Des délégations du Conseil du coton et de l’anacarde sillonnent les zones de production du cajou à travers la Côte d’Ivoire, du 18 au 25 août 2024. À Kimbirila-Nord, dans le département de Minignan, au nord-ouest de la Côte d’Ivoire, les producteurs ont été formés à la lutte contre les insectes et les maladies de l’anacardier.
Conduite par Dr Ouattara Mariam, directrice de la production au Conseil du coton et de l’anacarde, la délégation a échangé avec une centaine de producteurs, le lundi 19 août 2024, dans un verger de Kimbirila-Nord, en présence du sous-préfet de cette localité, Yannick Désiré Kobrissa Tohouri.
« Nous menons cette campagne de sensibilisation, parce que nous sommes dans une période où les insectes foisonnent dans les plantations », a situé Dr Ouattara Mariam. La formation et la sensibilisation des producteurs de cajou porte sur l’impact des bio-agresseurs sur la qualité des noix brutes de cajou et sur les méthodes de lutte alternatives. Cette campagne se déroule sous la houlette de Mamadou Berté, directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde pour une meilleure production pendant la prochaine campagne commerciale des noix brutes de cajou.
Les différentes menaces qui guettent les plantations d’anacarde
Commis à la formation des producteurs, Dr Robert Ossey N’dépo, entomologiste, enseignant-chercheur à l’Université Lorougnon Guédé de Daloa, a présenté les différentes menaces qui guettent les plantations d’anacarde. « Un bio-agresseur est un organisme vivant qui s’attaque aux produits de l’agriculture. En ce qui concerne l’anacarde, on parle de moustique de l’anacardier. C’est un insecte piqueur-suceur qui utilise la sève ou d’autres substances au niveau des feuilles, des fruits ou de la floraissance pour s’alimenter, en injectant une toxine qui nuit à l’anacardier. On peut citer le borer, le ciseleur, le foreur de la base du tronc…, qui s’installent dans les anacardiers et les empêchent de produire (…) Une femelle de ces foreurs de tronc peut pondre jusqu’à 20 œufs par arbre. S’il y a 30 branches qui traînent dans les champs, on se retrouve facilement avec 600 œufs qui vont éclore. Les producteurs ignorent les dangers que représentent les arbres qu’ils laissent dans leurs plantations. C’est pourquoi il faut les sensibiliser sur les méthodes alternatives de lutte contre ces insectes, notamment le désherbage, la réduction des tailles des anacardiers… « , a expliqué Dr N’dépo.
L’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER ), partie prenante de cette formation, était représentée par Soro Klotioloma, coordonnateur national des filières coton, anacarde, mangue et foresterie. Il a axé son intervention sur la nécessité pour les producteurs de cajou de Kimbirila-Nord, à appliquer les bonnes pratiques pour une production de noix brutes de cajou de qualité.
Olivier Dion, envoyé spécial