Forêt de la Djibi : Les attributaires exigent l’ouverture du processus d’indemnisation
Le Collectif des Attributaires de la Forêt de la Djibi (Cafod) a animé, le vendredi 14 novembre 2025 à Abidjan-Cocody, une conférence de presse conduite par son secrétaire général, Éric Mobio. Cette rencontre visait à éclairer l’opinion sur le différend foncier autour d’un site de 514 hectares situé à Ahoué, récemment déclaré réserve domaniale de l’État de Côte d’Ivoire et destiné, selon le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, à abriter exclusivement des logements sociaux.
En présence de plusieurs attributaires, le collectif a réaffirmé son soutien au programme présidentiel de logements sociaux piloté par le chef de l’État, Alassane Ouattara, tout en réclamant « justice » et reconnaissance de leurs droits fonciers. Au cœur du conflit, le Cafod conteste la décision de l’État, estimant que le périmètre concerné empiète sur un vaste terrain de 1 042 hectares. Celui-ci résulte, selon eux, du déclassement, en 1959, de la forêt de la Djibi et a été attribué à une quarantaine de cadres ivoiriens à partir de 1967.
Le collectif affirme avoir mené, depuis plusieurs années, un travail conjoint avec les services du ministère de la Construction afin de consolider et faire reconnaître ses droits sur ce foncier. Il appelle désormais les autorités à ouvrir sans délai le processus d’indemnisation des ayants-droit.
Retour sur plus d’une décennie de tension
Selon le Cafod, la crise remonte à 2013, lorsque le ministre de la Construction de l’époque sélectionne la zone de la Djibi pour accueillir une partie du programme gouvernemental de logements sociaux. Une procédure de purge des droits coutumiers est alors engagée, aboutissant à l’octroi de 330 hectares à l’État pour ses projets immobiliers.
des individus mal intentionnés
Mais pour le collectif, cette procédure reste contestable : il affirme que les droits des attributaires historiques n’ont jamais été pleinement reconnus, malgré les échanges à répétition avec les services techniques du ministère. Dans sa déclaration, le Cafod dit redouter que la situation actuelle ouvre la voie à des tentatives de spoliation « par des individus mal intentionnés », au détriment des propriétaires légitimes. Le collectif sollicite donc des éclaircissements rapides sur le statut du site et demande que les autres parcelles soient sécurisées et leurs propriétaires indemnisés conformément aux textes en vigueur.
La tension reste palpable parmi les membres, qui disent attendre « une réponse claire » du gouvernement.
Gérard Batoua, avec sercom



