Société

De l’échec de la migration clandestine au retour au bercail Konaté Daouda rend son témoignage

La réinsertion des migrants de retour constitue une étape importante dans le processus de lutte contre le phénomène de l’immigration irrégulière en Côte d’Ivoire, dans lequel le pays occupe une place importante.

Une réinstallation réussie, favorise une réinsertion économique productive durable. Il s’agit pour l’État de mettre en œuvre des projets économiques rentables qui permettront aux migrants de retour, d’assurer leur bien-être ainsi que de leur famille, afin qu’à l’avenir, ils ne ressentent plus la nécessité d’émigrer à nouveau. C’est le cas de Konaté Daouda, 36 ans, père de cinq enfants qui a décidé de vendre son magasin de pièces détachées à Luénoufla pour aller à l’aventure en 2015 à la recherche d’un bien-être.  » J’étais à la recherche du bonheur pour moi et ma famille, car pour moi, la seule façon était d’aller en l’Europe. C’est pourquoi, j’ai vendu mon magasin de pièces détachées pour l’aventure  » , a-t-il dit. Malheureusement, cette aventure n’a pas été comme il l’espérait. Après deux ans à vivre dans la clandestinité et dans l’inégalité, il prend la décision de rentrer en Côte d’Ivoire.

La désillusion

C’est finalement en 2017, que Konaté Daouda décide de rentrer en Côte d’Ivoire par ses propres moyens.  » On a été raflé en l’Algérie par la police qui nous a ensuite déposés dans le Sahara du Niger. C’est de là-bas que j’ai travaillé pour avoir un peu d’argent afin d’appeler mes parents en Côte d’Ivoire qui m’ont complété afin que je rentre au pays » , a-t-il précisé. À son arrivée en Côte d’Ivoire, il explique qu’il devait reprendre tout à zéro.

Retour au bercail

À la recherche d’une activité pour pouvoir joindre les deux bouts, il a été contacté par un responsable de la jeunesse de Daloa qui l’a informé que l’Oim était à la recherche des migrants de retour.  » C’est comme ça, j’ai été recensé et quelques temps après, on m’a informé que je suis retenu dans le cadre d’un projet de réinsertion des migrants de retour. » Dans le cadre du Projet « Appuyer les capacités locales pour gérer efficacement la migration à travers les initiatives communautaires en Côte d’Ivoire » dénommé Semici, une initiative du ministère de l’Intérieur Italien à travers l’ambassade d’Italie en Côte d’Ivoire, en collaboration avec l’Organisation Internationale de la migration (Oim) et en partenariat avec le ministère de la Promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes qu’il a bénéficié fin 2020, d’un financement. « Aujourd’hui, je dispose d’un nouveau magasin de pièces détachées à Daloa », s’est réjoui Konaté Daouda. Il soutient qui si l’accès à l’emploi et aux moyens de subsistance est inexistant sur le lieu du retour, l’absence de réinsertion durable augmente la probabilité de ce que ces populations sombrent dans la pauvreté et/ou s’engagent dans une nouvelle aventure.
Il précise également qu’il ne faut pas imposer une activité à un migrant de retour :  » Un migrant qui avait pour activité principale, la mécanique, ne doit pas se voir confier la gestion d’une ferme. Cela aura certainement un impact négatif sur son rendement, et même à l’amener à la faillite », a-t-il donné comme situation vécue par un autre migrant.
Au niveau communautaire, il faut impliquer les acteurs pouvant soutenir la réintégration économique des migrants notamment les entreprises privées. Il faut également former les jeunes aux changements de mentalité et à l’entrepreneuriat afin de les amener à être des acteurs de développement de leur pays. En définitive, la question de la réintégration des migrants de retour est d’une importance capitale dans la lutte contre ce phénomène. Grâce à ces différents projets de réinsertion des migrants de retour, Konaté Daouda est aujourd’hui, un père de famille épanoui.

Dossier réalisé par Beker Yao

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