Noix brutes de cajou- Comment le département de Dianra a amélioré sa production depuis 2017
Le département de Dianra, dans la région du Béré caracole en tête des zones de production nationale de noix brutes de cajou, avec une production de plus de 47. 000 tonnes, à mi-parcours de la campagne 2023-2024. Cette performance s’explique par la mise en application des techniques enseignées par les conseillers agricoles affectés à cette zone par le Conseil du coton et de l’anacarde
Le département de Dianra, dans la région du Béré fait partie des zones de production de l’anacarde visitées par une délégation du Conseil du coton et de l’anacarde, conduite par Dr Ouattara Gniré Mariam, dans le cadre d’une campagne de sensibilisation entamée le 19 août 2024 à Kimbirila-Nord (région du Folon).
En présence du préfet du département de Dianra, Ignace Koffi Amani, les producteurs d’anacarde ont été outillés, afin de lutter contre les bio-agresseurs de leurs champs, le mercredi 21 août 2024.
Cette séance annuelle de formation des producteurs d’anacarde est une initiative du directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, Berté Mamadou. Conformément à ses instructions, plusieurs délégations sillonnent des zones de production, en vue de former et sensibiliser les acteurs sur les impacts des bio-agresseurs des plantations d’anacarde et les techniques efficaces de lutte contre ces ravageurs.
À Dianra, comme dans les localités visitées depuis le début de cette campagne de sensibilisation, les producteurs ont été invités à une prise de conscience des dangers des insectes ravageurs et des maladies sur la qualité de leurs produits. « Je suis satisfait de cette formation, que nous attendions. Le département de Dianra fait partie des gros producteurs d’anacarde, mais en termes de qualité, nous sommes parmi les derniers. Malgré les sensibilisations qui étaient menées, les producteurs ne comprenaient pas, parce que la plupart des producteurs sont analphabètes. Avec cette formation, les choses vont s’améliorer pour les campagnes à venir. Il fallait enlever de leur esprit le fait que plus les plants sont rapprochés les uns des autres, plus la production est grande. Il fallait leur démontrer que c’était une erreur et les amener à bien sécher et bien trier les noix de cajou avant de les mettre sur le marché. Nous allons poursuivre la sensibilisation qui a été faite aujourd’hui, avec le concours du Conseil du coton et de l’anacarde et de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER), a noté le préfet de Dianra.
De 116. 000 tonnes en 2019 à plus de 180. 000 tonnes
La région du Béré est la plus grande productrice de noix brutes de cajou. Cette performance fait de cette région, depuis 2017, la première zone de production de cette spéculation. Au niveau de Dianra, la production de noix brutes de cajou est passée de
44. 000 tonnes en 2023, à plus de 47. 000 tonnes à mi-parcours de la campagne 2023-2024, selon le délégué régional du Conseil du coton et de l’anacarde, Sandona Coulibaly. « Le seul département de Dianra produit plus de 47. 000 tonnes. Nous sommes confrontés au problème de la qualité, mais les producteurs ont commencé à adopter les bonnes pratiques agricoles. La population de Dianra a fortement adhéré à l’opération de réhabilitation des champs en cours, parce que les champs sont devenus des forêts », a noté Sandona Coulibaly. Avec la formation qui vient d’être dispensée, poursuit-il, la production va encore augmenter. « Si vous acceptez que votre champ soit réhabilité, votre production va doubler, voire tripler, à travers l’application d’une distance de 10 mètres entre chaque arbre, pour que le champ soit bien aéré. Nous avons compris cela depuis 2020 et les choses ont commencé à s’améliorer », a ajouté le délégué régional du Conseil du coton et de l’anacarde.
Défi de la qualité à relever
L’objectif de la quantité a été atteint dans le département de Dianra. L’autre défi à relever est celui de la qualité, selon Sandona Coulibaly : « Ce que nous déplorons dans les zones de production, c’est que nos parents ne font pas la qualité. Mais, nous allons poursuivre la sensibilisation. Nous demandons aux producteurs d’adopter les bonnes pratiques. Par exemple, il faut éviter de cueillir les pommes, il faut plutôt les laisser tomber pour les ramasser, les séparer avec des ficelles. Il faut avoir des claies dans les champs pour sécher les noix de cajou au soleil, pendant deux ou trois jours. Ensuite, il faut les laisser refroidir quelques temps avant de les mettre dans des sacs en jute, puis les stocker dans un magasin en attendant l’acheteur. Ce sont des techniques simples, qui ne demandent pas de gros moyens financiers, mais qui peuvent permettre aux producteurs d’améliorer leurs revenus « .
La région du Béré compte environ 26. 000 producteurs, dont 12. 000 enregistrés à Dianra. Mais, le nombre de femmes qui exercent cette activité reste encore minime. Des séances de sensibilisation en faveur des femmes, pour leur implication dans la production de l’anacarde sont envisagées par la délégation régionale du Conseil du coton et de l’anacarde.
Olivier Dion, envoyé spécial