1ère édition de « Les cafés de l’actualité » de l’Unjci Comment le littoral ivoirien est en proie à l’érosion
Invité mardi 30 mars 2021 de la première édition de la tribune d’expression bimestrielle de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), dénommée « Les cafés de l’actualité », tenue à la Maison de la presse d’Abidjan-Plateau, sur le thème : «Le projet Waca et les enjeux de la lutte contre l’érosion côtière en Côte d’Ivoire», le professeur Ochou Abé Delfin, coordonnateur du Programme de gestion du littoral ouest-africain, abrégé Waca en anglais a expliqué comment le littoral ivoirien est en proie à l’érosion .
Le littoral ivoirien, long de 566 km et couvrant 7% de la superficie du territoire, est en proie à l’érosion côtière. Pour freiner ce phénomène, la Côte d’Ivoire, à l’instar de cinq autres pays africains, bénéficie depuis 2018, du programme Waca financé par la Banque mondiale à hauteur de 33 millions de dollars américains soit environ 15,8 milliards de francs. Ce programme vise la résilience des zones côtières ouest-africaines(Waca ResIP). À l’occasion de cette tribune d’échanges avec les journalistes, dénommée « Les cafés de l’actualité », Ochou Abé Delfin, coordonnateur du Programme en Côte d’Ivoire, a expliqué l’ampleur de l’érosion côtière en Côte d’Ivoire. Il a dit : «Il s’agit d’un phénomène où la mer, par le phénomène hydro-sédimentaire, essaie de gagner de la place sur la terre. Ce qui fait que quand vous avez une habitation pas trop loin de la côte, eh bien, cette habitation est appelée à disparaître. Si vous avez une plantation, elle est appelée à disparaître. Et nous avons beaucoup d’exemples au niveau de la Côte d’Ivoire notamment à San Pedro. Nous avons le port, à Grand Lahou, nous avons l’embouchure du fleuve Bandaman qui se déplace. À Abidjan où on constate bien que Port-Bouët, Vridi ont des habitations qui sont détruites. À Grand-Bassam où nous avons l’embouchure du fleuve Comoé qui est fermé et qui provoque des inondations pendant les saisons des pluies, et puis nous avons à Assinie où la bande de terre est en perpétuelle submersion avec des habitations. Face à une telle problématique, à ces impacts négatifs sur les activités humaines, sur les acquis économiques du pays, il était important de trouver des solutions. Tout problème trouve toujours une solution. Et donc, c’est dans ce cadre que le programme Waca a été mis en place par la Banque mondiale. Ce programme a intéressé les pays africains qui sont concernés pas la problématique de l’érosion côtière et qui veulent justement réduire les vulnérabilités. C’est pour cela qu’on parle de renforcer la résilience des populations. Parce que si vous êtes impactés par un phénomène et que vous essayez de trouver des solutions pour que ce phénomène, bien qu’ il existe, ne puisse plus véritablement vous impacter, on parle de résilience. Le phénomène de l’érosion côtière est complexe. Il s’agit en fait d’un problème scientifique et technique. Depuis 2018, nous sommes en train de comprendre ce qui se passe exactement». Lancé en 2018 avec Grand-Lahou comme zone-pilote, le programme Waca permettra entre autres, l’élaboration d’un Plan d’aménagement et de gestion intégrée du littoral (Pagil), la construction d’ouvrages de protection des côtes, la réalisation de travaux de stabilisation du cordon sableux, le financement d’activités génératrices de revenus, le reboisement des mangroves. Le Waca interviendra dans les villes de San Pedro, Grand-Lahou, Abidjan-Port-Bouët, Grand-Bassam et Assinie. Ce programme prendra fin en 2023.
Cette première édition de « Les cafés de l’actualité » s’est tenue en présence de Jean Claude Coulibaly, président de l’Unjci, de Kouablan François, représentant et directeur de cabinet du ministre de l’Environnement et du Développement durable ainsi que du professeur Kouadio Georges, coordonnateur de l’Unité intégrée d’administration des projets (Uiap).
MO avec KN