Politique

18 février 1992- La presse ivoirienne a écrit ‘’Assaut final… riposte fatale’’

’L’Assaut final’’, c’était l’une des grandes Unes de ‘’La Voie’’ devenue ‘’Notre Voie’’, journal proche du Front populaire ivoirien(Fpi) dirigé par un Laurent Gbagbo flamboyant. ‘’L’Assaut final’’ a été écrit pour annoncer la marche du mardi 18 février 1992 qui devrait sonner le glas du régime Houphouët-Boigny, après plusieurs autres du genre. Marche du 18 février 1992 qui consistait à protester contre la descente musclée des militaires à la cité universitaire de Yopougon et à demander justice pour les étudiants-victimes.

La tension montait et montait entre le pouvoir et l’opposition dont le chef de file était Laurent Gbagbo, tout feu, tout flamme face à un président Houphouët-Boigny affaibli par la maladie. Le gouvernement Houphouët-Boigny dont Alassane Ouattara en était le Premier ministre, interdit la marche du 18 février 1992 et brandit la loi anti-casseur pour dissuader le chef de l’opposition ivoirienne et les siens. Malgré cela, le mercure monte entre les deux camps (pouvoir-opposition) diamétralement opposés dans un langage de sourds. En 1992, la presse ivoirienne, presse de combat politique dans la jeunesse de son printemps comme aujourd’hui 29 ans plus tard , fait monter la tension de part et d’autre. Les positions se sont radicalisées entre journalistes. Il y avait d’une part une presse radicale-Pdci, proche du pouvoir-Houphouët et d’autre part, la presse radicale-opposition, proche de Laurent Gbagbo et le Fpi. Le journal ‘’Le patriote’’ en parution hebdomadaire est proche du Premier ministre, Alassane Ouattara et s’érige en répondeur automatique pour apporter la réplique à l’opposition.

Assaut final … riposte fatale
Le 18 février 1992, Laurent Gbagbo, le Secrétaire général du Front populaire ivoirien(Fpi) et toute la haute direction sont arrêtés par les forces de l’ordre dans la commune du Plateau à Abidjan pour casse. Ils ont été détenus au camp de gendarmerie d’Agban en vue de comparaître devant le tribunal. Le jeudi 20 février 1992, Le Patriote paraissant une fois par semaine barre à sa grande ‘’Une’’, « Assaut final …… riposte fatale », pour se moquer de l’opposition et saluer la capacité de réaction des forces sécurité et du gouvernement. En février 1992, la presse ivoirienne a écrit ‘’Assaut final…… riposte fatale’’. Elle continue d’écrire dans le même esprit 29 ans après. Et la classe politique qui n’a pas varié profondément, est encore habité par l’esprit du 18 février 1992.

M.O

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