Politique

Journée inaugurale des mandats municipaux et régionaux- Ce que le gouvernement attend des élus locaux

« Le chemin vers une décentralisation complète est long et parsemé de défis, mais les progrès que nous avons réalisés jusqu’à présent renforcent notre conviction que c’est la voie juste pour un développement équilibré de notre Nation », a déclaré le Vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, le jeudi 18 juillet 2024, face aux élus locaux municipaux et régionaux de Côte d’Ivoire. C’était à l’ouverture de la 2ème édition des journées inaugurales des mandats municipaux et régionaux 2023- 2028, à la salle des fêtes de mairie de Yamoussoukro. Ce, en présence de près de 500 élus municipaux, régionaux et secrétaires généraux de ces collectivités décentralisées.

Représentant le Président de la République, Alassane Ouattara, le vice-président Tiémoko Meyliet Koné a saisi l’occasion pour rappeler aux élus, maires, présidents de conseils régionaux et gouverneurs des districts l’importance que le chef de l’État et le gouvernement accordent à la décentralisation en Côte d’Ivoire. Selon le vice-président Tiémoko Meyliet Koné, l’évolution du processus de décentralisation au cours de la dernière décennie a apporté une réponse concrète aux défis du développement inclusif et de la prospérité partagée à travers tout le pays. Il a souligné que les trois Plans Nationaux Quinquennaux de Développement conçus et réalisés sous l’autorité du Président de la République ont mis un accent particulier sur la décentralisation, en offrant des réponses plus efficaces et plus ciblées aux besoins locaux. « Le premier plan, lancé en 2012, a permis de restaurer la paix et la sécurité, préalables à tout développement

(…) Le deuxième plan, de 2016 à 2020, a accordé une place importante au développement des infrastructures économiques, de même qu’un écosystème nécessaire à la création de pôles économiques hors de la capitale, contribuant ainsi à une répartition plus équitable des opportunités économiques à travers le pays,(…) et le troisième plan en cours, fait du développement régional équilibré l’un de ses piliers. Il adresse en profondeur la question de l’aménagement optimal de l’ensemble du territoire et la valorisation économique des potentialités des régions, avec la recherche de l’équilibre entre les régions, les villes et le milieu rural », a-t-il fait savoir.

Cependant, a-t-il souligné, malgré ces progrès, des défis importants demeurent, notamment en ce qui concerne le financement des besoins des collectivités, la gestion appropriée des ressources au niveau décentralisé et le renforcement des capacités de gestion des acteurs locaux.

Les défis à relever pour une décentralisation réussie

Ces défis, a souligné le vice-président Tiémoko Meyliet Koné, nécessitent une réponse stratégique continue et adaptée pour assurer le succès à long terme de la gouvernance locale. C’est pourquoi il a exhorté les élus locaux à tirer pleinement parti des présentes assises, qui visent non seulement à dresser un bilan du processus de décentralisation en Côte d’Ivoire, mais aussi à en extraire des enseignements pour améliorer la gestion décentralisée.

« L’objectif est d’assurer la pleine exploitation des ressources et du potentiel local afin de doter chaque région administrative des outils nécessaires à l’élaboration de ses propres stratégies de développement, et de réduire les disparités régionales (…) La prise en compte de toutes ces exigences doit se faire dans une parfaite collaboration entre les différents niveaux de gouvernance, et une synergie d’action entre l’État central et ses démembrements » a-t-il dit .

Non sans saluer, à cet effet, la mise en place du cadre permanent de concertation sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, le vice-président Tiémoko Meyliet Koné a souligné que ce dispositif permettra de créer les conditions d’une décentralisation plus performante, capable d’établir un écosystème où chaque localité de la Côte d’Ivoire se développe de manière harmonieuse. Il a également encouragé les participants à renforcer leur engagement continu et leur participation active au processus de décentralisation, et à tirer le meilleur parti de ces assises pour faire des collectivités des modèles de progrès pour le bien-être des citoyens.

L’invitation du ministre Vagondo Diomandé

Dans le même élan, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé, a invité les élus locaux à faire preuve de davantage d’initiatives et d’imagination dans la gestion de leurs collectivités.

« Vous êtes invités sortir des chantiers battus, pour notamment innover dans la recherche des financements, dans l’exploration des opportunités que peut offrir la coopération décentralisée », a-t-il dit. Avant de les rassurer de sa disponibilité à leur fournir l’écoute et l’accompagnement nécessaire à la réussite de leurs missions.

Peu avant, Eugène Aka Aouélé, au nom des deux organisations faîtières, l’Uvicoci et l’Ardci, a souligné les difficultés rencontrées par les collectivités décentralisées en Côte d’Ivoire, notamment le transfert effectif des moyens nécessaires pour leur permettre de remplir pleinement et efficacement leur mission de développement de proximité en synergie avec le gouvernement. Il a également énuméré plusieurs obstacles à l’exercice efficace des mandats locaux et a remis un livre blanc au vice-président Tiémoko Meyliet Koné à cet effet.

Il convient de noter que cette 2e édition des journées inaugurales des mandats municipaux et régionaux 2023-2028 se tient 28 ans après celle de 1996. L’objectif est de marquer de manière solennelle le début des nouvelles mandatures en mettant officiellement en mission les élus locaux. Elles visent également à les outiller davantage pour les aider à réussir leur mission dans l’intérêt des populations.

Harry Diallo à Yamoussoukro

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