Le ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques Sidi Touré a pris part à un symposium organisé par la Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les États africains riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT) du 09 au 10 mai 2023, à Rabat au Maroc.
Sidi Touré , qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, a rappelé le contexte et les réels motifs qui ont amené les États de la COMHAFAT à opter pour des mesures de protection de la biodiversité qui doivent prendre en compte les particularités socio-économiques de la pêche. Il a profité de l’occasion pour dénoncer la non consultation des gestionnaires des pêches des États côtiers par les instances internationales de conservation et de défense de l’environnement.
C’est pourquoi, il a situé l’enjeu de ce symposium à la conciliation entre les impératifs de conservation de la biodiversité et le maintien des activités de pêche pour répondre aux exigences de survie particulièrement pour les populations des pays de la région COMHAFAT. Dans ce sens, le ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques avant d’ouvrir les travaux, a proposé quelques pistes de solutions aux experts à savoir, l’initiation d’une coordination nationale préalable à toute participation dans les espaces de décisions internationales sur la conservation des ressources marines, à travers un rapprochement entre les autorités concernées ; le développement d’ une approche moderne des espaces protégées en faisant évoluer la gestion des pêches vers une gestion qui ne s’entend plus uniquement qu’en termes d’interdiction ; l’implication davantage de la pêche dans les instances mondiales de protection de l’environnement et de développement d’ une coordination régionale agissante, à même de peser sur les décisions de Gouvernance internationale sur l’environnement et la pêche tenant compte des spécificités et des intérêts de nos pays.
Les raisons de la tenue du symposium
Dans le contexte mondial de la protection de l’environnement marin, les intérêts du secteur pêche sont peu discutés dans les instances internationales de conservation de la biodiversité telles que la Convention sur les Espèces Migratrices (CMS), la Convention sur le Commerce International des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) ou l’Accord juridiquement contraignant sur la Conservation de la Biodiversité au-delà de la Juridiction Nationale (BBNJ).
Ainsi seules les mesures de protection portées et présentées par les autorités en charge des questions environnementales sont adoptées. Les aspects socio-économiques ayant trait à la pêche sont peu ou pas pris en compte.
Cela conduit à un déséquilibre entre l’équité sociale des aires marines protégées et les besoins des pêcheurs locaux.
C’est en vue de porter la voix du secteur de la pêche dans les négociations au sein de ces organes tels que la CMS et la CITES que la (COMHAFAT) a organisé ce symposium .
Touré Abdoulaye avec sercom