements d’intérêts, nous nous sommes opposés à ce que la Fifa nous demandait d’aller en assemblée générale pour modifier l’article 47. Nous avons opposé un refus à partir du moment où ces textes ont été votés à l’assemblée générale par 100% des clubs présents. Ces textes ont été l’objet d’un compromis entre tous les clubs et proposés par le comité de normalisation. Le CONOR s’ est retiré et a proposé une résolution que nous avons tous votée en assemblée générale à l’unanimité des membres actifs. Nous nous opposons au fait que nous devons repartir en assemblée générale pour modifier ce texte selon la volonté de la FIFA. Nous sommes pour la poursuite du processus électoral entamé. Nous ne sommes pas pour le report de l’ assemblée générale élective du 23 mars 2022 et la prorogation du mandat du comité de normalisation », a affirmé Malick Tohé.

Yssouf Diabaté : « C’est un manque de respect pour les présidents de clubs et toute la Côte d’Ivoire »

Pour Yssouf Diabaté, président du Sporting Club de Gagnoa, cette démarche de la FIFA ne peut être approuvée.
 » Ce n’est pas normal qu’après 17h de travaux pour plancher et adopter ces textes, la Fifa vienne remettre en cause le travail des membres actifs. La FIFA nous dit que l’assemblée générale est souveraine et elle veut remettre en cause la souveraineté de cette assemblée. La FIFA nous demande de retourner en assemblée générale pour modifier un article. C’est un manque de respect pour les présidents de clubs et toute la Côte d’Ivoire. En ce qui concerne le Sporting club de Gagnoa, nous ne viendrons pas à une assemblée générale pour modifier un article des nouveaux textes  », a appuyé Yssouf Diabaté.

Diomandé Lacina : « Nous n’irons pas à cette AG souhaitée »

Même son de cloche pour Diomandé Lacina,le président délégué de l’ASI, qui a dit :  » À la lecture du courrier qui nous a été distribué dans la salle, nous sommes scandalisés. Parce que c’est remettre en cause notre souveraineté. Nous on s’est dit que l’AG est souveraine. Nous avons pris des décisions qui ne sont pas forcément de nous. Ça a été fait de façon consensuelle. Aujourd’hui, on nous dit que nous devons aller à une nouvelle AG et imposer ce qu’ils veulent. Mais, il faut que la FIFA impose ce qu’elle veut. Nous n’irons pas à cette AG souhaitée. Nous partons vers la prorogation du mandat du CN-FIF ».

La démission de Dao Gabala et des membres du Conor réclamée

Au cours de cette rencontre, les présidents de clubs ont réclamé la démission du Comité de normalisation. Se trouvant dans l’impossibilité de mener à bien sa mission au profit du football ivoirien.  » Nous lui avons demandé de démissionner si elle n’est pas capable de mener à bien sa mission pour le bien du football ivoirien », a laissé entendre Ouattara Bakary, président du CO Korhogo.

Encore dans l’impasse?

L’ on s’achemine vers une impasse devant ce bras de fer engagé d’une part entre les membres actifs et le Conor et d’autre part entre la Fifa et la Côte d’Ivoire.
 » Il faut savoir qui veut l’impasse ? Quand tout les acteurs du football ivoirien se réunissent en assemblée générale et qu’ils décident, que voulez-vous d’autres ? Pour une fois, il y a eu l’unanimité. Tous les textes ont été discutés un à un à l’assemblée générale. Alors qui veut le blocage dans le football ivoirien ? Les acteurs, les membres actifs ont voté à l’unanimité ces textes. Que voulez vous d’autres ?  », s’est interrogé Malick Tohé. À l’entendre, c’est plutôt le Conor via la FIFA qui est favorable à une impasse dans le football ivoirien.

L’aveu de la FIFA sur le processus suspendu de 2020

Dans son courrier adressé au Comité de normalisation, la Caf-Fifa, a, à nouveau sur la base de rumeurs sans preuves évoqué l’idée d’achat de parrainage. Ce qui l’a conduit à insister, voir imposer sa proposition de 4 parrainages sans catégorisation. Le fait marquant dans ce courrier, est que la Caf-FIFA fait un aveu relativement à la mise sous normalisation de la FIF. En effet , la Caf et la Fifa disent :  » (…) La problématique du parrainage était d’ailleurs précisément à l’origine du blocage institutionnel qui avait poussé la FIFA et la CAF à instaurer un Comité de Normalisation en Côte d’Ivoire en décembre 2020″. En clair, elle estime que le processus suspendu de 2020 n’est pas le fait du comité exécutif sortant mais d’une question relative à l’application ou l’interprétation au sujet de la question du parrainage.

Ange Kouadio