Politique

Kobenan Kouassi Adjoumani: « Non Monsieur TIDJANE Thiam n’est pas un saint dans l’arène politique ivoirienne »

Kobenan Kouassi Adjoumani fait savoir que TIDJANE Thiam n’est pas un saint dans l’arène politique ivoirienne.

Dans une déclaration faite le lundi 23 décembre 2024, le porte-parole principal du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani, a appelé le président du PDCI, Tidjane Thiam, à « faire attention à la ligne rouge » suite aux propos tenus par ce dernier lors de son meeting à Aboisso. Cette sortie d’Adjoumani a suscité des réactions vives de la part des partisans de Tidjane Thiam.

En réponse, Adjoumani a publié une nouvelle déclaration, dont nous avons reçu copie le jeudi 26 décembre 2024, dans laquelle il affirme que « les répondeurs automatiques tentent de justifier l’injustifiable ».

Selon lui, Tidjane Thiam « n’est pas un saint » dans l’arène politique ivoirienne, faisant référence à « son implication personnelle » dans le triste épisode de la désobéissance civile de 2020.

Ci-dessous, la déclaration intégrale de Kobenan Kouassi Adjoumani :

C’est le cas de le dire. Une véritable transe collective s’est emparée de la Direction du PDCI et des cadres proches de Monsieur Tidjane THIAM après mon recadrage, suite aux allégations du Président du Parti doyen. En l’espace de quelques heures, que de réactions, que de déclarations pour tenter de justifier l’injustifiable.

Face aux questions de fond et aux questions de bon sens que j’avais soulevées, les répondeurs automatiques de Tidjane THIAM peinent à trouver des éléments de langage pertinents et des arguments solides pour blanchir leur nouveau porteur d’espérance, notamment sur les raisons d’une si longue absence du pays qu’il porterait dans le cœur.

Pour tenter de mettre de l’ordre dans ce qui ressemble à un désordre minutieusement organisé de l’intérieur, une voix officielle se fait entendre : celle de la Direction de la communication du PDCI qui monte au créneau, à travers une longue tribune au vitriol, condensée de récriminations et d’injures, contre celui qui a osé interroger publiquement la candidature du messie du PDCI. Mais sur les vraies questions de fond, l’argumentaire est apparu décevant pour ne pas dire simplement pitoyable.

On écrit en effet que Monsieur Thiam serait parti du pays à cause du coup d’Etat de 1999 et de ses commanditaires, parce qu’il aurait en horreur la violence, avant de s’interroger sur ce qu’aurait gagné la Côte d’Ivoire si Monsieur Tidjane THIAM était resté au pays durant ces 20 années de braise. Il s’agit là assurément, d’une énorme confession politique. Le PDCI nous confirme ce que l’on pensait. Monsieur Thiam est de retour et il veut le pouvoir, parce que tout va bien à nouveau sur les bords de la lagune Ebrié .

Sinon, quand le pays va mal ou quand il est en crise, le messie du PDCI n’a rien à y faire. C’est dire que s’il devient par extraordinaire président de la République (ce qui n’arrivera pas demain) et que le pays est confronté à une crise grave, il prendra encore la clef des champs. C’est ce personnage-là que l’on s’évertue à nous présenter comme un exemple de courage, parce qu’il serait rentré au pays après le putsch pour se présenter aux nouvelles autorités militaires d’alors ?

Par ailleurs, en essayant d’installer et de conforter le PDCI dans sa posture de parti de paix, un parti qui se serait profondément investi dans la résolution des crises successives qu’a vécues le pays, les plumitifs de Monsieur Thiam oublient le triste épisode de la désobéissance civile de 2020, où tout l’appareil de direction de ce parti a pris la tête du peloton des déstabilisateurs pour tenter de porter le coup effroyable aux institutions. Point noir de l’histoire qui laisse une tache indélébile sur le supposé manteau blanc du PDCI. Le résultat est connu de tous : de nombreux ivoiriens ont été tués et des biens évalués à des centaines de milliards de FCFA détruits. Des centaines d’arrestations dans les rangs du PDCI, notamment au sein de la direction exécutive, membre du fameux CNT. Les faits sont récents et têtus.

Dans cette phase sombre de l’histoire du PDCI, la main noire de Tidjane Thiam n’était pas étrangère. Puisque publiquement, son implication personnelle dans ces événements tragiques a été dévoilée publiquement par un certain Pascal Affi N’GUESSAN, Président du FPI et surtout membre très actif du funeste projet insurrectionnel.

Sans la mansuétude dont a fait preuve le Président Alassane OUATTARA, Monsieur Thiam et tous les complices établis de ce coup de force avorté, auraient dû être poursuivis devant les tribunaux pour répondre de leurs forfaits.

La résurrection du PDCI-RDA ne passera pas par Tidjane Thiam, dont l’avènement et le comportement qu’il affiche au quotidien à la tête du PDCI-RDA, ne traduisent pas les idéaux et la philosophie de paix et de dialogue du parti démocratique qu’était le PDCI d’Houphouët-Boigny.

Voilà en effet quelqu’un qui, après 25 ans d’absence, fait irruption dans la cour du PDCI et s’empare du trône familial au détriment des aspirants légitimes.

En réalité, toute âme lucide et surtout éprise de justice et de bon sens devrait être choquée par la façon dont M. Thiam est parvenu à la tête du PDCI.

Pour caricaturer et pour faire simple, écoutons cette autre histoire : « dans une famille, il y avait deux fils. L’un a pris la fuite après que la maison familiale a été attaquée pour se réfugier dans un pays très lointain.

Un quart de siècle après, lorsque le chef de cette famille vient à décéder et que l’on cherchait quelqu’un pour sa succession, tous les regards se portèrent vers l’un des fils les plus braves de la famille, un homme qui durant l’absence de son cadet avait tenu la maison, en faisant preuve d’une loyauté et d’une fidélité sans limite au père de famille qui venait de tirer sa révérence.

Mais contre toute attente, des doyens de la famille objectèrent et récusèrent ce dernier au motif que la bataille qu’il avait menée au nom de la famille lui avait infligé trop de cicatrices sur le corps et qu’il n’était plus finalement séduisant et beau pour représenter dignement la famille.

Et on lui préféra celui qui au contraire avait fui lorsque la famille fut attaquée.

Cette métaphore filée suffit à elle seule pour comprendre ce qui se passe au PDCI de Tidjane Thiam.

J’avais prévenu que plus aucun coup ne sera laissé sans riposte. Le zoblazo politique sera servi à tous ceux qui veulent danser et prospérer dans le désordre.

N’en déplaise aux arnaqueurs lâches, qui profitent de leur éloignement du pays, pour dire des insanités sur d’honnêtes citoyens, en inventant des histoires qui ne relèvent que de leur seule imagination. Et que ces derniers sachent qu’un jour ou l’autre, ils sortiront de gré ou de force de leur cachette pour répondre de leurs fausses accusations.

A bon entendeur, salut ! Pourvu que cet autre recadrage serve de leçon une bonne fois pour toutes.

Kobenan Kouassi ADJOUMANI

Porte-parole principal du RHDP

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