Politique

Loi sur la CEI modifiée – Soumaïla Brédoumy Kouassi (PDCI-RDA) : « Elle ouvre la porte au RHDP de faire entrer des partis qui n’existent que de nom»


Le porte-parole du PDCI-RDA, le député Soumaïla Brédoumy Kouassi a estimé, le mardi 15 novembre 2022 au siège du parti à Cocody, que la loi n° 2001-634 du 9 octobre 2001 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission électorale indépendante (CEI), telle qu’adoptée par l’Assemblée nationale, la semaine dernière « ouvre la porte au RHDP de faire entrer des partis affidés qui n’existent que de nom à la CEI ».

Soumaïla Brédoumy Kouassi, a indiqué que la décision de recomposer la commission centrale et les commissions locales de la Commission électorale indépendante (CEI) qui devait permettre, selon lui, de retrouver la paix a été bottée en touche, à travers l’adoption par 122 députés de la loi n° 2001-634 du 9 octobre 2001 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission électorale indépendante (CEI) : « En commission le PDCI-RDA et le PPA ont voté abstention et ont laissé une porte pour des négociations d’un haut niveau pour trouver un compromis politique, comme cela a été proposé au moment du dialogue politique. Que les Ivoiriens et les amis de la Côte d’Ivoire se souviennent que tous les conflits majeurs de ces derniers temps sont partis des élections mal organisées et la CEI a toujours été au cœur de ces conflits. Le RDR dans l’opposition a été virulent contre les élections qu’il jugeait biaisées d’avance. En 2001, à la suite de l’élection présidentielle qui a porté le Président Gbagbo au pouvoir, le RDR a refusé de participer aux élections législatives qui suivaient immédiatement la présidentielle. Résultat, le RDR n’avait pas d’élu à l’Assemblée nationale. Une décision politique a été prise pour permettre au RDR d’avoir des représentants dans les Organes centraux et locaux de la CEI. Le RDR, entre-temps, a fini par aller aux élections locales et a remporté des mairies. La solution politique était que les partis politiques qui avaient soit des députés, soit remporté des communes devaient être représentés dans les organes de la CEI, au niveau central, comme au niveau local. Par ailleurs les dispositions d’alors n’autorisaient pas le Président de la République à présider un parti politique. C’est donc sur ces bases que la loi de 2001 sur la CEI a été votée à l’Assemblée Nationale, pendant que le RDR y était absent. Se fondant sur la loi de 2001, le RDR, devenu RHDP, propose une loi modifiée, totalement déséquilibrée et qui est une source de conflit pour les élections à venir. Et pour cause, le Président de la République est aujourd’hui président du parti au pouvoir. Il y envoie un représentant, puis son ministre de l’administration y envoie le sien, les préfets et sous-préfets qui sont les représentants du Président de la République au niveau local ont chacun un représentant. De plus le Conseil National des Droits de l’Homme qui est une institution financée par l’État y envoie son représentant (…) Au total sur 18 représentants, le parti au pouvoir à 13 et l’opposition dans son ensemble n’aura que 5 représentants ».
Soumaïla Brédoumy Kouassi qui, en plus d’être le porte-parole du PDCI-RDA est le coordinateur général de la Grande cellule de communication de ce parti a dit avoir reçu des instructions de la part du président Henri Konan Bédié, à l’effet de « taper le tam-tam très fort » pour faire entendre la voix du PDCI. « Nous ne cèderons pas cette fois (…) Il faut écouter le président Bédié. (…) Nous avons tous intérêt à ce que la Côte d’Ivoire reste stable et que la démocratie doit se jouer par le vote. Mais, pour que ce vote traduise la volonté de la majorité, il doit être transparent. C’est la CEI qui en est l’organisateur. Toutes les crises que nous avons traversées viennent des élections. Si l’on n’y prend garde, ces crises vont ressurgir. Nous avons intérêt à ce que la CEI soit le point de départ des élections transparentes et équitables », t-il indiqué en ajoutant que le rejet de l’amendement proposé par le PDCI à la loi portant composition de la CEI est un recul de la démocratie.

Olivier Dion

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