Politique

Ahoussou dénonce les articles de Vice «aux antipodes de la déontologie et allégations fantaisistes»(Drogue, Sénat, Côte d’Ivoire)

Le ministre de Sécurité et de la Protection civile, Diomandé Vagondo, était l’hôte des membres de la Commission Défense et Sécurité du Sénat de Côte d’Ivoire, vendredi 12 juin 2020, à Yamoussoukro. À cette occasion, le Président de le l’institution, Jeannot Ahoussou Kouadio a enfilé ses habits d’avocat, pour défendre et illustrer la République. Son allocution intégrale ci-dessous. Le titre est de la Redaction.

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile,

Après l’attaque de Grand-Bassam du 13 mars 2016, notre pays vient d’être frappé, dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, par une nouvelle offensive terroriste faisant une dizaine de morts.

Je voudrais exprimer les condoléances les plus attristées et la compassion de notre Institution aux familles de nos vaillants soldats ainsi qu’à l’ensemble des Forces Armées de Côte d’Ivoire.

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile,

Il n’est pas coutumier pour le Président du Sénat de prendre la parole à l’occasion des séances de travaux en Commission.
Cependant, je ne saurais me dérober aux devoirs de ma charge et de celle de toute l’Institution parlementaire que je représente, quand l’intérêt supérieur de la Nation est en jeu ou encore lorsqu’un péril imminent guette notre pays.

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Ministre,
Depuis quelques jours déjà, les Ivoiriens dans leur ensemble, ont été surpris, choqués, bouleversés suite à la publication d’un article produit par deux journalistes étrangers, présentant la Côte d’Ivoire comme la plaque tournante du trafic de cocaïne dans la sous-région, voire en Afrique.
Chers frères et sœurs, pouvons-nous accepter qu’on assimile notre pays à un narco-pays ?

Monsieur le Ministre,
Vous comprendrez donc que le Sénat, en sa qualité de Chambre de représentation nationale, ne saurait, à l’occasion de cette séance d’examen de projet de loi, observer la loi de l’omerta devant une telle actualité particulièrement sensible et affligeante.

Hier, notre chère Côte d’Ivoire était accusée de pays pratiquant l’exploitation des enfants dans la cacao culture.
Hier, notre chère Côte d’Ivoire était accusée de pays xénophobe.

Aujourd’hui, nous sommes encore inscrits au box des accusés, cette fois, au motif de constituer un pays de transit au trafic de la cocaïne desservant l’Afrique toute entière.

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Ministre,

Ce glaive est porté à notre Nation alors que depuis 2011, le Président de la République, son Excellence Alassane Ouattara, ne cesse de faire le tour du monde en vue de repositionner notre pays au niveau diplomatique.
Ce glaive est porté à notre Nation au moment où, aujourd’hui, notre pays a regagné sa place sur la scène internationale et s’est hissé à nouveau, dans le concert des grandes nations africaines.
Ce glaive est porté à notre Nation au moment où la Côte d’Ivoire, après la grave crise politique et militaire qu’elle a connue, force le respect de tous ses pairs aussi bien au niveau africain que mondial.
Ce glaive est porté à notre pays au moment où la Côte d’Ivoire fait partie des pays ayant réalisés les meilleures performances économiques et budgétaires au monde ces dernières années.

C’est pourquoi, du haut de cette tribune, je dis non à toute tentative de diabolisation de la Côte d’Ivoire, notre cher pays.

C’est pourquoi, du haut de cette tribune, l’ensemble des sénateurs disent non à cette énième tentative de boycott et de sabotage de l’image de la Côte d’Ivoire, notre cher pays.
C’est pourquoi, du haut de cette tribune, au nom de la Nation ivoirienne toute entière, tous les sénateurs disent non aux ennemis de la République, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs.
Monsieur le Ministre,

Vous êtes non seulement un Officier Général de l’Armée de Côte d’Ivoire mais vous avez aujourd’hui, de par le Président de la République, la lourde mission d’assurer la sécurité des Ivoiriennes et des Ivoiriens.
Les Ivoiriens vous font confiance comme ils font confiance à l’ensemble de leurs Institutions républicaines.
Il y a quelques mois, le 3 février 2020 précisément, des opérations de police menées sous votre autorité ont permis la saisie d’une importante quantité de cocaïne.
Aussi, la presse a fait écho du démantèlement par la police ivoirienne, en juin 2019, d’un vaste réseau de narco trafiquants qui croupissent actuellement dans les geôles ivoiriennes.
Au regard de ces efforts déployés par notre pays, comment donc la Côte d’Ivoire est-elle devenue subitement le pays de tous les travers décrits par ces journalistes ?
Et, qui mieux que vous peut dire aux Ivoiriens qu’il s’agit d’une réalité implacable ?
Qui mieux que vous peut dire aux Ivoiriens que cette affaire relève de la pure manipulation politique ?
Qui mieux que vous peut dire aux Ivoiriens qu’il ne s’agit ni plus, ni moins, que d’un cynique et grossier montage tendant à enrichir la comédie politique ?

En tout état de cause, pour l’heure, au regard de l’extrême légèreté de la démarche de ces journalistes, aux antipodes de la déontologie de leur fonction, nul besoin d’être grand clerc pour réaliser que nous sommes en face de simples allégations gratuites et fantaisistes ayant pour but unique de salir, de nuire, de faire mal.
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Ministre,
Je voudrais appeler l’ensemble des Ivoiriennes et des Ivoiriens et particulièrement les acteurs politiques à faire preuve de retenue et de responsabilité en cette période pré-électorale particulièrement sensible.
Nul n’a le droit de chercher à tirer quelque dividende politique au détriment de son pays.

Nul n’a le droit de compromettre notre Nation sur l’autel de ses ambitions personnelles.
Tous ensemble, nous dévons avoir une égale répulsion à l’égard des extrémismes de tout bord.
Attention ! Nous n’avons qu’un seul pays, une seule nation.
Nous devons aimer et défendre notre pays. Nous devons le servir avec dévouement et passion.
Gardons à l’esprit que nous sommes de passage alors que la Côte d’Ivoire est éternelle.
Nous devons la paix aux Ivoiriens. La paix que le Président Félix Houphouët Boigny nous a léguée en héritage. Et le Sénat entend jouer toute sa partition afin qu’il en soit ainsi.
Je vous remercie.


Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO

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