Affectation de professeurs d’EPS à la DGI – Le directeur général de la fonction publique répond avec pédagogie aux allégations d’un syndicaliste
Le directeur général de la fonction publique met fin avec pédagogie au faux débat d’un syndicaliste, qui avait indexé l’affectation d’un enseignant d’éducation physique et sportive à la direction générale des impôts ( DGI).
Suite à une controverse suscitée par le Secrétaire Général du Syndicat Alliance Nouvelle des Agents de la Direction Générale des Impôts (ANAGDI), Michael Dougrou, concernant les affectations au sein des ministères, le Ministère d’État, ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration a réagi. C’est ainsi que lors de l’émission NCI 360 de la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI), Soro Gninagafol, Directeur Général de la Fonction Publique, a clarifié avec sérénité et pédagogie le processus d’affectation.
Des clarifications faites
« Il ne faudrait pas que les gens pensent que, depuis sa tour d’ivoire, le Ministre en charge de la Fonction Publique peut prendre un Professeur d’EPS et le balancer comme un caillou dans la mare des Impôts, sans même que les acteurs qui sont à la Direction Générale des Impôts (DGI) n’aient eu l’occasion de dire oui, nous sommes intéressés par son profil », a-t-il dit notamment.
Soro Gninagafol a insisté sur le fait que le ministère ne prend pas arbitrairement la décision d’affecter un Professeur d’EPS aux Impôts sans une demande explicite de la Direction Générale des Impôts (DGI) pour un tel profil. C’est un processus rigoureux et concerté d’affectation et de mise à disposition des fonctionnaires dans les ministères, qui est opéré, a-t-il assuré.
Les détails du processus
Le DG de la Fonction Publique a détaillé le processus de recrutement et d’affectation qui repose sur une gestion partagée impliquant le Ministère de la Fonction Publique et les autres ministères. Le recrutement débute par l’expression des besoins des ministères, suivie d’une évaluation des capacités financières de l’État, avant d’organiser les concours et d’affecter les admis aux ministères demandeurs.
En ce qui concerne les mises à disposition de personnel déjà en activité, Soro Gninagafol a expliqué que ce processus est désormais dématérialisé et se déroule via le Système Intégré de Gestion des Fonctionnaires et Agents de l’État (SIGFAE), nécessitant l’approbation de toutes les parties concernées. Il a longuement expliqué grâce aux questions des téléspectateurs, et des journalistes et autres intervenants sur le plateau, comment le travail est effectué, insistant que la co gestion entre toutes les entités et parties prenantes concernées.
Des propos précis et clairs qui invitent à faire la part des choses
« L’affection du fonctionnaire commence depuis l’expression des besoins. (…) les concours que nous organisons sont la résultante des besoins exprimés par les Ministères. Nous agrégeons ces données au cours de ce que nous appelons la conférence de programmation des effectifs qui, elle-même, fait suite à une conférence interne à chaque ministère. Ensuite, Mme la Ministre d’État va en conférence interministérielle avec son collègue en charge du Budget pour mettre en rapport les besoins exprimés avec les capacités financières de l’Etat (…) Le ministère de la Fonction Publique intervient, mais en liaison avec les Ministres concernés …C’est le fonctionnaire qui saisit le chef du service pour lequel il veut mettre ses compétences à disposition. Le chef du service sollicité doit réagir soit en rejetant la demande, soit en l’acceptant. Quand il accepte, le DRH de ce ministre a également la main pour apprécier la pertinence de cette demande, par rapport au profil de l’agent qui a fait la demande. (…) C’est quand le DRH valide la demande que le ministère d’origine, c’est-à-dire là où le fonctionnaire est en activité est appelé à, également, donner son avis sur cette demande », a dit avec pédagogie et patience le collaborateur de la ministre d’État Anne Ouloto.
Des efforts pour améliorer la situation de l’ensemble des fonctionnaires
Interrogé sur la question du déficit d’enseignants dans les écoles, le Directeur Général de la Fonction Publique a répondu que cela est lié au fait que la carte scolaire de la Côte d’Ivoire est en pleine expansion. À titre d’illustration pour tous ceux qui, abusivement, affirment que les enseignants désertent les classes pour d’autres destinations, le DGFP a révélé que l’effectif des enseignants, hors Ministère de l’Education Nationale, ne vaut pas 1% de l’effectif total des enseignants. Ce sont au total 1500 personnes qui sont hors Education Nationale. Or, affirme-t-il, le déficit dans le secteur est de plus de 10 000 enseignants. Cette présence des enseignants dans d’autres ministères, à son avis, relève de la procédure de mise à disposition qu’il a tantôt expliquée : « Il n’y a rien d’illégal ! Tout est transparent », a déclaré l’invité du jour.
Profil et formation continue
Répondant à ceux qui se posent la question de savoir ce que peut faire un professeur d’EPS aux Impôts, SORO Gninagafol s’est appuyé sur le diplôme de BTS Communication d’entreprise avec lequel le SG de l’ANAGDI a été recruté à la Fonction Publique. Pour lui, ceux qui raisonnent ainsi semblent méconnaître les différences entre diplômes, qualification, compétence et emploi : « Au-delà des diplômes, il y a l’emploi. La Fonction Publique est organisée en emplois. On passe un concours et quand on est admis, on a accès à un emploi. C’est le cas de notre syndicaliste qui a fait le cycle moyen Supérieur de l’ENA avec son diplôme de BTS communication d’entreprise et il est allé faire une filière de fiscalité, donc impôt. Rien ne dit donc que le professeur d’EPS n’a pas fait de formation pour lui permettre d’être efficace à la DGI », a-t-il à nouveau expliqué. Il a conclu en invitant les fonctionnaires à se familiariser avec le Statut Général de la Fonction Publique pour comprendre les droits et obligations liés à leur rôle au sein de l’administration publique.
Charles Kouassi avec Sercom