Sport

Contribution – À QUAND L’INSTAURATION DES ETATS GÉNÉRAUX DES SPORTS EN CÔTE D’IVOIRE ?

Ne dit-on pas que le sport est un facteur de rassemblement et de brassage interculturel entre les peuples ? Lors des compétitions sportives, nous observons une ferveur intense au sein des populations, en particulier chez les supporters et autres passionnés, ce qui entraîne parfois des débordements et des incidents de diverses natures.

À chaque participation aux compétitions africaines et internationales, les fédérations sportives soumettent un budget au gouvernement afin de financer la représentation de notre pays. Parmi elles, la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) est la mieux cotée, le football étant considéré comme le sport national et favori en Côte d’Ivoire.

Notre population, majoritairement jeune, voue une grande passion au football, ce qui pousse nos décideurs à consentir d’importants efforts financiers pour répondre aux besoins de la FIF à chaque compétition. Cela a pour conséquence de reléguer les autres disciplines sportives et fédérations au second plan dans la répartition des ressources allouées par l’État. Pourtant, ces sports dits « mineurs » remportent régulièrement des trophées et distinctions pour notre pays depuis des décennies.

Il est donc essentiel d’interpeller les décideurs, notamment le ministère en charge de la promotion du sport, sur la nécessité d’organiser des États généraux du sport afin d’évaluer les performances de chaque fédération. Un tel bilan permettrait de mieux comprendre la contribution de chaque discipline au rayonnement de la Côte d’Ivoire lors des compétitions africaines et internationales.

Par ailleurs, lors de ces compétitions, un budget global est alloué à chaque fédération sportive. Cependant, une question demeure : Que devient l’excédent budgétaire une fois l’équipe nationale éliminée ? Cette opacité dans la gestion des fonds publics soulève des inquiétudes légitimes et justifie la mise en place d’un décaissement progressif des fonds pour éviter toute mauvaise gouvernance dans le sport.

Les États généraux du sport devraient aussi être l’occasion de revoir en profondeur la stratégie de développement du sport en Côte d’Ivoire. Certains sports, bien que considérés comme mineurs, contribuent depuis longtemps au prestige du pays à l’international. Il est donc impératif d’adopter une approche plus équilibrée dans la répartition des ressources et de valoriser davantage ces disciplines.

Enfin, il est crucial d’instaurer une culture de la responsabilité au sein des fédérations sportives. Ainsi, la démission systématique des dirigeants après un échec majeur ou en cas de gestion défaillante devrait être inscrite dans les statuts et règlements des fédérations. Une telle mesure garantirait une meilleure gouvernance et une utilisation plus transparente des fonds publics, financés par les contribuables.

De plus, il est nécessaire d’inculquer aux jeunes générations des valeurs de probité et d’éthique afin de préparer une relève compétente et intègre dans la gestion des institutions sportives. Nos fédérations doivent également encourager l’expertise nationale, car la Côte d’Ivoire regorge de talents reconnus sur la scène internationale. Pourquoi ne pas s’inspirer des modèles réussis d’autres nations africaines, comme l’Afrique du Nord, le Sénégal ou le Nigeria, qui valorisent leurs compétences locales pour promouvoir leur image sportive à l’échelle mondiale ?


ADOU Evariste

ANALYSTE POLITIQUE

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