Le samedi 17 août 2024, le journaliste et écrivain Wakili Alafé a été invité au lancement du Mouvement AEA (Alassanistes, Évolutionnistes et Africanistes) en tant que président de la société civile L’Africanisme. Prenant la parole à cette occasion, il a expliqué pourquoi il avait accepté d’être présent. Depuis lors, une vidéo de ses propos publiée dans la foulée sur la page TikTok de L’intelligent TV, fait le buzz sur la toile, suscitant des commentaires variés.
Les explications de Wakili Alafé
Réagissant aux nombreuses réactions, le journaliste a déclaré : « Il y a des amis qui m’ont appelé pour me féliciter d’avoir créé un parti politique, un mouvement, et qui souhaitent y adhérer. Ces personnes, de bonne foi, veulent adhérer à ce que je fais et expriment ainsi leur admiration pour le Président Alassane Ouattara, ainsi que leur adhésion entière à sa vision. Cependant, je note qu’elles ont été abusées par une manipulation de certaines personnes qui ont prétendu que ‘les masques tombent’, sans avoir réellement écouté mes propos. Je n’ai pas declaré une adhésion. Je n’ai pas créé le mouvement, j’ai été invité par les organisateurs dont le porte-parole du projet Koné Largaton. Il y’avait d’autres invités. Des gens sont donc affolés par une vidéo qu’ils refusent d’écouter en entier. Cette vidéo est pourtant claire et sans confusion aucune. Elle ne devrait pas susciter l’engouement et la polémique que j’observe, amusé, malgré quelques commentaires méchants, inutiles et malveillants. En tout cas, cette vidéo ne permet pas de dire que moi, Wakili Alafé, j’ai « tombé le masque » en déclarant que je suis Alassaniste.
Ce n’est pas ce qui a été dit…
J’ai expliqué que tous les Ivoiriens, en tant que citoyens de ce pays, sont Alassanistes. Dans le même ordre d’idées, j’ai mentionné que tous les Ivoiriens et toutes les Ivoiriennes ont été Houphouëtistes, Bédiéistes, et Gbagboistes, parce que ces personnes, en tant que présidents de la République, étaient les pères de la nation. J’ai également évoqué Thiam, et même fait référence à la France dans mon argumentation.
Je constate que c’est un militant du PDCI dont le propre masque est tombé et quelques partisans de Monsieur Tidjane Thiam, qui révèlent un vrai visage de dénigreurs et d’intoxicateurs patentés, qui ont nourri cette intoxication. Cela ne pouvait venir que de leur part, et je n’en suis donc pas surpris. D’ailleurs, j’ai lancé le défi d’un face-à-face à un de leur chef de file en matière de propagande, de manipulation et d’intoxication. Ce dernier a prétendu que les journalistes ivoiriens sont incompétents. Je l’ai mis au défi de venir prouver cette incompétence autoproclamée et de démontrer sa propre compétence. J’attends toujours sa réponse. »
Une campagne de dénigrement
Ce qu’il faut retenir des explications, c’est que les interventions de Wakili Alafé sont observées, car en tant que leader d’opinion, journaliste, écrivain et analyste, il ne laisse personne indifférent. Tout le monde sait que Wakili Alafé n’hésite pas à prendre des positions publiques, ce qui l’expose non seulement à des critiques, mais aussi à des débats qu’il souhaite rigoureux, constructifs et non injurieux, contrairement à ce que pratiquent certains. À côté de cette sortie lors de la présentation du Mouvement AEA, l’intervention sur la chaîne NCI de Wakili Alafé relativement à la question de la fraude sur les passeports en lien avec l’institution des visas entre la Côte d’Ivoire et le Maroc, a servi de prétexte à certains nostalgiques. Ces nostalgiques ont ressorti des articles de presse en lien avec l’accusation de fraude à la nationalité ivoirienne, pour espérer confondre le journaliste et patron de presse. Donnant son sentiment sur la question, Wakili Alafé a dit : « Il y’a deux affaires, celle de la fraude et celle de corruption présumée que des détracteurs brandissent chaque fois qu’ils sont à court d’arguments. Chacun a ses cadavres dans le placard. Dans un pays où il y’a eu des morts du fait de la politique, et à cause des agissements des uns et des autres de manière plus ou moins impunie, pourquoi moi je dois rougir et avoir des complexes face aux acteurs ou partisans d’acteurs, ayant contribué à mettre à mal la Côte d’Ivoire. Des personnes ayant des crimes et des méfaits sur leurs têtes, qui ne sont même pas assurées d’aller au paradis au lieu de l’enfer auprès d’Allah, pourquoi devrais-je être complexé face à leur volonté de me disqualifier, de me complexer et de m’empêcher de prendre part au débat public. C’est leur objectif. Ils ne peuvent l’atteindre et me faire taire en sortant ces affaires et dossiers sur moi. Ils peuvent accomplir leur travail, moi je continue à faire ce que j’ai à faire. Je continue de parler malgré tout. Ils n’ont rien gagné à faire ce qu’ils font (rires ). Je les encourage à continuer. Chacun dans son couloir, comme on dit. »
Ci-dessous, une transcription ramassée des propos de la vidéo qui fait le buzz
« Merci à tous nos invités. Je suis ici avec une forte délégation de notre mouvement de « la société civile L’Africanisme », avec le frère Koné, le secrétaire général adjoint, avec Timothé, le secrétaire à l’organisation, le conseiller spécial Dekassan, ainsi qu’un frère d’un pays EAS, qui est de passage en Côte d’Ivoire. Il est journaliste. Cela lui permettra, en rentrant chez lui, de témoigner de la vitalité de l’Alassanisme, de l’Évolutionnisme et de l’Africanisme.
Président de « la société civile L’Africanisme »
Je suis également président de « la société civile L’Africanisme ». Quand j’ai vu Alassanisme, Évolutionnisme et Africanisme, je me suis dit : il y a l’Africanisme, je dois venir ; l’Évolutionnisme, je dois aussi venir ; et l’Alassanisme, je vais dire quelque chose.
En réalité, dans un pays, on appelle le président de la République le père de la Nation. On est d’accord ? Le père de la Nation est le père de tout le monde. On est tous Ivoiriens, n’est-ce pas ? Est-ce que quelqu’un peut se fâcher contre son pays ? Peut-on se fâcher contre son père et dire qu’il n’est plus son père parce qu’on n’est pas d’accord avec lui ? Si nous acceptons que notre père reste notre père même en cas de désaccord, et si nous sommes d’accord que nous restons Ivoiriens même quand nous sommes fâchés contre notre pays, alors on peut en déduire que tout le monde est alassaniste.
La France, Thiam …
En France, même les opposants sont des macronistes, car Macron est le père de la Nation. Ici, en Côte d’Ivoire, même les membres du PPACI sont alassanistes, car le président de la République est le père de la Nation. Hier, nous étions tous houphouëtistes, bediéistes, puis gbagboistes, et aujourd’hui, nous sommes tous alassanistes. Il y a des alassanistes opposants, des alassanistes PAACI, des alassanistes PDCI, et des alassanistes RHDP. C’est ce que nous pouvons constater ce soir. Et demain, si Thiam devient président de la République, nous serons des thiamistes RHDP, des thiamistes PAACI, et des thiamistes PDCI.
La société civile L’Africanisme
Nous avons créé cette organisation de la société civile parce que, comme il l’a dit, le panafricanisme semblait galvaudé, problématique, et flou. On avait l’impression qu’il y avait une seule voix, qui prétendait représenter toute l’Afrique. Mais non, il y a des Africains qui ne sont pas d’accord. Nous devons dire : il y a des panafricanistes, mais il y a aussi des africanistes. Et nous, nous sommes africanistes. Vous, vous êtes bientôt africanistes, évolutionnistes, et alassanistes. Mais comme je l’ai dit, nous sommes tous dedans, puisque nous sommes tous alassanistes en Côte d’Ivoire, c’est le père de la Nation.
Évolutionnisme
Ainsi, chacun se positionne en fonction de son champ politique, de ses partis pris. Nous devons tous être évolutionnistes pour que la société évolue, pour que les choses s’améliorent, pour que nous puissions aller vers la croissance. Prenons l’exemple des avions qui relient Abidjan à Paris en 6 heures. Nous devons en faire les plus performants, pour réduire le temps à 4 heures, même si cela consomme du carbone. Mais nous continuons de réfléchir pour trouver des solutions, même pour réduire l’impact environnemental du carburant utilisé.
C’est ça l’évolutionnisme, c’est ça le progrès, c’est la technologie, l’avancée technologique qui va améliorer nos vies et renforcer nos acquis. Et enfin, l’africanisme, c’est la promotion des valeurs africaines, la solidarité, et le renforcement de l’interaction entre nos peuples et nos pays.
Le Franc CFA
Je voudrais terminer en donnant un exemple que j’aime utiliser pour ceux qui critiquent le FCFA. Aujourd’hui, il y a 54 pays en Afrique, dont 15 utilisent le CFA. En dehors du CFA, il y a 39 autres monnaies. Le jour où ils vont démanteler le CFA, l’Afrique se retrouvera avec 54 monnaies. En sont-ils fiers ? »
Par Yaya Kanté