Société

Trafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : échos du procès de Miguel Devesa et des autres inculpés

Comment se passe en Côte d’Ivoire le procès pour trafic de cocaïne de Miguel Devesa et de ses co-inculpés?

Le procès des personnes inculpées dans le réseau de trafic de drogue découvert en 2022 entre Abidjan et San-Pedro se poursuit au pôle pénal financier et économique à Abidjan Cocody. Après le réquisitoire du parquet du tribunal, le lundi 15 avril 2024, les avocats de la défense ont débuté leurs plaidoiries le mardi 16 avril 2024.

Dix-neuf personnes et quatre entreprises sont poursuivies dans cette affaire. À l’encontre de Miguel Angel Devesa Mera, présenté comme le cerveau de l’opération et ayant reconnu les charges portées contre lui, ainsi que de son bras droit Gustavo Alberto, le procureur a requis une peine de 10 ans d’emprisonnement ferme plus une amende de 100 millions de Fcfa pour chacun.
Lors de son intervention mardi, Me Touré Zakaria, l’avocat de Miguel, a prié les juges d’être « cléments » envers son client et de réviser à la baisse cette peine. Pour lui, Miguel Angel Devesa mérite de bénéficier de la clémence de la cour « pour avoir pleinement collaboré avec la justice ». Il a invité les juges à se référer à la loi de 2022 portant lutte contre le trafic et l’usage illicite des stupéfiants et des substances psychotropes. Un texte qui, selon lui, en cas de collaboration, réduirait la peine du prévenu pour trafic de drogue à des travaux d’intérêt général, puis à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 mois.
Parmi les personnes pour lesquelles le parquet a requis une condamnation de 10 ans de prison ferme plus une amende de 100 millions, figure également le Commissaire de police Dosso Karamoko. Son avocat Guillaume Koffi a plaidé pour qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. Pour l’avocat, « on peut reconnaître qu’il n’est pas un bon policier, mais ce n’est pas un trafiquant de drogue ». Selon les dires du Procureur, le Commissaire recevait régulièrement de l’argent de Miguel Angel Devesa, le trafiquant. Mais pour Me Gohi Bi, un autre des avocats du Commissaire Dosso, son client a été abusé. « La question n’est pas de savoir si le Commissaire Dosso connaissait Miguel. Ils se connaissaient, puisque Miguel a lui-même déclaré qu’il lui remettait régulièrement de l’argent pour que le jour où il se trouverait dans une situation difficile, le Commissaire soit de son côté. Mais la question est de savoir à quel moment le Commissaire a su que Miguel était en réalité un trafiquant de drogue ? Le commissaire l’a su le jour où la drogue a été découverte. Mon client ne savait rien des activités de Miguel », a-t-il dit, entre autres, avant de prier les juges de relaxer son client.
Quatre entreprises sont également poursuivies dans l’affaire pour trafic international de cocaïne et fraude fiscale. Il s’agit notamment d’une société de sécurité privée et d’un restaurant de cuisine italienne. Amata Dominique, le responsable de la société de sécurité privée, et Hussein Tane, le gérant du restaurant, rejettent les accusations de complicité dans le trafic international de drogue, et surtout de fraude fiscale. Leurs avocats ont prié les juges de ne rien retenir contre eux, estimant que les délits qui leur sont reprochés ne sont pas établis. Ils soutiennent par exemple que leurs clients ne peuvent pas être poursuivis pour fraude fiscale, car ils n’ont fait l’objet d’aucune plainte du ministère du Budget, ni même de la Direction générale des impôts, les seules habilitées, selon eux, à déclencher une telle procédure.
Pour rappel, c’est en 2022 que cette affaire a éclaté. Tout est parti d’une bagarre à Koumassi, à Abidjan, entre Gustavo Alberto et une prostituée, dans une résidence. C’est ainsi que la police, une fois sur place pour voir ce qui s’était passé, a fait la découverte du premier lot de cocaïne. De fil en aiguille, elle a fini par démanteler tout le réseau avec des ramifications à San-Pedro, où une autre quantité a été découverte. La police a finalement mis la main sur une quantité totale de 3 tonnes de cocaïne.
Les plaidoiries des avocats de la défense, qui ont débuté le mardi 16 avril 2024, se poursuivront le jeudi 18 avril 2024.

J-H Koffo

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