Politique

Élection du 24 mars 2024 au Sénégal, après la proposition initiale du 31 mars 2024 – Les 7 sages du Conseil constitutionnel sans respect pour le mois sacré du Ramadan et la fête de Pâques

En choisissant le 24 mars 2024 comme date pour l’élection présidentielle, sur proposition du président Macky Sall après avoir initialement proposé le 31 mars 2024, les 7 « sages » du Conseil constitutionnel ont-ils ignoré le mois sacré du Ramadan et la fête de Pâques ?

Dans un pays où les musulmans sont plus nombreux qu’en Côte d’Ivoire, et où les chrétiens sont également respectés, la décision de tenir l’élection à cette date du 24 mars 2024 en plein mois de Ramadan ou le jour de la fête de Pâques le 32 mars 2024, a été mal reçue, provoquant des réactions négatives envers le Conseil constitutionnel.

Les 7 sages face à la colère de Fatou S

Même si, en raison du calendrier lunaire et indépendamment de la crise actuelle au Sénégal, il aurait été envisageable un jour (comme peut être par le passé) de tenir une élection présidentielle ou d’autres scrutins pendant le mois sacré du Ramadan ou le jour de la fête de Pâques, l’adoption du 24 mars 2024 comme date suscite l’inquiétude de nombreux Sénégalais. « En Côte d’Ivoire, je ne sais pas si cela serait possible, étant donné que les musulmans y sont moins nombreux », a déclaré à l’Intelligent d’Abidjan Dame Fatou S, résidant à Treichville. Inscrite pour voter en Côte d’Ivoire en tant que Sénégalaise expatriée, elle affirme qu’elle ne participera pas au vote si l’élection est maintenue à la date du 24 mars 2024. Depuis ce 11 mars 2024, elle a débuté le mois de ramadan, et elle ne compte se laisser distraire ni par la campagne électorale, ni par l’élection. Elle critique également le choix initial du 31 mars 2024 par le Conseil, qui s’est ensuite ravisé, dépassant auparavant ses prérogatives en fixant une date pour l’élection présidentielle, ce qui est contraire à la Constitution sénégalaise.

Les cas Wade et Sonko

Pour Dame Fatou S, le Conseil constitutionnel a manqué à ses devoirs en invalidant la candidature de Karim Wade tout en maintenant celle d’une autre personne soumise aux mêmes conditions, de l’exclusivité de la nationalité sénégalaise. Cette personne a fini par se retirer d’elle-même, pour palier les carences du conseil constitutionnel. Dame Fatou S argue que Karim Wade était dans les délais pour sa renonciation à la nationalité français, car au moment de l’élection le 25 février 2024 s’il n’y avait pas eu de report, il aurait possédé uniquement la nationalité sénégalaise. Selon elle, le rejet de la candidature d’Ousmane Sonko est abusif et témoigne d’une collusion avec le pouvoir. En effet, le Conseil constitutionnel a tardé à valider sa candidature, permettant à la justice de finaliser la condamnation de Sonko pour diffamation, le rendant ainsi inéligible. Dame Fatou dénonce une collusion entre le pouvoir exécutif et le Conseil constitutionnel visant à exclure Ousmane Sonko de manière abusive.

Regards vers le conseil constitutionnel

Elle garde espoir dans une requête auprès de la Cour suprême, bien que cette dernière ne soit pas habilitée à se prononcer sur une décision du Conseil constitutionnel. En tant que régulateur des actes administratifs et non constitutionnels, la Cour suprême ne se prononcera pas sur les décisions du Conseil constitutionnel. Elle examinera plutôt la question relative à la réduction du délai de campagne électorale, pour dire si cela est conforme, ou non au code électoral. Les mécontents espèrent ainsi que la Cour suprême annulera le décret fixant les élections au 24 mars 2024. Ils comptent ensuite plaider pour une reprise du processus électoral, ce qui semble peu probable étant donné les contestations antérieures contre les décisions et intentions du président Macky Sall, sur la question. Malgré les critiques envers le Conseil constitutionnel pour diverses raisons, l’institution reste populaire parmi de nombreux Sénégalais. Ainsi, une décision de la Cour suprême, bien que pertinente, pourrait engendrer de nouvelles tensions, craint Dame Fatou S qui ne cesse pourtant de fustiger le conseil constitutionnel responsable selon elle, de la situation, trouvant des circonstances atténuantes au Président Macky Sall.

Charles Kouassi

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