Interview exclusive – Artiste coupe décalé devenu homme d’affaires – Jean Jacques Kouamé : « Je suis un petit-fils de cordonnier qui n’a pas compté sur la richesse de son père »
Artiste issu du mouvement coupé décalé Jean Jacques Kouamé (JJK), est aujourd’hui reconverti dans les affaires où il prospère. Dans cette interview, il donne son avis sur la gestion de la pandémie à covid 19 par le gouvernement ivoirien, la perception de la politique, la situation du burida et évoque la brouille entre lui et Ariel Sheney La Côte d’Ivoire à l’instar du reste du monde est frappée par la pandémie à Coronavirus. Comment Jean-Jacques Kouamé vit cette crise ?
Écoutez, je suis entre mon bureau et la maison. Je passe plus de temps au bureau parce que je travaille. Je n’arrête pas de bosser. Je travaille avec l’extérieur. On a des décalages horaires. Ce qui me contraint à rester au bureau jusqu’à X heures. Par exemple, le dimanche 7 juin 2020 j’ai dormi dans mon bureau. Quand on doit se retrouver à un zoom call à 4 heures du matin d’ici , alors qu’il est pratiquement, je dirai 11 heures ou 12 heures à Hongkong, je suis obligé d’être au bureau, d’avoir une image présentable face à mes partenaires. On ne fait que des conférences d’affaires, raison pour laquelle, je me retrouve au bureau. Je passe pratiquement le confinement au bureau.
Au départ, artiste-chanteur et membre de la jet-set, vous êtes désormais un homme d’affaires à la tête de l’entreprise IC Dev. Comment s’est passée la conversion ou la transition ?
C’est vrai que la transition n’a pas été simple au départ parce que la musique est une vraie passion. J’ai aimé la musique depuis le bas âge. Mon père m’appelait déjà l’artiste. J’avais un petit nom : Kacou l’artiste. Déjà à l’âge de 6 ans, je me comportais comme un artiste. S’agissant de la transition entre la musique et les affaires, il faut savoir que depuis 14 ans, je travaille en freelance avec mon père. Depuis que j’étais au collège, mon père m’avait déjà initié à être un homme d’affaires. Alors, je connais un peu les affaires et j’ai connu les affaires très tôt. Parce que, je n’avais pas de repos, je travaillais avec mon père. Tous les samedi à 18 heures, quand mes cours finissaient, j’allais au port pour travailler avec mon père. Je travaillais dans le commerce et dans la comptabilité. Ce n’est pas fortuit parce que c’est ce qui marche. C’est le boulot de mon père. Il était dans le maritime. Donc, tout ce qui parle de commerce, regroupe un peu tout ce qui est trading, et voilà. Je me suis formé après, je suis allé en France pour continuer mes études. De retour en Côte d’Ivoire, je me suis lancé dans la musique à fond. Il y a eu la création du groupe de la Jet-set avec mon ami feu Douk Saga, Molaré et tous les autres artistes que vous avez connus. Ensuite, il y a eu la nouvelle génération. Arrivé à un certain moment, je me suis dit qu’il fallait faire un choix. Parce que l’entreprise familiale était gérée par d’autres personnes. Alors, mon père a fait une réunion de famille. Il m’a dit: “écoutes, il faut tout simplement faire un choix, Jean-Jacques. Soit, tu fais la musique, soit tu fais les affaires” . Je lui ai dit “papa, je peux faire les deux”. Il m’a dit d’accord. Si tu fais les deux, il n’y a pas de soucis. Sauf que quand je suis entré dans les affaires, mes responsabilités étaient tellement énormes !
Mon père m’avait nommé directeur de son entreprise, et mes responsabilités étaient tellement énormes que je n’avais plus le temps pour la musique. Je me rappelle avoir sorti un album avec Bracket et Lynsha et je n’ai même pas eu le temps de voyager et de faire les prestations. Du coup, c’était les Bracket qui faisaient les prestations et Lynsha et Dibi Deho qui faisaient les prestations sans moi parce que je n’avais pas le temps. Donc, j’ai travaillé pendant 5 ans avec mon père. J’ai dirigé l’une de ses entreprises en tant que salarié. J’étais salarié et j’ai bien appris parce que j’ai comme mentor mon père. Il m’a appris les vis et tourne-vis du business. J’ai envie de rectifier certaines choses. Contrairement à ce que les gens pensent, je n’ai pas eu un père qui m’a donné de l’argent pour investir. Je connais des amis dont les pères leur ont donné 1 ou 2 milliards Fcfa pour commencer les entreprises.
J’accepte que le fils du roi du Maroc soit né avec une cuillère en or dans la bouche. J’accepte encore que le roi Mohamed VI soit né avec une cuillère en or. Mais Jean-Jacques Kouamé n’est pas né avec une cuillère en or. Ce sont des choses que j’ai envie de préciser. Mon grand-père paternel était cordonnier. Tout Treichville connaît mon père. Ils savent comment il a commencé. C’était un bosseur ! Il a commencé très tôt. Déjà à 25 ans, il a ouvert sa première entreprise. Je le dis toujours. Je ne suis pas le fils de l’entrepreneur ou de l’homme d’affaires. Je suis le petit-fils du cordonnier. Je n’ai jamais compté sur la richesse de mon père et en toute franchise, mon père le sait. Il m’a aidé comme il pouvait. Il m’a soutenu pour que j’évite certains pièges dans le business. Mais, je veux dire que je ne suis pas un enfant gâté à qui ils ont remis un montant. Et puis on dit ” vas-y, crées une entreprise”. J’ai été salarié chez mon père et après, Dieu, par sa grâce, m’a ouvert d’autres portes avec des partenaires. C’est ainsi que j’ai créé ma première société d’importation de poisson.
J’ai commencé très petit. Mais, Dieu est dans les faibles, au commencement. Les gens étaient surpris quand ils me voyaient dans le marché en train de vendre mon premier conteneur. Parce qu’il y a une manipulation de cash dans le secteur informel. Alors, il fallait que je sois sur place pour veiller au grain, pour être aux aguets. J’ai mis mes bottes, et j’étais dans le poisson. J’étais dans les chambres froides en train de sortir les cartons avec les employés. Cela les a tellement encouragés, et Dieu nous a fait grâce. On est monté petit-à-petit. D’un petit espace qu’on louait, on est passé à une grande chambre froide où j’ai même reçu la visite du ministre des Ressources animales et halieutiques dans le temps. Après, j’ai eu deux chambres froides, puis trois, et avec de grandes capacités. J’ai remarqué que toutes nos productions venaient du Sénégal. Je me suis dit pourquoi attendre que la production vienne du Sénégal ? Je suis allé moi-même à la source pour m’associer avec des Sénégalais. Ensuite, j’ai commencé à livrer la Côte d’Ivoire. En Côte d’Ivoire, on a malheureusement une carence en matière de produits halieutique avec les difficultés qui n’arrive pas à couvrir les besoins de toute la population.
Quand les gens ont vu ça, ils ont commencé à être jaloux, à me mettre les bâtons dans les roues. J’ai finalement pété un câble et je suis passé à autre chose. Je n’abandonne pas. Vous savez, moi, je suis un “jusqu’au boutiste”. Quand vous entrez dans un secteur informel, vous avez des gens comme des Haoussa, et autres qui sont illettrés, et qui se disent “ouais, ton père a tout dans le port, toi aussi tu viens prendre aussi le poisson”. Cela crée des jaloux comme partout. Par sagesse, je me suis retiré de cette entreprise.
Alors, dans quel domaine exercez-vous maintenant ?
Aujourd’hui, je suis à la tête d’un fonds d’investissement qui est basé sur la Cop 21 sur la route de la soie. Je travaille avec l’un des grands financiers au monde, je qui m’a formé dans les finances.
Il est le conseiller de plusieurs Chefs d’États. Nous, notre but, c’est d’investir dans tout ce qui est programme national de développement. On est dans le développement durable. Nous aidons les pays africains à se développer, à lutter contre la famine, sur des projets d’infrastructures, à réaliser et soutenir les présidents dans leurs démarches pour réaliser ces projets pour l’État. On investit aussi dans le privé sur des projets Real of states. On a plusieurs projets de construction sur lesquels on est partenaire. On arrive en tant que partenaire parce que nous ne sommes pas une banque. Je suis aussi dans l’aviation. Je fais la location de jets privés. J’ai une compagnie créée en Europe. On a pas mal d’avions jets privés, parce qu’on est en contact avec des propriétaires d’avion . On met à la disposition de nos clients des avions, selon leurs demandes. Je suis aussi dans le cargo. En ce moment, on fait beaucoup de transactions avec Shanghaï, parce que le matériel médical vient de là-bas. Je suis dans l’aviation, le développement durable, le trading. Voici, un peu comment ma transition de la musique aux affaires, s’est faite.
La location d’un jet privé chez Jean-Jacques Kouamé coûte combien ?
Cela dépend de la distance. Ce n’est pas moi qui fais le pricing ( fixation des prix ). Le pricing se gère depuis l’Europe. Je suis actionnaire dans la société. Je ne suis pas employé, donc on emploie les gens qui font le pricing. Selon la demande, le service s’occupe des prix depuis l’Europe. Ils nous envoie la facture, on transmet aux clients. On a un site. Les réservations se font en ligne. On a site qui est First class. D’ailleurs, on a un site qui est géré avec des projets qu’on attend. On reçoit plusieurs projets. Les gens ont souvent les projets, mais ils ne se font pas accompagner par des banques. Nous essayons de les aider et de trouver une solution, un financement.
Le marché est-il rentable, et porteur ?
C’est un marché qui est très restreint. Ces derniers temps, comme les vols commerciaux sont interdits, j’avoue que c’est un marché qui a pris de la hauteur. Mais, même quand, il y a les vols commerciaux, il y a des gens qui préfèrent voyager discrètement. On a toujours fait nos vols tranquillement.
Éminent membre fondateur du Coupé-décalé, et de la Jet set, on vous voit de moins de moins sur la scène, en raison de vos affaires, après cette transition expliquée. Est-ce fini avec la musique ?
Non, et je vous ai donné les raisons. Quand on est à la tête de tout ce deal, de ce holding, quand on a des grands groupes espagnols, des consortiums espagnols, quand on a des États et les grands États comme les États-Unis, la Chine qui vous font confiance, on ne peut pas s’amuser à danser. On peut écouter la musique. Moi, je le fais dans mon jardin après le boulot. Parce que la musique est un très bon exutoire. Je gratte un peu de guitare avec les petits, cela me fait du bien. Ce n’est pas un abandon. J’ai d’ailleurs toujours des projets par rapport à la musique. Je pourrais créer une vraie industrie. Parce que moi, il faut savoir que dans le développement durable, il y a ce qu’on appelle l’industrie. Je dis toujours que c’est dommage qu’en Afrique par exemple, qu’on ait la matière première et qu’on puisse l’exporter et recevoir le produit fini en Côte d’Ivoire. C’est vraiment une aberration et un paroxysme. Donc, moi, c’est ça mon projet. Créer des usines de transformation parce qu’on est leader dans la noix de cajou. On est leader ou deuxième en caoutchouc. On est leader en café-cacao. Je ne comprends pas et je n’arrive pas à comprendre comment avoir tout cela et ne pas transformer nos matières premières en Côte d’Ivoire. Donc, ça, c’est mon combat. Quand je parle avec les partenaires, je leur dis voici les projets qu’on doit monter et ces projets ont été validés. Si ce n’était pas la pandémie, tout le matériel était prêt pour que nous puissions installer des usines et commencer à transformer les matières premières et revendre sur place.
Beaucoup de jeunes, aujourd’hui, sont à la recherche d’emploi. Donc, on crée de l’emploi. Au lieu d’aller donner de l’emploi aux Chinois, je préfère donner de l’emploi aux Ivoiriens. Surtout en hévéa, on a les fonds de tasses qu’on ramène en Chine. Or, on peut envoyer ces fonds de tasses dans nos usines ici et procéder à la transformation. Malheureusement, on envoie le produit semi-fini, et après les asiatiques nous revendent le pneu. Alors que nous pouvons fabriquer des pneus à partir de la Côte d’Ivoire et ravitailler toute l’Afrique. En noix de cajou, c’est pareil. Je suis allé en Israël, j’ai vu des noix de cajou où les gens mettent du raisin en petit morceaux avec des fraises et les gens achètent. Ce sont des choses que nous pouvons faire ici avec les usines de transformation. C’est cela mon combat. Secundo, le café-cacao. Pourquoi ne pas produire le chocolat qui vient d’Afrique ?
C’est vrai qu’aujourd’hui, on a Saco. J’ai visité cette usine, le showroom, je leur tire mon chapeau. Il ne faut pas qu’on ait Saco, seulement. Il faut qu’on ait plusieurs entreprises. C’est ce que je veux faire dans la musique, c’est-à-dire créer une industrie.
La Côte d’Ivoire n’a pas d’industrie musicale. C’est ce qui tue nos artistes. Au Nigeria, tu prends un artiste qui sort un album, un tube, le deuxième tube qu’il fait, il est millionnaire en dollars. Ici, tu peux enchaîner dix tubes et après tu as des problèmes de loyer. C’est la réalité et c’est mon combat !
C’est de pouvoir créer une industrie en Côte d’Ivoire et pouvoir mettre ces artistes en valeur. Travailler de connivence avec le Burida, travailler de connivence avec tous les organismes, avec le ministère de la Culture pour qu’on puisse aider ces artistes à devenir et assurer leur avenir. C’est important parce que j’ai suivi les catastrophes de plusieurs artistes qui sont morts malheureusement dans des conditions déplorables et qui ont fait la gloire de ce pays et même de l’Afrique. Cela m’a beaucoup touché. C’est cela mon combat et j’invite les Ivoiriens à m’aider à le réussir.
Vous avez fait parler de vous lors de l’anniversaire de Molaré. Il y a eu une brouille entre vous et Ariel Sheney. Expliquez-nous exactement ce qu’il s’est passé.
Ariel Sheney est un petit frère, et je ne vais pas me comparer à lui. Ni le comparer à moi. Nous ne sommes même pas comparables dans tous les sens du terme. Chacun a son style, ses qualités et ses défauts.
Je pense qu’il y a eu une très grande incompréhension. Quand vous regardez la vidéo, j’ai été invité par le Molaré à son anniversaire, j’ai répondu à l’appel pour qu’on dise pas que JJK est dans son coin, il ne vient pas, c’est lui qui fait la grande gueule.
Molaré m’a dit que je venais comme invité-surprise. C’est moi qui devais faire le closing de son anniversaire. Quand je suis arrivé, tout simplement il y’a eu une incompréhension et après il y a eu juste une campagne de dénigrement. Quand je suis monté sur scène, j’ai rendu d’abord hommage à Arafat Dj. On a chanté ensemble le morceau d’Arafat. Après, Le Molaré et moi, avons chanté mon morceau ”Suspense”, puis Le Molaré m’a dit d’annoncer Ariel Sheney. C’est comme cela que c’est parti et après il y a eu des incompréhensions. En fait, le message que je passais, c’était suite à une exaspération. Arafat m’appelait papa, lui il appelle Arafat, papa. Donc, je suis son grand-père. C’est cela la vérité ! Ariel a trop de respect pour moi, et jusqu’aujourd’hui, il ne peut pas me manquer de respect.
Après cette scène, il a fait une vidéo où il a dit que vous êtes un milliardaire, mais que vous ne vous occupez pas des artistes; il a dit vous ne menez pas des actions de solidarité envers les populations pendant la crise de la Covid 19 comme le font d’autres artistes.
Si vous avez suivi le journal de 20h hier du dimanche 7 juin 2020, vous avez dû voir que j’étais avec le ministre de la Solidarité, et que j’ai fait un don de six millions.
Avant cela, j’étais au ministère de l’Agriculture, avec les orphelins… Vous savez, quand la main gauche donne, la main droite n’est pas obligée de le savoir. C’est moi qui ai initié les dons parmi les artistes à travers SOS village d’Abobo. Si aujourd’hui SOS Abobo est connu, en toute humilité, c’est grace à JJK parce j’ai adopté un enfant de SOS Abobo et j’ai fait plein de dons là-bas. Tout le monde sait que JJK est le philanthrope. Je continue de le faire. Mais, je n’ai pas voulu que les gens sachent. Souvent, quand la main droite est dans les difficultés, la main gauche a aussi besoin de prouver. Raison pour laquelle mes actions ont été médiatisées. Mais médiatisées pourquoi ? Parce qu’au niveau du ministère de la Solidarité, ils ont besoin même que certaines informations soient médiatisées pour encourager les autres personnes à venir donner. On fait face à une pandémie où on a vraiment besoin de soutien, où l’État a vraiment besoin de soutien, c’est pourquoi je me suis rendu là bas . D’ailleurs, je continue mon chemin, j’ai fait la promesse d’aider plusieurs ministères, des orphelinats, des veuves et tout. Je continue de le faire. Même aujourd’hui, j’ai un don que je fais dans un orphelinat qui ne sera pas médiatisé. Cela répond un peu à la question du jeune homme. Je n’ai aucun problème avec lui. Dire que j’étais ivre et que je raconte que je suis milliardaire, c’était juste une campagne de dénigrement parce que j’ai reçu les informations après. Quand on est un homme public , on a aussi un service de renseignement, ou des sources de renseignement. C’est juste un bout qui a été donné à des médias pour ternir mon image et pendant que des gens étaient en train de balancer l’image, ils l’ont balancée à quelqu’un qui me connaît très bien qui m’a dit ” attention, il y’a une campagne de dénigrement contre toi, mais moi je ne passe pas l’information, je sais qui est derrière tout cela, mais je ne rentre pas dans la polémique.”
Aujourd’hui, je fais mes affaires, je veux être en paix. Je veux juste que le président de la République soit informé qu’il y’a des jeunes qui ont besoin d’être des champions locaux, qu’il faut les aider à avancer parce que Dangote a été fait par son pays et par un Président. Les champions locaux sont faits par les gouvernements et les Chefs de l’État. Qu’on nous accompagne ! Je pense qu’on a plus à gagner qu’à perdre. C’est bien de savoir qu’il y’a des gens qui bossent dans le pays, il y a des champions dans le pays. C’est cette mentalité que j’aimerais que les Ivoiriens adoptent. Aujourd’hui, dans les pays anglo-saxons, on a plusieurs milliardaires. Mais, dès que des gens commencent à faire des affaires en Côte d’Ivoire, cela dérange . Mais, s’il n’y a pas de champion, comment on fait ? Les jeunes resteront pauvres, il n’y aura pas d’emploi et on restera là à tourner tous en rond et finalement on changera de pays et on ira vivre ailleurs ? Je pense que c’est dans l’optique du Président de la République de soutenir la jeunesse, les entrepreneurs, et c’est d’ailleurs dans son programme, je sais qu’il n’a pas de problème avec cela. Le seul problème, c’est que dans la vie, il y a les méchants, il y a beaucoup de gens qui calomnient et qui font passer les gens souvent pour ce qu’ils ne sont pas. Souvent quand tu as l’aura, quand tu es né pour réussir, tu traverses des périodes, tu vois beaucoup de peau de banane, mais il faut pouvoir les gérer. Je suis assez formé pour cela. Quelles que soient les piques qu’on m’envoie, j’ai traversé des moments très difficiles, des moments de calomnie. J’étais avec des ministres. Des gens ont raconté des bêtises. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu parce que ces ministres sont en train de découvrir qui est réellement Jean Jacques Kouamé. J’ai subi des calomnies inutiles qui n’ont rien avoir avec mon comportement parce que je suis un homme humble, croyant. Mais, les gens veulent me faire passer pour ce que je ne suis pas.
Dans la vidéo j’ai dit : ”Ariel, je t’aime, tu as la gloire, mais je souhaite que tu sois milliardaire’ Nous avons le milliard, mais on est humble.
Il y a quoi à dire qu’on est milliardaire. Quand les Américains Darly et consorts disent qu’ils sont milliardaires, cela ne gêne pas. Quand les Dangoté au Nigeria, disent qu’ils sont milliardaires, cela ne dérange pas. Quand on dit en Côte d’Ivoire qu’on est milliardaire, cela veut dire qu’on est ivre ? C’est la question que je veux poser. C’est juste une campagne de dénigrement. Mais je rends grâce à Dieu parce qu’il a fait mon combat. Il a éclairé les choses. Au départ, vous étiez prêts à faire des interviews. Beaucoup de télé m’ont appelé, j’ai dit que je ne réponds pas. Pourquoi ? Parce que cela allait entretenir la polémique. Aujourd’hui, la vérité finit toujours par triompher. Il y a un adage qui dit que le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier, mais la vérité triomphe toujours. Aujourd’hui la vérité est qu’il y a eu des témoins qui ont témoigné sur les réseaux sociaux et consorts, qui ont donné la vraie version de ce qu’il s’est passé. Molaré m’a approché pour me dire qu’Ariel Sheney veut s’excuser. J’ai dit qu’il n’y a pas de problème. S’il veut s’excuser, qu’il s’excuse sur sa page. Parce que personnellement, on ne rase pas les murs après m’avoir insulté. J’accepte ses excuses, je pardonne. Il a même aussi appelé mon père spirituel Kodja par son prénom. Ce n’est pas normal parce qu’une autorité spirituelle, on ne l’appelle pas par son prénom, un Imam, on ne l’appelle pas par son prénom. On dit cheick tant, etc. Il y a eu un dérapage et je pardonne ce manque d’éducation par moment. Je souhaite qu’il se reprenne. C’est important !
J’ai quitté la musique en pleine gloire. Ce que les gens ne savent pas, j’ai été le premier, je dirai même l’un des premiers à remplir le palais de la Culture. Mon concert était prévu à 19h. À midi, la salle était pleine. Je ne suis pas en train de raconter des conneries. Vous pouvez vérifier, les images sont passées sur la RTI plusieurs fois. Après le concert de Douk Saga, le deuxième concert en Côte d’Ivoire qui a été le meilleur concert avec une mise en scène à l’américaine, c’est mon concert et la salle était pleine. Je me rappelle ce jour-là, je faisais la balance à 11heures, les gens sont venus à midi me dire qu’il faut que je quitte la scène parce que les gens sont devant le palais de la culture, ils veulent rentrer, j’ai dû prendre un bateau pour aller et ne pas passer devant les gens, je suis rentré à l’hôtel. Je n’ai même pas pu faire la balance, mais le concert s’est très bien passé. La gloire musicale, je l’ai quittée pour une seule raison parce qu’il y a beaucoup de vices. On ne cherche pas à paraître, celui qui cherche à paraître, disparaît. Malheureusement dans la musique ivoirienne, les artistes cherchent à paraître. On veut s’acheter la plus grosse voiture pour montrer que ça va. Or dans le compte, il n’y a pas. Demain, quand, il y a la maladie, il y a problème. J’ai quitté ce monde là à cause de ça. C’est pourquoi, je me suis mis dans le réel, les affaires. Il n’y a pas plus réel que ça. Demain, si je veux faire ma musique, si je veux ouvrir un club pour m’amuser je m’amuse. Demain, si je veux faire un duo avec Rick Ross ou Beyoncé, je le fais, je n’ai pas de problème avec ça. Ce sont les objectifs, c’est tout.
Vous parlez de milliards, combien en avez-vous ?
Je ne suis pas milliardaire. En fait, l’argent, c’est de l’énergie. Je ne me glorifie pas en disant que je suis milliardaire, mais je passe des nuits blanches à travailler. Je ne dors que trois heures. Souffrez que Dieu me bénisse ! J’ai vu des autorités brandir leur richesse sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas mon truc. J’ai juste encouragé le petit à être milliardaire. Bon si je suis milliardaire, il y a un problème dedans ? Il n’y a pas de problème dedans. Si ça dérange les Ivoiriens qu’un Ivoirien dise qu’il est milliardaire, mais qui est philanthrope et qui partage. Où est le problème ? Mon message que j’ai envie de faire passer n’est pas de dire que je suis milliardaire.
Mais que je suis un bosseur. L’ouvrier mérite son salaire. Même quand Dieu sait que tu travailles, il te bénit. Je ne suis pas milliardaire mais je suis béni.
Cela dit, peut-on savoir combien pèse Jean Jacques Kouamé ?
Non ! Il n’y a pas de poids. JJK pèse aujourd’hui peut-être 90 kilos et il fait 1m96.
Après le décès d’Arafat, le coupé-décalé est à la recherche d’un porte-flambeau. En tant que précurseur, qui est bien placé, selon vous, pour le remplacer ?
Je ne sais pas. C’est aux fans eux-mêmes de décider. On est leader dans une musique que par ses œuvres. Aux États-Unis, ils ne disent pas ”voici le patron de la musique américaine.” En France, on ne dit pas voici le patron de la musique américaine. Au Nigeria également. Pourquoi ? Parce qu’il y a une certaine solidarité. Pourquoi on cherche forcément à avoir un patron dans la musique. C’est ce qui crée les problèmes. Pourquoi les artistes ivoiriens ne peuvent pas se mettre ensemble pour créer une symbiose pour faire avancer la musique. Justement c’est cet esprit de concurrence qui envoie l’aigreur, la jalousie parmi les artistes. S’il n’y a pas de comparaison, si tout le monde veut se mettre au même niveau pour porter le flambeau que je tiens derrière moi, très haut de la Côte d’Ivoire, tout peut bien se passer. Il faut qu’on se mette ensemble, il faut qu’on fasse des duos comme les Nigérians. Ils sont prêts à faire des duos comme les Américains. C’est pour le bonheur de la musique. En ce moment, on ne parle plus de président. C’est l’esprit de Douk Saga qui a créé cela parce qu’il s’est auto proclamé président du coupé-décalé. Dès qu’il est mort, les artistes l’ont imité.
Je suis en train d’éclairer votre lanterne. Il n’y a pas de président, il y a seulement de la musique ivoirienne, comment porter le flambeau assez haut pour que nous qui sommes artistes ivoiriens, dans tous les sens du terme, nous puissions exporter cette culture à l’extérieur. Maintenant tant qu’il y aura des clashs, ça n’ira nulle part. La preuve, ceux qui se glorifient d’être les patrons, demandes leur qui a eu un disque d’or. Personne parmi eux. Il y a Asalfo qui a son disque d’or ici, mais qui ne dit pas qu’il est patron de la musique. On a Alpha Blondy qui a raflé des disques de platine qui ne dit pas qu’il est patron de la musique. Je pense que cette jeunesse a juste besoin d’un peu d’éducation, de coaching pour leur faire comprendre qu’on n’est pas dans une concurrence. La concurrence va créer des problèmes. Le talent, surtout le titre qu’ils recherchent se justifie par le disque d’or et de platine, c’est-à-dire les trophées qu’ils reçoivent. Ce ne sont pas des trophées des Awards qu’on crée localement ici. Je souhaite voir des artistes à BT, MTV musique Awards et qui récupèrent un truc et qui disent je dédie ce trophée à la Côte d’Ivoire, à ma Nation comme ce que Angélique Kidjo a fait. Au Bénin, on ne parle pas de patron. Elle n’a jamais dit qu’elle est leader . Mais on la retrouve sur un plateau où il y a tous les artistes américains, elle montre un trophée et elle dédie à son peuple. C’est ce qu’on appelle être patron.
Mais on fait des clashs et tout ça. J’encourage les artistes à arrêter cela, à créer des duos. C’est un sale esprit qui est dans ce mouvement. Il faut enlever cet esprit de concurrence et se mettre ensemble, créer des featurings ensemble et moi je me battrai pour que cette industrie naisse pour réunir les artistes et vous allez voir. Au Nigeria, ils ne faisaient que la musique traditionnelle ! C’est à partir de la musique coupé-décalé qu’ils ont récupéré le mouvement et aujourd’hui, ils sont leader. L’ Afrique du Sud, c’est pareil. Je travaille avec des Chefs de l’État en Afrique de l’Est. Quand je vais en Afrique de l’Est, vous avez des stars qui tournent au milliard de dollars, je dirai au milliard de francs CFA, mais qui ne parlent pas. Leur cachet seulement, c’est un million de dollars. Je suis allé en Tanzanie, quand tu prends un artiste comme Diamond Platnumz, il touche un million de dollars aujourd’hui sans bruit. Mais nous avons des artistes qui touchent 10 millions, 5 millions déjà, ils pètent un câble. Déjà, dans les petites choses, on n’arrive pas à décerner, comment Dieu va te donner grande chose. C’est un message que je lance aux artistes. Il faut qu’ils soient unis. Il ne faut pas que la gloire les emporte parce que la gloire est éphémère. Ce qui pérennise la gloire, ce sont les feuilles.
Une fondation Jean-Jacques Kouamé à l’instar de la fondation Didier Drogba, Magic System ?
Envisageable, pourquoi pas ? Aujourd’hui, j’ai des objectifs que je dois atteindre et après je ferai ma fondation. Ce que j’ai fait déjà avec mon nom, mes propres fonds, c’est déjà un grand geste. Dans les fondations, il y a tellement de vices. Il y a des dons que les gens reçoivent souvent et qu’on ne donne pas. Je veux éviter cela. Je veux une fondation clean reconnue partout dans le monde. Et peut-être que lorsque j’aurai atteint les objectifs, je ferai la fondation tout cela pour la Côte d’Ivoire.
En 2013 ou 2017 vous étiez annoncé au festival de Cannes en France, comment les choses se sont-elles passées?
Cela s’est très bien passé. Je suis allé en tant qu’invité, j’ai eu la primeur de voir un film, et cela s’est très bien passé. J’étais avec mon ami Ibra Touré qui est ivoirien d’ailleurs et qui représente la Côte d’Ivoire dans le cinéma, c’est quand même une grosse figure du cinéma africain.
Combien vous avez touché au total ce jour là ?
Non, ce sont juste des invitations qu’on donne au VIP.
Est ce que vous avez monté les marches?
Oui, on a fait la montée des marches, je crois vous avez reçu les photos déjà.
Voulez vous faire un jour du cinéma ?
On me l’a proposé récemment mais je n’ai pas le temps. Même mon ami Ibra Touré, m’a proposé de faire du cinéma, Il me dit Jean-Jacques tu as une carrure d’acteur mais on ne peut pas tout faire, il faut commencer petit à petit.
Comment se passe une journée de travail de Jean-Jacques Kouamé?
Écoutez-moi, je suis très busy. Je vous ai dit que j’ai dormi dans mon bureau, j’ai mes affaires et mon dressing dans le bureau. Donc, je peux dormir à 4h ou 5h et je me réveille à 8heures. Là, je me suis réveillé depuis 6heures du matin. Je me réveille parfois même avant mon gardien.
Et le weekend ?
Le week-end, je déstresse quand même à Assinie. Je vais souvent à Jacqueville et j’ai des endroits secrets où je pars me ressourcer pour essayer de dégager les mauvaises ondes pour revenir en force à partir du lundi.
On sait que vous êtes dans la cour des grands, quelle est la nature des relations avec les Chefs d’État , surtout avec leurs enfants ?
Écoutez, les Chefs d’États africains sont des personnes qu’il faut rassurer. Quand on travaille avec, par exemple, l’un des plus grands financiers du monde, créateur du Cac 40, ils sont rassurés. J’ai de très bons rapports avec les Chefs d’États de l’Afrique de l’Ouest et de certains pays. Mais, ce que je retiens, quand je fais le premier speech devant les partenaires, ils m’ont toujours dit , chose qui m’étonnait: “On te suivait mais on ne savait jamais que tu pouvais sortir ça de ta bouche car tu sais de quoi tu parles et tu connais ton sujet et on a confiance en toi tout simplement”.
Pouvez-vous nous raconter une anecdote que vous avez eue avec un Chef d’État ou leur fils?
J’ai tellement d’anecdotes. J’ai été confronté à une situation assez étrange que j’ai envie de partager avec vous pour vous dire que parmi les Chefs d’États, il y’a des pièges pour voir si vous êtes de bonne moralité.
Je me souviens, l’un des fils de ce président qui est très complice avec sa femme a failli me tendre un piège pour voir si j’étais de bonne moralité. Sa femme m’a dragué et je lui ai dit “non”, je ne peux pas. Le lendemain, il est passé me voir, et il m’a dit “tu sais quoi, toi, tu es d’une bonne personne. Les portes te sont ouvertes ici et tout ce que tu veux faire, tu peux le faire ici, car tu sais, c’était un piège”.
Les gens ont des pièges comme ça. Mais, moi je suis formé pour ce genre de piège et je ne tombe pas dedans. Ce que je ne fais pas, c’est de sortir avec la femme des gens. La Bible nous l’interdit et il m’a dit “Jean-Jacques, maintenant tu es mon frère”. Oui c’était quelque chose de très vicieux.
Vous fréquentez beaucoup les Chefs d’États. Avez-vous des ambitions politiques ?
Non, je n’ai pas d’ambition politique. Je suis apolitique, je préfère gérer mes affaires et soutenir les Chefs d’États et je me mets à la disposition de tous les Chefs d’États. Tant que je peux aider un pays, tant que je peux mettre mon carnet d’adresses ou même des moyens pour le développement d’un pays ou aider, je le fais. Mais, je n’ai pas d’ambition politique.
Quelles perception avez-vous de la politique en Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire a besoin de paix. Le président Ouattara a réussi à stabiliser le pays. Je lui tire mon chapeau. Geste salutaire pour le fait qu’il se retire après 10 ans. Maintenant, je souhaite que l’élection se passe très bien. Vous savez les gens critiquent toujours. Un président ne peut pas être le meilleur président. Parce qu’on ne peut pas gérer tous les problèmes d’État. C’est une réalité. Un président ne peut pas rendre tout une population riche mais il a fait ce qu’il pouvait après il y’a des critiques, les opposants sont là pour les critiques. Le nouveau président qui viendra sera critiqué, celui qui viendra après lui encore sera critiqué, aussi. Les Chefs d’États sont toujours critiqués. Alors moi, je ne critique pas les Chefs d’États. Je me dis toujours qu’ils font quand même des efforts. Un chef, c’est la haute autorité et Dieu a dit de respecter les autorités. Donc, je respecte tous les Chefs d’États. Je me dis que si Dieu a permis que le président Alassane Ouattara soit au pouvoir c’est parce que c’est sa volonté. C’est tout. Donc, il faut accepter la volonté de Dieu. Après, ceux qui parlent à gauche à droite et consorts, on comprend, ce sont des opposants. Ils ont besoin de critiquer et tout. Je comprends mais je veux dire autant je peux être bon avec le Chef d’État qui viendra, je serai toujours bon avec tous les Chefs d’États. Moi, je n’ai pas de problème avec ça.
Hamed Bakayoko, ministre d’État ministre de la Défense a été mis en cause par deux journalistes, dans une enquête. Ils lui imputent le trafic de drogue et des affaires de sexe . Quel est votre avis ?
Je pense qu’un homme de valeur a été toujours objet de calomnies. Vous savez, cela répond à ce que je disais la dernière fois. Quand on devient grand, on est toujours attaqué . Moi, je ne suis pas étonné qu’il soit attaqué. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup, que j’adore. C’est un mentor pour moi. Je sais qu’il est loin de cela. Ce n’est pas un homosexuel, et ce n’est pas un trafiquant de drogue. C’est encore de la désinformation de la propagande juste pour ternir l’image de la personne. Ça été le même style. Moi, d’ailleurs, on m’a traité d’ivrogne. Le jour de cette soirée là, ils ont dit ” il est ivrogne. Il raconte qu’il est milliardaire”. C’est une manière de ternir l’image de cette personne là qui est une étoile montante. Il faut le casser tout de suite. Je pense qu’il faut que nous les Ivoiriens, apprenions à s’entraider et à laisser les gens, les américains disent “grow up”, à laisser les gens grandir. C’est important. Voilà. Quels que soit ce qu’on lui fera. Il a mon soutien. Tous les autres aussi ont mon soutien.
Jean jacques Kouamé et le sport…
Écoutez, je suis très sportif. C ‘est vrai que pendant le Covid, avec le décalage horaire, j’ai fait moins de sport parce que je travaille à fond. J’ai commencé avec le karaté. j’ai fait le Mma (NDLR : arts martiaux mixtes) pour me défendre en cas de situation bizarre. Je fais le tennis. Je suis très basket à cause de ma taille. J’aime le sport, j’aime le football aussi parce que mon père fut l’un des premiers présidents d’un club le Stade d’Abidjan et déjà à l’âge de 8ans, j’assistais à des matchs de football, donc, je suis très football, aussi.
La maison des artistes et créateurs , le Burida, a été secouée plusieurs fois. Quelles sont les solutions que vous pouvez proposer pour la sauver ?
Écoutez, tout ce qui concerne le Burida, en ce moment, je me mets un peu à l’écart parce que c’est un peu comme un panier à crabes. Séry qui était le PCA, est un ami. On se parle tout le temps, je lui donne des conseils. Même hier(Ndlr : Dimanche 7 juin 2020), on était ensemble. Mais, je me tiens vraiment à l’écart du Burida, j’estime que quand je vais commencer mon projet sur l’industrialisation de la musique ivoirienne, je m’ approcherai du Burida. Mais, je veux dire que c’est un endroit où j’ai peut-être mis les pieds une seule fois.
Que reprochez-vous au Burida ?
En fait, parmi les artistes, il y’a trop de traitres. Tu peux parler de quelque chose à un artiste tout de suite et demain, il va te mettre un couteau dans le dos. Moi, j’ai trop peur de ce milieu. Donc, le Burida est un endroit qui ne m’intéresse pas pour le moment. Mais, comme j’ai un projet, le moment j’approcherai le ministre de la Culture et le Burida pour qu’on travaille main dans la main pour améliorer les conditions de vie des artistes.
Avez-vous une potion magique pour sauver le Burida ?
La seule option magique, c’est de faire une campagne de sensibilisation pour que les artistes soient ensemble. C’est ensemble que nous sommes forts. Il faut régler cette histoire de concurrence. Quel que soit celui qui est à la tête du Burida, il faut qu’on le respecte. La bible déclare que c’est Dieu qui élève toute autorité dans chaque domaine. Donc, il faut accepter. Raison pour laquelle, je dis qu’il faut qu’on respecte le président Ouattara parce que c’est Dieu qui l’a établi. Quand Dieu élève un ministre, il faut le respecter, il y’a toujours des détracteurs, le prochain président sera critiqué.
Le plus important qu’on retient c’est que c’est Dieu lui-même qui l’a établi. La Bible même dit que Dieu élève et rabaisse qui il veut. Il faut que même au Burida, le Pca soit respecté, le président, le directeur et tout le personnel soient aussi respectés. C’est pareil avec la population, il faut que le peuple respecte le Président parce que c’est une autorité qui a été établie par Dieu. Donc au Burida, il faut que les artistes respectent le directeur, le Pca et tout ce qui suit. Et il faut qu’ils s’unissent au lieu de se calomnier, de se chercher des noises ou de s’entretuer. Il faut s’unir pour qu’on puisse devenir des industries comme le Ghana, le Nigeria et comme les pays de l’Est où le métier d’artiste fait vraiment gagner sa vie.
Que pensez-vous de la gestion de la pandémie à Coronavirus par l’État de Côte d’Ivoire ?
Je pense que le gouvernement a fait du bon boulot, parce que moi je suis chaque jour le point au journal de 20h . Pour un pays en voie de développement, c’est déjà du bon boulot. Je pense qu’on a réussi quand même à vaincre la maladie . Quand on fait une comparaison avec les autres pays du monde assez développés où on voit beaucoup de morts, on peut dire qu’on a quand même réussi. Le gouvernement a réussi à travers les campagnes de sensibilisation et le ministère de la Solidarité qui a lancé un appel pour qu’on puisse aider les populations, mais c’est surtout la campagne de sensibilisation. C’est-à-dire sensibiliser le peuple sur l’utilisation des masques, le lavage des mains et les solutions hydroalcooliques.
Pourtant on a l’impression que le message ne passe pas, parce qu’on constate que les chiffres grimpent?
Oui, les chiffres grimpent mais ils ne sont pas catastrophiques, contrairement aux autres pays où on a 200 000, 300 000 morts. Soyons optimistes. Vous comprenez que le palu et le sida tuent plus que le Coronavirus. Moi, j’étais en Namibie quand la crise sanitaire a commencé et c’est vrai que nous sommes rentrés par un vol privé, mais on s’est dépêché pour rentrer parce que des amis m’ont dit ‘‘Jean-Jacques, ne rentres pas en Afrique. Ça sera la catastrophe là-bas. Viens en Israel’’. J’ai dit non, je dois venir et voilà je suis encore vivant. J’avais des partenaires à l’extérieur, malheureusement, j’ai perdu un partenaire venu de l’Espagne qui est allé à Dakar et moi, je lui ai dit de rester en Espagne chez lui mais il est quand même venu au Sénégal parce qu’ il a sa maison là-bas. Malheureusement il est mort.
Envisagez-vous de mener d’autres actions pour soutenir le gouvernement dans cette bataille contre la covid 19 ?
J’ai promis de soutenir tous les ministères qui m’ouvriront les portes bien évidemment. En tout cas, moi personnellement, je suis ouvert et disponible, je me tiens prêt à aider le gouvernement, la population dans la lutte contre cette pandémie. La preuve je pense, ce n’est pas moi qui l’ai dit mais c’est la ministre Mariatou . Elle a été sincère, elle m’a dit ‘‘il faut des personnes comme vous pour booster, activer et on espère que ça pourra aider’’ . Vous voyez, ce n’est pas le montant qui importe. Si chacun pouvait donner 1 million, 2 millions pour qu’on puisse distribuer, c’est possible et je pense que c’est bien.
Vous êtes l’un des rares artistes pour ne pas dire le seul artiste dans le coupé-décalé à utiliser son nom à l’état civil comme nom d’artiste contrairement à Ariel Sheney, Doug Saga, Le Molaré Y a-t-il une explication à cela ?
Il faut dire que cela a été prémédité. Je voulais utiliser mon nom pour qu’on sache qui je suis parce que j’avais d’autres ambitions. Utiliser mon carnet d’adresses pour créer des contacts avec des enfants des Chefs des d’États . La première fois que je suis allé jouer en Guinée Équatoriale, je suis allé en tant que qu’artiste et faut dire que c’est la musique qui m’a fait connaître , et tous les Chefs d’État m’ont connu par ma musique. Mais, ils ont vu que je travaille bien. Et c’est là que j’ai commencé avec mes fonds propres parce qu’ils ont vu que je travaille avec des personnes bien qui ne sont pas dans les trafics . On n’a pas de problème. La Covid-19 a un peu stoppé nos activités. Elle a ralenti mes activités mais ça ne sera pas éternel.
Jean-Jacques Kouamé est un artiste avec beaucoup de fans et ceux-ci attendent un nouveau son ou un nouvel album. Que pouvez-vous leur dire ?
Ecoutez ! Qu ’ils attendent d’abord, parce que les fans aujourd’hui, ils t’applaudissent, mais ce sont les mêmes qui disent oh, il est tombé. Vraiment ; j’ai envie de me faire mais qu’ils attendent d’abord que je finisse d’atteindre mes objectifs. Eux-mêmes en seront encore fiers.
Que pouvez-vous dire pour terminer cette interview exclusive ?
Je tiens à vous remercier, ainsi que le Dg de l’Intelligent d’Abidjan. Je salue les populations ivoiriennes, le monde musical et politique, tous les ministres avec le Président de la République en l’occurrence pour tout le travail qu’ils font malgré toutes ces calomnies .
Partout, il y a des détracteurs, moi-même j’ai des détracteurs. Je dis un chef d’entreprise a des détracteurs donc, imaginez un Chef d’État. On dit, quand tu as 1000francs, tu as problème de 1000francs, quand tu as 1million Fcfa , tu as problème de million Fcfa , tu as milliard tu as problème de milliard. Donc, c’est normal. Quand on regarde le mandat du président , il n’y a pas eu de guerre. Les infrastructures de la Côte d’Ivoire, lorsqu’on les voit, elles ressemblent à celles des pays développés. Je tiens à lui dire merci, merci, merci et je tiens aussi à saluer ses opposants qui sont aussi ses frères. C’est par là que cela doit commencer. Il faut que les opposants soient ensemble parce que c’est cela même la réconciliation. Car il faut arrêter de faire des discours teigneux à travers des cyberactivistes qui sont à l’extérieur du pays et ne savent pas qu’un pays peut brûler juste par leurs petites phrases. Les populations peuvent être obnubilées par ces discours-là, eux, ils sont à l’extérieur et quand le pays va brûler, ils seront là-bas. Ils vont attendre que ça finisse de bruler. Mais, un travail s’achève, je pense qu’il faut laisser le président achever son travail . Déjà le Président Alassane Ouattara est en train d’achever son travail. Celui qui prendra le relais sera celui que Dieu aura voulu, parce que je dis toujours que c’est Dieu qui élève une autorité. En plus, il faut enlever cette pensé de jalousie et cet esprit d’aigreur. Parce qu’ en Côte d’ Ivoire, nous ne connaissions pas ça sous Houphouet Boigny . Il n’ y avait pas de calomnie, personne ne disait lui là il faut gâter son travail. De nos jours on voit trop de choses. Donc, je demande aux Ivoiriens d’être ensemble et de cultiver l’amour. Comment tu peux fermer une porte que Dieu a ouverte. La bible dit quand tu maudis quelqu’un que Dieu a béni, tu te maudis toi-même. Donc, il faut que les Ivoiriens arrêtent de maudire et qu’ils commencent à bénir. Tous les matins je bénis le chef de l’État parce que c’est l’autorité suprême, je bénis les ministres, le peuple ivoirien, les veuves et les orphelins, les enfants. Je me bénis moi-même et je sors et ça fonctionne. Voilà !
Interview réalisée par Abdoulaye Touré et M. Ouattara
Coll : KN, IBK, AL et CB