Le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité était en direct avec des internautes le jeudi 13 juillet 2023, dans le cadre de « Gouv talk », la tribune mensuelle d’échanges avec les membres du gouvernement ivoirien. Bouaké Fofana a évoqué les efforts du gouvernement au niveau de son département ministériel, avant d’expliquer les causes de certaines catastrophes en grande saison des pluies et les moyens d’y remédier.
« Environ 600 milliards de FCFA investis dans le secteur de l’hydraulique depuis 2011 pour améliorer les conditions d’accès des populations à l’eau potable, aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Aujourd’hui, nous avons un taux de couverture de 77%, en matière d’hydraulique urbaine, 68% pour les pompes à motricité humaine dans les zones rurales et 41% pour l’hydraulique villageoise améliorée. Dans le secteur de l’assainissement, l’État a réalisé plus d’une centaine de milliards de FCFA d’investissements, qui ont permis d’atténuer les inondations récurrentes dans plusieurs quartiers d’Abidjan et à l’intérieur du pays », a dit d’emblée Bouaké Fofana.
Les causes techniques et humaines des inondations
Selon Bouaké Fofana, si des causes techniques peuvent expliquer des inondations dans la ville d’Abidjan en période de fortes pluies, il n’en demeure pas moins que les populations ont aussi leur responsabilité engagée : « Au plan technique, c’est le temps d’écoulement des eaux de pluie qui va nous permettre de savoir si nos ouvrages fonctionnent bien ou pas. Pour coller à l’actualité, la pluie du jeudi et vendredi derniers (les 6 et 7 juillet 2023, ndlr) était exceptionnelle, surtout à Yopougon, parce qu’il est tombé, selon les statistiques de la SODEXAM, 200 mm d’eau, ce qui explique les éboulements et les effondrements de clôtures. Au plan social, les comportements humains font que ces ouvrages reçoivent, en plus des eaux pluviales, d’autres choses. Les problèmes d’assainissement, d’eau potable, de drainage et de salubrité sont liés au comportement de nos compatriotes. On construit quelquefois sur des ouvrages de drainage, on jette des ordures dans les caniveaux… Tout cela explique une bonne partie de nos problèmes. Nous travaillons beaucoup par sensibilisation. Il faut expliquer aux populations que les caniveaux ne sont pas des poubelles, il ne faut pas construire sur des ouvrages pour fermer le passage de l’eau. Nous sommes parfois obligés de démolir des logements qui obstruent le passage de l’eau, de libérer des emprises (…) Il y a un Code de l’assainissement qui est en préparation, qui va donner le pouvoir de police à notre ministère, d’aller dans les domiciles pour s’assurer qu’ils disposent de systèmes d’assainissement répondant aux normes (…) L’Office national de l’assainissement et du drainage est chargé de curer les grandes canalisations (les canaux primaires). Mais, compte tenu du fait que beaucoup de communes n’ont pas assez de moyens, l’ONAD va au-delà pour curer les canaux secondaires et tertiaires, en prévision de la saison des pluies (…) Au niveau de la Rue ministre, dans le quartier de la Riviéra Palmeraie, il y a eu beaucoup d’améliorations, puisque nous avons fait beaucoup de travaux de construction d’ouvrages de drainage. Il y a eu très peu d’inondations à la Rue ministre et dans le quartier de la Palmeraie. Par contre, il y a un problème de route à la Palmeraie. Les pluies précédentes ont dégradé le réseau routier, mais les inondations ont été bien atténuées à la Palmeraie et à la Rue ministre (…) L’État de Côte d’Ivoire a pris un décret pour interdire l’usage de certains produits plastiques.
Ce décret se trouve d’application difficile, parce que la définition du plastique est très technique (…) Mais, nous voulons attaquer le problème à la racine et dans différentes directions. Nous travaillons avec les Douanes ivoiriennes, pour que nous ayons toutes les références des produits qui servent à la fabrication du sachet plastique, de sorte que nous puissions engager, à partir du fabricant , la lutte contre les sachets plastiques».
Ce que le gouvernement fait en cas d’accident d’exploitation de l’eau
Évoquant la question du manque d’eau dans certaines communes d’Abidjan, le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité a dévoilé les actions du gouvernement en pareille circonstance : « Il y a des chantiers un peu partout à Abidjan et il arrive que nous ayons à déplacer des grandes conduites d’eau et pendant cette période, le service de l’eau est suspendu. Ce que le gouvernement fait quand des accidents d’exploitation conduisent à une rupture du service de l’eau pendant une longue période, nous servons de l’eau dans des camions-citernes aux populations concernées ».
Des dispositions pour la CAN 2023
Le ministre Bouaké Fofana a aussi annoncé que des dispositions ont été prises pour s’assurer que toutes les localités devant accueillir les matches de la Coupe d’Afrique des Nations en 2023, en Côte d’Ivoire en janvier 2024, n’aient pas de problème d’eau potable. « Nous allons nous assurer que les villes qui vont accueillir la CAN, Abidjan, Bouaké, San-Pedro, Yamoussoukro et Korhogo aient un service d’eau potable satisfaisant. En matière d’assainissement, nous allons assainir les alentours des stades, pour que les gens puissent profiter de la CAN », a-t-il indiqué.
Olivier Dion
