Société

176 sites à déguerpir pour sauver des populations- Bacongo DEBOUT pour refuser des COULÉS à vie à Abidjan : ce qui lui est reproché

Ibrahima Bacongo Cissé s’est engagé contre le maintien permanent de situations précaires à Abidjan. Dans ce contexte, 176 sites, identifiés par les services du District autonome d’Abidjan en collaboration avec d’autres entités gouvernementales, sont ciblés pour être évacués. Toutefois, la position de l’ex-maire ne fait pas l’unanimité. Quels sont les reproches qui lui sont faits ?

Quelle est la position du ministre-gouverneur du district autonome d’Abidjan ? Pourquoi et comment s’oppose-t-il à l’idée que certaines populations restent dans une précarité permanente, dans leur situation actuelle alors que cela est accepté et même apprécié par certains ? En tout cas, l’initiative d’évacuer 176 sites dans le district autonome d’Abidjan suscite de vifs débats. De quoi s’agit-il exactement ?

Non à la précarité permanente

Les « coulés » désignent les individus en difficulté, les moins fortunés, pour ne pas dire crûment les pauvres, ou de manière controversée les « sans dents ». Ces termes reflètent les conditions de vie difficiles des populations des zones considérées à risque par diverses autorités. Les enfants et les familles résident dans des endroits susceptibles d’être ravagés par les pluies. Malgré la dangerosité reconnue de ces sites, il revient que l’ampleur des défis humains, sociaux et financiers liés aux évacuations et aux relocalisations a souvent retardé les actions. Les dangers sont connus depuis 2009 par exemple, bien avant la crise post-électorale. Malgré des annonces régulières de mesures, leur mise en oeuvre a été limitée, légitimant ainsi la présence des communautés sur ces sites. Nommé en décembre 2023, le ministre-gouverneur refuse cette fatalité.

Aspirer à mieux que la résignation

Alors qu’il aurait pu se contenter de l’état des choses, laissant chacun dans une précarité confortable, face à des élus réticents et face à des gouvernements hésitants en permanence, le ministre-gouverneur a choisi l’action. Il se dresse ainsi contre le destin tragique réservé à ses compatriotes du fait de leur habitat, convaincu de la possibilité d’améliorer leur sort. Il refuse la passivité et l’inaction. C’est un homme déterminé, assumant les critiques pour le bien commun.

Les critiques

Si certains rejettent catégoriquement toute évacuation, d’autres critiquent la méthode employée. Les seconds ne s’opposent pas à l’amélioration des conditions de vie. Cependant ils demandent une meilleure sensibilisation, une interaction accrue avec les élus locaux, une relocalisation immédiate par le district autonome d’Abidjan, une indemnisation et une implication plus large des autres administrations gouvernementales.
Malgré les recommandations du Conseil national des droits de l’homme et d’autres entités, certains observateurs soulignent que les 176 sites identifiés sont problématiques depuis longtemps et que des initiatives de sensibilisation ont été prises à plusieurs reprises sans succès durable. Ils craignent que les préoccupations exprimées et appelant les autorités à humaniser les processus d’évacuation, ne soient en réalité une manière de retarder l’action nécessaire, à entreprendre.

Un appel à la solidarité

Face à ces divergences, l’Organisation de la Société Civile « L’Africanisme » entend lancer un appel à la solidarité nationale, encourageant les contributions citoyennes. Elle prévoit de collaborer avec d’autres entités pour soutenir les populations affectées, soulignant que la solidarité ne doit pas être l’apanage du gouvernement seul. Elle veut inviter à transformer la colère et l’indignation observés chez certains en soutien concret pour les moins fortunés, pour que les « debouts » viennent en aide aux « coulés ». En plus des personnes opposées au processus engagé par le ministre, gouverneur, la contribution sera également adressée aux personnes qui approuvent. Les « debouts » doivent venir au secours des « coulés », de ceux et celles que l’on veut condamner à être des démunis durant toute leur vie.

Charles Kouassi

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