Application effective du décret 2013-327 du 22 mai 2013- Assahoré Konan et Souleymane Diarrassouba en action mais…
Pendant que l’action de certains industriels en faveur de la production, de l’importation et de l’usage de plastiques à travers la chambre de commerce ivoiro-libanaise en Côte d’Ivoire suscite des interrogations de la part des consommateurs et des usagers en Côte d’Ivoire , Souleymane Diarrassouba et Konan Assahoré sont en action. Ils réaffirment ainsi leur engagement à mettre fin aux violations du décret 2013-327 du 22 mai 2013 signé par le Président de la République Alassane Ouattara, interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques en Côte d’Ivoire.
Du fait de deux arrêtés ministériels, notamment l’arrêté interministériel (N°319/MCIPPME/MINAS/MINEDD), signé conjointement par le Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, le Ministre de l’Assainissement et de la Salubrité, le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, et le Secrétaire d’État auprès du Premier Ministre, Chargé du Budget et du Portefeuille de l’État, autorisant à la fois les sacs en papier et en polypropylène pour le conditionnement du ciment, le décret 2013-327 du 22 mai 2013 n’est plus en application dans le secteur de l’industrie du ciment, ainsi que dans d’autres activités. Face à cette situation, le mercredi 6 mars 2024, le ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Jacques Konan Assahoré, a tenu une réunion à son cabinet, en présence aussi bien des industriels qui utilisent le plastique, que de ceux qui ne l’utilisent pas. Souleymane Diarrassouba lui a emboîté le pas, pour une série de réunions autour de la même préoccupation.
Ce que Jacques Konan Assahoré a dit
Les deux membres du gouvernement ont fait savoir que c’est le début d’une série de concertation pour aboutir à l’application effective du décret présidentiel. En réalité , le champ d’application ne concerne pas que l’industrie du ciment, car d’autres entités ont été invitées à la série de réunions , notamment les producteurs des produits en plastique pour tous les autres secteurs d’activité.
Sur la page Meta du ministère, le compte rendu ci-dessus a été fait : « Environnement : le Ministre Assahoré Konan Jacques renforce la lutte contre la pollution plastique. Le ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique, Monsieur Assahoré Konan Jacques, a eu une séance de travail avec les acteurs du secteur de la cimenterie, ce mercredi 06 mars 2024, à son cabinet, sur l’utilisation des emballages plastiques en Côte d’Ivoire. Ont pris part à ces échanges, les Sociétés IMPOR CI, PRESTIGE CIM, CIM IVOIRE, SCCI, CIMART AFRIKA, SCA, DIAMOND CIMENT, LAFARGE HOLCIM, CIMAF, SOCIM San-Pédro, l’Association des Producteurs de Ciments de Côte d’Ivoire (APCCI) et la Chambre de Commerce et d’Industrie Libanaise de Côte d’Ivoire (CCILCI) ».
En 2013, le Gouvernement a pris un décret portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques à usage unique. Malgré ce texte, les sachets et emballages plastiques à usage unique demeurent dans le quotidien des ivoiriens. La rencontre visait à faire le point de cette interdiction notamment, dans l’industrie du ciment et à échanger sur la gestion de ces emballages plastiques.
Aucun dispositif de collecte et de recyclage des emballages mis en place
Le Ministre Assahoré Konan Jacques a fait remarquer que le secteur de la cimenterie s’est détourné de la tradition du papier kraft par l’utilisation pour certains, des emballages plastiques, sous réserve de mettre en place un système de collecte et d’élimination de ces emballages après l’utilisation des ciments par les populations.
« Au regard du nombre de sacs en polypropylène (sacs plastiques) que l’on retrouve dans la nature, il semble qu’aucun dispositif de collecte et de recyclage de ces emballages n’a été mis en place par bon nombre d’entre vous », a-t-il déploré.
Les sociétés de ciment, bien que n’étant par des producteurs de plastiques, sont concernées dans la mesure où les sacs plastiques interviennent dans le conditionnement de leurs produits. Non recyclés, ces polypropylènes se retrouvent dans la nature causant des dégâts sur l’environnement, la santé humaine et animale.
Le Ministre a invité les cimentiers à prendre conscience des enjeux de la problématique afin de trouver des solutions avec l’implication de tous, tout en les rassurant que tous les acteurs intervenants dans la chaîne seront visés par cette démarche.
Les dangers du plastique rappelés, une initiative saluée
Les cimentiers ont salué l’initiative du ministre quant à la gestion de la situation et proposé la mise en place d’un comité de réflexion comprenant les différents acteurs pour une lutte efficace contre ces polypropylènes. Cette idée a été approuvée par le Ministre. Il a exprimé sa volonté de programmer un atelier, dans les jours à venir, pour réfléchir sur les solutions et la mise en œuvre des dispositions préconisées par les textes. Il a également annoncé que d’autres rencontres auront lieu avec les faitières de ces cimenteries. Il faut rappeler que des études réalisées en 2019 ont montré que l’humanité produit environ 430 millions de tonnes de plastique chaque année. Deux tiers de cette production correspondent à des produits de courte durée de vie, devenant rapidement des déchets qui se répandent dans la nature, dans l’océan et souvent dans la chaîne alimentaire. »
Souleymane Diarrassouba emboîte le pas mais des interrogations subsistent
Dans la foulée, le cosignataire de l’arrêté interministériel de mai 2019, ( l’arrêté à problème qu’il faut purement et simplement annuler ) à savoir le ministre du commerce et de l’industrie Souleymane Diarrassouba, a lui également reçu des opérateurs en lien avec la production et l’usage du plastique. Selon les participants, il a réaffirmé l’engagement du gouvernement ivoirien à l’application du décret de mai 2013 d’autant plus que les producteurs de plastique n’ont pas respecté les engagements en faveur du recyclage qu’ils avaient pris. Ainsi depuis cinq ans, ils n’ont pas fait les investissements nécessaires. Pis, ils ont davantage compromis l’environnement et le cadre de vie dans le pays. Assurant qu’ils vont poursuivre les consultations avec d’autres acteurs , ou plutôt avec tous les autres acteurs de la chaîne de production, de distribution et d’utilisation du plastique en Côte d’Ivoire , Jacques Konan Assahoré et Souleymane Diarrassouba ont dit être déterminés à faire en sorte que les engagements de l’État de Côte d’Ivoire, ainsi que la volonté et la signature du chef de l’État Alassane Ouattara soient respectés , alors que plusieurs ivoiriens et des opérateurs économiques, se demandent toujours comment de simples arrêtés ministériels ( au lieu d’un décret modificatif ) , ont pu empêcher l’interdiction de la production, de l’importation et de l’usage des emballages plastiques à grande échelle, sans aucune mesure effective pour contrôler les obligations à respecter , en la matière, et pour s’assurer depuis cinq ans , qu’il n’y a pas péril en la demeure. Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, la suite des consultations et des échanges en vue de l’annulation de l’arrêté à problèmes au profit du décret 2013-327 du 22 mai 2013 est vivement attendue par les populations et surtout par des associations de consommateurs en Côte d’Ivoire, qui veulent aussi faire entendre leurs voix sur la question. Dans leur collimateur, se trouve la chambre de commerce ivoiro-libanaise dont le représentant à la réunion chez le ministre Jacques Konan Assahoré, avait défendu la production et l’usage du plastique au mépris des engagements de la Côte d’Ivoire et du décret signé par le président de la République.
Charles K