N’golo Coulibaly, président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance : “Quand les gens parlent on a l’impression que tous les responsables de ce pays sont des corrompus”
À l’ouverture d’un atelier de validation du rapport sur le phénomène de la corruption et des infractions assimilées en Côte d’Ivoire, le jeudi 9 septembre 2021 à Abidjan-Plateau, le président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance a commenté l’actualité nationale sur la corruption, estimant que les propos des uns et des autres donnent l’impression que tous les responsables de la Côte d’Ivoire sont des corrompus.
S’adressant au représentant du président du Sénat à l’ouverture de l’atelier de validation du rapport diagnostique du phénomène de la corruption et des infractions assimilées en Côte d’Ivoire, N’golo Coulibaly a dit : « Quand les gens parlent de la corruption on a l’impression que tous les responsables de ce pays sont des corrompus. Je sais que ce n’est pas le cas et vous pouvez rassurer le Premier ministre Ahoussou».
Le président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance justifie la tenue de cet atelier par l’adoption de la Convention des Nations Unies qui, en son article 5, impose à chaque État membre « d’élaborer, appliquer ou poursuivre des politiques de prévention de la corruption efficaces et coordonnées qui reflètent les principes d’Etat de droit, de bonne gestion des affaires publiques et des biens publics, d’intégrité, de transparence et de responsabilité ». Cet atelier de validation du rapport diagnostique de la corruption en Côte d’Ivoire va aboutir à l’élaboration d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption, un document de référence, selon N’golo Coulibaly : « La Stratégie nationale de lutte contre la corruption se traduit dans un document de référence qui permettra de bâtir, non seulement une politique générale de lutte contre la corruption, mais aussi des politiques sectorielles dont la mise en œuvre nécessitera l’implication forte des parties intéressées (…) En Côte d’Ivoire, le Président Alassane Ouattara a clairement indiqué à l’ensemble de la communauté nationale et internationale, sa volonté de renforcer et de rendre plus efficace la lutte contre la corruption. On ne peut donc s’étonner du fait que nombre de hauts fonctionnaires aient été suspendus de leurs fonctions après des audits effectués dans leurs structures. Il s’agit d’un nouveau départ de la lutte contre la corruption et non d’une action ponctuelle ciblée. Mais certains ont vite fait de parler d’opération « mains propres ». Si tant est qu’il y a une opération « mains propres », le plan stratégique national de lutte contre la corruption, qui arrive dans ce contexte, sera un outil additionnel au service de ladite opération, avec des actions bien structurées dont la mise en œuvre impliquera toutes les couches de la société ivoirienne ».
Olivier Dion