Déclaration de l’opposition et de la société civile sur la liste électorale – Pourquoi le FPI et Pulchérie Gbalet n’ont pas signé
Le FPI et l’ACI de Pulchérie Gbalet expliquent pourquoi ils n’ont pas signé le Protocole de partis et groupements de la société de l’opposition pour des élections apaisées.
Le vendredi 9 août 2024, un groupement de 11 partis et mouvements politiques ainsi que deux organisations de la société civile ont procédé à la signature d’un protocole d’accord visant à mener des actions communes pour une élection présidentielle transparente et crédible en Côte d’Ivoire en 2025. Ce protocole n’a pas été signé par certains partis de l’opposition, tels que le Front Populaire Ivoirien (FPI), le Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) version Anaky Kobenan, ainsi que l’organisation Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI) dirigée par Pulchérie Gbalet.
Joints par L’Intelligent d’Abidjan, le FPI et l’ACI ont expliqué les raisons de leur non-signature. Le FPI était présent à la cérémonie de signature, au siège du PDCI-RDA à Cocody. Cependant, selon Kouakou Kra, vice-président du parti en charge des questions électorales, un problème de forme s’est posé.
. « (…) Nous n’avons pas signé pour une question de forme. Il s’agit certes de l’opposition, mais telle que la chose est présentée, elle donne l’impression d’être une. chose déjà structurée. Nous avons besoin de plus d’informations sur le contenu, avant de s’engager. Nous avons participé à la préparation et à la réflexion. Mais nous n’avons pas signé pour une raison de forme. Il est dit que c’est un groupement ou un collectif. Or, il faut s’assurer de tous les paramètres d’une organisation politique avant de s’y engager, pour éviter d’autres problèmes », a dit Kouakou Kra.
[ Pulchérie Gbalet : « Au départ, on ne nous a pas dit que nous serions dans un collectif avec des partis politiques « ]
Pour sa part, Pulchérie Gbalet n’apprécie pas la cohabitation avec des partis politiques au sein d’un groupement.
« Nous avons participé à toutes les séances de travail qui devaient aboutir à la déclaration lue. Le problème s’est posé à la fin, sur la dénomination du groupement. En notre qualité d’organisation de la société civile, nous ne pouvons pas appartenir à un groupement où il y a des partis politiques. Ils ont clairement dit que c’est un Collectif des partis politiques et organisations de la société civile. Nous ne pouvons pas nous reconnaître dans une plate-forme, un Collectif ou groupement avec des partis politiques. Sinon, nous ne serons plus société civile. C’est tout ce qui nous dérange . Voilà pourquoi nous n’avons pas signé. ( …) Au départ, on ne nous a pas dit que nous serions dans un collectif avec des partis politiques », a-t-elle fait savoir.
Nous n’avons pas réussi à joindre Anaky Kobena. Il est donc difficile de déterminer si sa non-signature est liée au communiqué produit par Yaya Fofana, qui se réclame également président et a appelé à ne pas associer le MFA à l’activité.
Pulchérie Gbalet et le FPI solidaires du combat du groupement
Concernant Pulchérie Gbalet, elle a tenu à assurer que son mouvement reste solidaire du combat du groupement.
« (…) Nous n’avons aucun complexe à travailler avec les partis politiques sur les questions d’intérêt national. Lorsque le MGC (Mouvement générations capables, dirigé par Simone Gbagbo. Ndlr) est venu nous voir le 11 avril 2024 pour nous dire qu’il faisait des consultations pour travailler sur le processus électoral, nous n’y avons vu aucun inconvénient à participer à la réflexion. Nous avons même signé la première version de cette déclaration. La société civile est, par principe, impartiale. Par responsabilité citoyenne, nous avons participé à la réflexion de tout ce qui est dans l’intérêt de tous les citoyens. Quand nous commencions cette réflexion, on ne nous a pas dit que l’objectif était de créer un collectif ou une plate-forme. Et finalement, ils ont appelé l’Organisation, un groupement. Voilà comment nous avons dit que nous ne nous y reconnaissons pas. Sinon, nous avons participé à tous les travaux préparatoires. Nous restons toutefois disposés à prendre part à toute réflexion ou action qui va dans le sens de l’intérêt général. Nous ne sommes pas membres du groupement. Mais si le groupement a une activité ou une action que nous jugeons utiles, nous y participerons », a-t-elle assuré.
Kouakou Kra, le vice-président du FPI a lui assuré que son parti reste disposé à participer aux activités et actions du groupement. «Nous sommes d’accord sur le rassemblement de l’opposition, sur l’unité et sur toutes les autres questions soulevées. .Nous étions à la cérémonie comme parti invité. Nous allons analyser en comble, les contours avant de nous prononcer sur notre positionnement. Nous sommes d’accord sur toutes questions soulevées. Les réformes du cadre juridique et institutionnel pour aboutir à des élections transparentes, crédibles et apaisées en 2024. (…) Même si nous n’avons pas apposé notre nom sur le document de signature, nous sommes dans l’action. Nous sommes en accord sur les questions électorales. Si demain, une résistance du gouvernement devait faire appel à toute l’opposition pour des actions, le FPI sera de la partie. La démocratie nous engage. Nous sommes en partenariat avec le RHDP par rapport à la démocratie. Il ne peut pas s’opposer à des doléances liées à la démocratie. », a-t-il dit.
J-H Koffo