L’entrepreneuriat dans sa plus simple définition, désigne l’action d’entreprendre, de mener à bien un projet, c’est un processus de découverte, d’évaluation et d’exploitation. Donc on peut dire que l’entrepreneuriat est le fait de mener une activité dont on est soi-même l’initiateur.
Dans le contexte actuel où le marché du travail est en évolution continue, le salariat est considéré comme un exemple rigide, il empêche les salariés d’exprimer leur vrai potentiel. L’entrepreneuriat se présente comme une solution efficace pour toute personne ayant assez d’ambition et de courage pour prendre le risque, pour créer de la valeur ajoutée et répondre à un besoin exprimé.
L’entrepreneur est selon les économistes modernes la source la plus importante d’activité et de développement économique.
On peut estimer que la plus grande partie de la création d’emplois et à long terme de richesses dans une communauté vient des entrepreneurs. L’entrepreneur est ainsi un créateur de valeur. A partir d’éléments placides et désarticulés, il fait des combinaisons destinées à saisir les opportunités que présente son environnement. Généralement, l’entrepreneur commence par la perception d’une opportunité, se continue par la construction d’une organisation pour la saisir et se prolonge par la création de valeur. Ces trois éléments sont cruciaux pour le développement du caractère entrepreneurial.
L’entrepreneuriat, dont la création d’entreprise est l’expression la plus courante, est un élément clef pour le développement économique national, régional et local. Il est donc primordial de promouvoir et développer l’entrepreneuriat, car il est essentiel pour le bien-être actuel et futur de notre pays. L’entrepreneuriat doit donc, être, l’une des principales priorités des dirigeants ivoiriens. Pour ce faire, le gouvernement de Côte-d’Ivoire doit mettre en œuvre des moyens conséquents pour le développement de l’entrepreneuriat dans notre pays.
Aux États-Unis, par exemple, de nombreuses initiatives ont vu le jour au cours 40 dernières années. En particulier avec le NFTE (la Fondation nationale pour la formation des entrepreneurs). Cette fondation est née de la volonté d’aider des communautés les plus démunies à se prendre en charge, notamment s’éduquer. Ceux qui ont créé cette fondation s’occupaient au début à enseigner à des jeunes peu motivés les questions classiques qu’on apprend à l’école. Ils ont vite réalisé que les histoires d’entrepreneurs qui ont réussi (Rockefeller, Carnegie, Morgan et aujourd’hui, Steve Jobs, Bill Gates, Marc Zuckerger et bien d’autres) étaient le moyen le plus puissant pour capter l’attention de ces jeunes. Cela a alors amené un développement important de l’enseignement des histoires d’entreprises.
Les histoires de ceux qui ont réussi permettent de redonner la confiance en soi et de montrer que bien des choses sont possibles à ceux qui veulent utiliser leurs énergies de manière constructive. Bien entendu, l’émergence d’entrepreneurs à succès n’est pas automatique et les chances de réussite des entrepreneurs sont statistiquement peu élevées, mais ceux qui se réveillent grâce à l’entrepreneuriat ont de grandes chances de réussir dans la vie.
C’est la raison pour laquelle, le développement de la connaissance en matière de création et de développement d’entreprise est un levier important pour la promotion et le développement économique de notre pays. Il faut arriver à réduire le taux d’échec et de disparition des entreprises, à travers l’accompagnement, l’encadrement, la formation pour ainsi créer un vivier d’entreprises saines, compétitives et productives, condition essentielle de croissance durable et de développement économique.
L’entrepreneuriat doit donc faire l’objet d’enseignement dans tous les établissements d’enseignement en Côte-d’Ivoire et de diffusion dans les médias, et également par le biais de films à diffuser sur la télévision nationale (RTI) pour le grand public, de sorte à rendre accessible à tous, le programme sur l’entrepreneuriat. Lorsque le programme aura pris de l’ampleur, le débat sur l’entrepreneuriat peut même devenir un débat national régulier qui peut se tenir dans tous les forums économiques, sociaux et politiques.
Dans la compétition que se livre les nations et dans ce monde en pleine mutation avec le choc de la pandémie à Coronavirus, la Côte-d’Ivoire doit définir son propre calendrier à travers un plan d’actions ajustées à ses réalités et qui place la souveraineté, la bonne gouvernance, l’entrepreneuriat et l’innovation au coeur de ses préoccupations et de ses priorités. Cela implique naturellement que l’Etat joue un rôle encore plus prépondérant dans la création de conditions qui garantissent le bien-être des populations et encouragent d’abord en avant tout, l’initiative privée nationale par l’entrepreneuriat, orientée vers des investissements créateurs de valeur locale ouverte sur l’international, en plus des investissements directs étrangers. Par conséquent, il sera difficile de déroger à l’obligation de s’engager dans des réformes structurantes, capables de porter durablement les ambitions de notre pays.
Aussi, au moment où le monde est à un tournant décisif, notre pays, dans le concert des pays africains, tient, au-delà du contexte sanitaire du moment, une opportunité de penser et d’accélérer sa transformation. Celle-ci ne saurait seulement reposer sur les épaules des seuls dirigeants. Les composantes de la société ivoirienne, ont aussi leur partition à jouer dans cette transition où, sens de l’initiative, bonne gouvernance et transparence se côtoient pour bâtir ensemble des projets nationaux structurants.
La nécessité de la création de pôles régionaux de développement économiques et de compétences s’impose comme un objectif prioritaire afin de maximiser toutes les opportunités dont regorge l’espace national pour satisfaire la demande locale et conquérir des parts de marché à l’international. Abidjan étouffe avec la concentration de 80% de l’activité économique nationale. La décentralisation est donc une nécessité et représente un moyen essentiel pour réaliser le développement économique et social des régions. Une telle dynamique répond aussi aux besoins d’amélioration des conditions de vie des populations partout en Côte d’Ivoire.
Nous soutenons et encourageons tous ceux et toutes celles des nôtres qui participent à leur niveau à la promotion de l’entrepreneuriat dans notre pays. À ce titre, je voudrais apporter tous mes encouragements et mes félicitations à notre compatriote, M. Sahourey Konan, qui malgré les difficultés rencontrées, met à la disposition du grand public, une œuvre au service de l’entrepreneuriat.
L’entrepreneuriat des jeunes doit être également au cœur des priorités de notre pays, car c’est un moyen de favoriser la compétitivité et l’emploi. Les jeunes entrepreneurs ont le potentiel nécessaire pour créer une nouvelle dynamique économique génératrice de croissance et d’emploi. L’état à un rôle majeur à jouer en menant des actions indispensables pour encadrer et accompagner les initiatives de créations d’entreprises. J’invite donc les ivoiriens à se mobiliser et à s’engager sur la voie de l’entrepreneuriat pour saisir leur chance dans une Côte-d’Ivoire qui offre des perspectives d’autonomisation financière et sociale.
Les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux, et l’entrepreneuriat doit être une priorité nationale. Plus nous aurons des entreprises viables, pérennes et productives, plus nous créerons de la valeur, des emplois et de la richesse, contribuant ainsi à une croissance inclusive et durable et au développement économique et social de notre pays. Pour ce faire l’entrepreneuriat doit être un des moteurs de la transformation structurelle de la Côte-d’Ivoire.
Hamed Koffi Zarour,
Président de Agir pour la Côte-d’Ivoire