Prévention des risques professionnels- Fantegué Koné :« Ce sont 5400 accidentés de travail en moyenne par an. »
La Fédération Ivoirienne des Accidentés du Travail et Malades Professionnels pour la Prévention et le Progrès (Fiatm3p) a organisé une conférence publique le mardi 22 août 2023 aux Musées des civilisations d’Abidjan-Plateau.
« Les accidents du travail et les maladies professionnelles : préventions des risques professionnels », tel était le thème de la conférence publique organisée par la Fédération Ivoirienne des Accidentés du Travail et Malades Professionnels pour la Prévention et le Progrès (Fiatm3p). Pour Fantegué Koné, président de la fédération, il s’agissait à travers cet événement d’informer, sensibiliser, présenter des stratégies concrètes et favoriser un échange fructueux de connaissances et d’expériences. « Les accidents du travail et les maladies professionnelles ne sont pas seulement des statistiques, ce sont des vies affectées, des familles bouleversées et des rêves brisés. Notre mission en tant que Fédération est de mettre en lumière ces réalités, de sensibiliser le public et de travailler ensemble pour créer un environnement professionnel plus sûr et plus protecteur. Selon l’OIT, 2 millions de décès sont causés chaque année dans le monde des suites des AT/ MP. En Côte d’Ivoire, ce sont 5400 accidentés de travail en moyenne par an. La récurrence des accidents de travail est observée dans les entreprises industrielles », a-t-il indiqué. De ce fait, il a expliqué qu’il est plus que nécessaire pour toute entreprise de s’engager dans une démarche de prévention. Selon lui, cette démarche consistera à développer deux types d’activités que sont l’organisation de la prévention à tous les niveaux de l’entreprise, l’identification, la correction et le contrôle de tous les risques générés par les activités de l’entreprise dans le but d’éliminer les risques à la source.
L’appel à l’État de Côte d’Ivoire
Fantegué Koné a lancé un appel à l’État de Côte d’Ivoire sur la réglementation des mesures de prévention de risques professionnels. Militant pour le bien-être des travailleurs, il a estimé que l’État de Côte d’Ivoire doit prendre des mesures fortes à l’encontre des entreprises qui sont peu regardantes sur la sécurité au travail ce qui réduirait considérablement les accidents de travail. Professeur Yéboué Kouamé, directeur de la prévention et de la promotion de la santé-sécurité au travail à la Cnps, par ailleurs conférencier du jour, a fait savoir que le risque professionnel est un risque qui, en fonction du code du travail, relève en premier lieu de l’employeur. « Lorsqu’un accident du travail survient, il revient à l’employeur et à ses structures mises sur pied de pouvoir porter l’information et déclarer l’accident du travail auprès de la Cnps. L’employeur a 48 heures pour le faire. Mais si au-delà de ces 48 heures ce n’est pas fait, on considère que c’est un cas de carence, un manquement de l’employeur. Il revient au travailleur ou à ses ayants droits dans un délai de deux ans de pouvoir porter directement la déclaration auprès de la CNPS », s’est-il adressé à l’assemblée.
Par ailleurs, il a affirmé que la décision qui est en cours en ce moment est que lorsqu’un accident du travail survient et que le salarié n’a pas été préalablement déclaré à la CNPS, l’institution prendra en charge le salarié qui se tournera vers l’employeur pour les autres formalités qui auraient dû être prises et qui n’ont pas été prises.
Frédéric Lapeyre, directeur du bureau pays de l’Organisation International du Travail, a noté que les questions de la sécurité au travail et les accidents du travail, des maladies professionnelles sont au cœur des priorités de l’Organisation Internationale du Travail. Ainsi, depuis 2022 parmi les conventions fondamentales des droits et principes fondamentaux du travail, la question de la santé-sécurité au travail est au même titre que la lutte contre le travail des enfants et la lutte contre le travail forcé. « La priorité, c’est comment on peut améliorer la santé-sécurité au travail dans l’économie informelle. Puisque près de 85% de travailleurs sont dans l’économie informelle et le gouvernement ivoirien a fait un pas fondamental dans le bon sens à travers le Régime Social du Travailleur Indépendant qui va permettre au travailleur indépendant de se couvrir contre les risques d’accident du travail et d’avoir un revenu compensatoire si par malheur ils se blessent dans le cadre de leur travail », a fait savoir Frédéric Lapeyre.
Touré Abdoulaye avec A. Traoré (Stagiaire)