Côte d’Ivoire -Pourquoi Tidjane Thiam n’est pas le Chef de l’opposition
Pourquoi Tidjane Thiam n’est pas le Chef de l’opposition ivoirienne après son élection à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) le vendredi 22 décembre 2023.
Les résultats électoraux récents ( municipales et régionales 2023 ) ou précédents ( législatives 2021 ) font du Pdci-Rda, le principal parti de l’opposition. Le chef du Pdci-Rda Tidjane Thiam est donc considéré comme le Chef de l’opposition politique. De fait et non de droit.
Le constat fait est relatif à la prise en compte par la loi de ce leadership.
Ainsi en l’état actuel, il n’ y a pas de Chef de l’opposition, relativement au projet de statut de Chef de l’opposition politique ( COP ), du point de vue de la loi. C’est en avril 2016, que le gouvernement ivoirien a adopté le statut de Chef de l’opposition .Selon le projet du gouvernement, le Chef de l’opposition « est le candidat ou chef de parti ou groupement politique arrivé en deuxième position à la dernière élection présidentielle »
En juillet 2016 l’examen de ce projet de loi par les députés a été reporté sine die. Et depuis lors, personne n’en parle. Si on se base sur ce texte, en 2016, le président du Front populaire ivoirien (Fpi) Pascal Affi N’Guessan devait être Chef de l’opposition, avec rang de ministre d’État, et financement public complémentaire. Étant donné qu’il était arrivé en deuxième position à la présidentielle 2015. L’examen de ce projet de loi a été reporté. À l’époque des députés Rhdp ne voulaient pas qu’Affi soit le leader officiel et légal de l’opposition, alors qu’il était très critique vis à vis du pouvoir. Aujourd’hui selon ce projet de texte Kouadio Konan Bertin dit KKB , l’ex-ministre de la réconciliation et de la cohésion nationale devrait être le Chef de l’opposition parce qu’ il est arrivé en deuxième position à la présidentielle 2020. Mais outre des députés Rhdp, d’autres acteurs avaient estimé que la loi n’avait pas à déterminer qui est le leader de l’opposition. Dans d’autres pays de la sous région, le statut de Chef de l’opposition politique existe. En dehors de ce statut officiel, il y’a bien entendu le statut de fait, de facto dicté par la réalité du terrain.
Si la loi avait été votée, KKB serait aujourd’hui le leader officiel ou légal de l’opposition.
Touré Abdoulaye