Culture

À Grand-Bassam, l’Abissa se fête de paire avec le Ghana

Cette année à Grand-Bassam, la traditionnelle fête de l’Abissa s’est déroulée sous le thème de la réunification des peuples ghanéens et ivoiriens.

La fête de l’Abissa, marquant le passage à la nouvelle année, s’est déroulée dans la joie et la bonne humeur. Son lancement a eu lieu le samedi 22 octobre au Ghana ainsi qu’au Palais royal, devant le Roi Amon Tanoé. Comme le veut la tradition, elle s’est achevée le 05 novembre à Grand-Bassam.

Cette année, la célébration a eu pour thème : « L’Abissa des N’zima d’Aboadé au Ghana jusqu’à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire ». Derrière ce choix, une véritable volonté d’unir le Ghana et la Côte d’Ivoire ; deux pays intimement liés par leur histoire et leur culture. Les peuples ghanéens et ivoiriens partagent un patrimoine commun. La fête de l’Abissa n’en est qu’un exemple.

À travers ce choix, le roi a souhaité revendiquer le pluralisme culturel et mettre en valeur les racines communes qui unissent les deux États. « Même si nous sommes autonomes en Côte d’Ivoire, nous savons d’où nous venons. » a affirmé sa majesté Amon Tanoé. La fête, née du mélange d’origines des sept familles N’Zima Kôtôkô est l’occasion de fédérer les peuples.

Abissa, un moment d’expression et de purification des cœurs

Culturellement, la célébration de l’Abissa est d’une haute importance pour les deux pays, mais également pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Chaque année, elle offre l’occasion, pour les membres des familles N’Zima, de revêtir leurs plus beaux pagnes et de danser jusqu’au bout de la nuit. Ces chorégraphies font partie du programme des réjouissances, au même titre que la célèbre procession du tambour sacré Edo N’gbolé, dont le nom signifie « détente des distensions sociales ». Bien-sûr, les festivités attirent usuellement un bon nombre de touristes étrangers venus profiter de l’ambiance conviviale de la phase d’Ewoudolé.

Avant que la fête batte son plein, la phase du Gouazo est sans doute la plus importante des 15 jours de célébration. Socle de la cohésion sociale et modèle de « démocratie villageoise », l’étape du Gouazo est un moment d’expression pour émettre des doléances ou critiques à l’encontre de la politique tenue durant l’année. En saisissant le « bois de la critique sociale », les chansonniers portent la voix du peuple jusque devant le roi. À l’occasion du Gouazo, sa majesté Amon Tanoé redevient un citoyen lambda.

À l’issue de l’Abissa, chaque participant doit être débarrassé de toute haine ou rancœur. Il s’agit d’un moment de purification important au démarrage d’une nouvelle année. Empreinte de gaieté, cette tradition vise à réconcilier les enfants d’un même peuple. Elle assure le bien-être et célèbre chaque année le patrimoine commun au Ghana et à la Côte d’Ivoire, vivant dans les cœurs et les mémoires des sept familles N’Zima.

Constantine

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