Campagne 2025 de la noix de cajou- Le Conseil du coton et de l’anacarde sensibilise pour des rendements en amandes élevés
Le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) a déployé des missions de sensibilisation dans les zones de production de l’anacarde du 3 au 8 février 2025. L’objectif est d’améliorer et de préserver la qualité des noix brutes de cajou afin d’obtenir des rendements en amandes plus élevés pendant la campagne 2025.
La délégation du CCA, conduite par Dr Gniré Mariam Ouattara, directrice de la production au Conseil du coton et de l’anacarde, s’est rendue à Madinani, dans la région du Kabadougou, le mardi 4 février 2025.
Les producteurs, acheteurs, pisteurs et tous les acteurs de la filière anacarde ont été formés, en ce début de campagne de commercialisation, aux bonnes pratiques de récolte et post-récolte, afin d’améliorer la qualité de l’anacarde dans l’ensemble des zones de production.
« Nous souhaitons non seulement une bonne qualité des noix brutes de cajou, mais aussi le respect des bonnes pratiques de durabilité. Nous encourageons les producteurs à commercialiser des noix bien séchées et bien triées en Côte d’Ivoire, uniquement en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, nous avons un rendement en amandes moyen (KOR) qui varie entre 47 et 48. Nous voulons aller plus loin. L’objectif est d’atteindre un KOR de 50. Nous encourageons tous les acteurs, qu’ils soient producteurs ou acheteurs, à appliquer les bonnes pratiques, au bord du champ, afin d’obtenir une meilleure qualité en Côte d’Ivoire », a expliqué Dr Gniré Mariam Ouattara.
La qualité, un nouveau défi à relever
Enseignant-chercheur à l’Université Lorougnon Guédé de Daloa, le Professeur Soro Sibirinan est le coordonnateur de l’Axe Défense de la culture du Programme national de recherche sur l’anacarde (PNRA). Selon lui, l’objectif aujourd’hui n’est plus la quantité, mais la qualité : « L’objectif n’est plus la quantité, mais la qualité, et cela inclut l’aspect sanitaire. Il s’agit d’aider les producteurs à prendre conscience de l’impact des maladies et des insectes ravageurs qui endommagent la noix de cajou et le verger. Notre mission est de les orienter dans la reconnaissance de ces maladies et insectes et de leur fournir les techniques nécessaires pour lutter contre ces menaces sans recourir aux produits chimiques. En effet, la rémanence de ces produits est tellement longue qu’elle peut entraîner des résidus dans la noix de cajou, ce qui peut conduire à un rejet sur le marché. Nous avons identifié quatre insectes ravageurs et près de cinq maladies majeures, dont certaines provoquent une dégradation de l’arbre et de la noix. Nous recommandons un itinéraire technique précis, en commençant par la gestion de la densité du verger. Une forte densité favorise la propagation des maladies. L’idéal est d’avoir 100 pieds par hectare. Il est également important de visiter régulièrement le verger, de surveiller son état sanitaire et de solliciter l’expertise du Conseil du coton et de l’anacarde ou du conseiller agricole dédié à l’anacarde de l’ANADER », a souligné Professeur Soro Sibirinan
Mobilisation contre la fuite des produits agricoles
Le préfet par intérim du département de Madinani, Kouakou Michel Kouakou, a exhorté les producteurs à ne pas vendre leurs produits agricoles aux pays frontaliers de la Côte d’Ivoire. « L’un des défis majeurs est d’améliorer la qualité de nos produits, mais encore faut-il que nous puissions en tirer profit. Si nous cédons notre production à d’autres pays, cela ne nous avantage pas. Aidez-nous à avoir les moyens nécessaires pour développer notre pays. C’est grâce à ces ressources que le Président de la République pourra mener des actions en faveur des populations de Madinani. Le bonheur que vous recherchez est entre vos mains », a exhorté le préfet Kouakou Michel Kouakou.
Olivier Dion, envoyé spécial à Madinani