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Consul général de Côte d’Ivoire à Paris- Issiaka Konaté répond aux préoccupations des usagers

Le Consul général de la Côte d’Ivoire à Paris, repond aux préoccupation des usagers de son service. Les réformes sur les démarches et la prise de rendez-vous au consulat, l’intérêt de l’aménagement dans de nouveaux locaux, ou encore les craintes des usagers sur l’accueil, ont éte évoqués par lui.

Issiaka Konaté, le Consul général de la Côte d’Ivoire à Paris, était l’invité via Zoom de la plateforme NewsCoop et de la société civile L’AFRICANISME, le jeudi 15 février 2024, dans le cadre des débats périodiques de ces structures. Il a expliqué les réformes initiées au Consulat depuis sa nomination le 4 février 2022 pour accélérer les procédures d’acquisition des documents administratifs, les raisons de l’aménagement du consulat dans de nouveaux locaux. De façon générale, il a apporté des réponses aux préoccupations des usagers.
S’agissant des raisons de l’aménagement du consulat général dans un nouveau local, Issiaka Konaté a expliqué que cela s’inscrit dans un souci d’avoir une gestion autonome, de sorte à mieux répondre aux besoins des usagers. « Le Consulat général de Côte d’Ivoire à Paris n’a jamais eu de gestion autonome. C’est la première fois qu’il en sera ainsi. La Côte d’Ivoire essaie cette option espérant avoir un consulat qui va répondre aux préoccupations de tous les usagers. Il y a eu une première tentative en 2013 qui n’a pas abouti. Cette fois est la bonne. Le consulat de Paris couvre toute la partie Nord de la France ainsi que les territoires d’outre-mer. La partie Sud de la France est, quant à elle, couverte par le Consul de la Côte d’Ivoire à Lyon », a-t-il expliqué.
Il a expliqué que les fonctions consulaires couvrent les actes d’état civils. Entre autres, les délivrances de passeports, les visas, ou encore la transcription d’actes de naissance. « Nous sommes en train de travailler à équiper le consulat en termes de personnel diplomatique au plan local. C’est un processus en cours. Le Consulat a été délocalisé en juillet (2023. NDLR). Mais c’est seulement en décembre (2023. NDLR) que le service de passeports et de visas nous ont rejoints sur le nouveau site », a-t-il dit. «(…) Le score qu’on nous attribuait était 3,1. J’ai vu que entre 50 et 65% des commentaires négatifs se plaignaient de l’accueil et du problème de ne pas avoir une ligne téléphonique. Nous avons pris cela en compte en délocalisant. C’est-à-dire que nous créons une entité autonome, puis nous choisissons la dématérialisation en mettant en place un système de rendez-vous. Ce système a l’avantage de ne pas être discriminatoire. Il fonctionne selon le système du premier venu, premier servi. Il installe ensuite une traçabilité. Il dit qui traite le dossier de qui, ce qui fait le blocage, à quel niveau il est. Cela permet aussi aux travailleurs de planifier leurs courses au consulat, selon leur emploi du temps; et à l’administration consulaire de gérer le flux pour éviter les encombrements », a-t-il ajouté.

« Le Consulat fait autour de 25 000 visas et 21000 passeports par an (…), pourquoi de nouvelles procédures»

Issiaka Konaté a donné des chiffres sur le nombre d’actes produits par le consulat. « Le Consulat fait autour de 25 000 visas et 21000 passeports par an. Nous produisons plus de 12000 actes d’état civil. Il y a énormément d’actes que l’on nous demande par jour. Il y en a qui interviennent en urgence et d’autres qui nécessitent des préparatifs avant d’être produits. C’est pour cela que nous mettons en place de nouvelles procédures. Notamment, la nécessité des prises de rendez-vous, la dématérialisation des services. Pour couvrir une superficie comme celle que nous couvrons, et qui est plus grande que la Côte d’Ivoire, il est important de mettre en place une procédure pour que les démarches soient dématérialisées », a-t-il dit. Pour lui, les liens entre les Ivoiriens vivant en France et l’administration consulaire sont au beau fixe. Le diplomate reconnaît quelques incompréhensions avec des usagers. Toutefois, ils estiment que ceux-ci bénéficient aujourd’hui de plus de facilités que les générations précédentes de la diaspora. « Ils ont aujourd’hui l’avantage de voir leurs passeports confectionnés sur place dans leurs pays de résidence. Un avantage que les générations anciennes de la diaspora n’ont pas connu », a-t-il lancé. Il a déploré chez certains un manque d’anticipation, dans la réalisation de leurs démarches consulaires : «Ils attendent d’avoir le dos au mur, avant d’entamer leurs démarches. Cela fait que nous gérons plus d’actes urgentes, que d’actes normaux. Hormis cela, les rapports sont très bons ».

«Les problèmes de la dématérialisation des services »

Issiaka Konaté a donné son regard sur la dématérialisation de tous les services consulaires. Pour lui, tous les services ne peuvent pas l’être. « Il y a des choses qu’on peut dématérialiser et il y en a qui sont plus difficiles ». Il a pris l’exemple de la carte consulaire qui nécessite , selon lui, l’introduction d’éléments de sécurité.. «Elle était biométrique, puisqu’il y avait une prise d’empreinte . Donc, sa confection nécessite la présence de la personne. Mais, ce que nous avons fait dans un premier temps, c’est que, lorsque la personne s’inscrit en ligne pour se faire établir une carte consulaire, nous lui envoyons une carte consulaire dématérialisée avec un QR Code. Elle permet d’enregistrer la personne et de lui fixer la date à laquelle elle peut passer au consulat. Le processus évite qu’on lui prenne la carte qu’il utilise. (…) J’ai trouvé ici à Paris, 4291 extraits de naissance pas transcrits. Les personnes ont payé sans pouvoir recevoir leurs documents. Ces personnes, si elles détiennent encore leurs tickets jaunes qu’elles avaient obtenus à l’époque, qu’elles nous les envoient par boîte postale afin qu’on leur envoie leurs actes transcrits. Nous allons apurer le passif de ces cartes qui avaient été mises dans un registre ivoirien. Il ne resterait que l’étape de saisie qui est nettement plus facile », a-t-il dit. Issiaka Konaté a aussi pointé comme difficultés, les adresses des requérants. « Nous avons des passeports qui sont revenus. Ils prennent en moyenne 6 semaines pour nous revenir à partir d’Abidjan . Si la personne a changé d’adresse entre-temps, certains passeports nous reviennent ainsi », a-t-il expliqué.

« Les coûts et les différents types de visas, et comment les obtenir»

En dépit des réformes, de longs rangs continuent de se former devant le consulat. Le Consul a dit ce qui est, selon lui, à la base de ce fait. «Le consulat ouvre à 9h30. Si vous avez un rendez-vous à 9h45, je demande de ne pas venir à 7h. Parce que le consulat est fermé à cette heure. Dans le système de rendez-vous, c’est mieux que la personne arrive 15 minutes avant l’heure de son rendez-vous. La plupart des cas que nous avons, ce sont les personnes qui n’ont pas de rendez-vous et qui sont dans ces cas d’urgence. Il y en a aussi qui ont un rendez-vous, mais qui viennent un autre jour. Or, il y a un nombre prévu de personnes que nous prenons par jour, par rapport aux mesures de sécurité. Il est donc important que les heures de rendez-vous soient respectées et qu’elles ne débordent pas », a-t-il expliqué.
Il est revenu sur ce que c’est que le e-visa, le visa d’urgence, les autres types de visas qui sont aussi des documents à l’origine des longues rangs d’attente devant le consulat. « Le e-visa est géré par le ministère de l’intérieur en 72 h maximum. Il se délivre en ligne. Alors, , ceux qui ont des voyages urgents à effectuer, ils n’ont pas besoin de venir au consulat. Le e-visa est un type de visa qui ne dépend pas du consulat ni des ambassades. Il est directement géré via la Direction de surveillance du territoire. Il coûte 73€ (environ 47 500 FCFA). Mais si vous allez sur un site de démarcheurs de visa, il est possible que vous payiez 200 à 250 € ( 130 000 à 162500 FCFA). Mais un e-visa coûte 73 € sur le site de Snedaï. Payez, scannez vos documents que vous envoyez pour validation. Il y a le visa biométrique délivré par l’ambassade. Il coûte 58 € (37 700 FCFA) quand il n’est pas en urgence. Il faut 72 heures pour avoir ce visa. Pendant la période de la Can, un nombre important de personnes avaient fait le e-visa et n’avaient encore reçu de réponses et sont systématiquement allés vers le Consulat pour essayer de régler leur problème. Le problème est que le e-visa ne dépend pas de nous. Mais on a récupéré les demandes et fait valider des e-visa. C’était près de 150 visas dans ce cas là. Il y a aussi le visa d’urgence. Ici à Paris, c’est 58 € plus 50 € de frais d’urgence. Mais à l’approche de la Can, nous avons rencontré énormément de difficultés, parce que les Visas sont régis par les textes. Il y a des pays pour lesquels la Côte d’Ivoire exige une autorisation avant de mettre un vis dans le passeport. Dans ce cas, l’attente peut prendre plus de temps que les 72 heures, parce que nous sommes obligés de nous référer à Abidjan les visas. Si les personnes ont acheté leurs billets d’avion sans tenir compte de cet aspect, elles sont obligées de demander un visa d’urgence qui nécessitent les 50 € supplémentaires », a-t-il expliqué, entre autres.

J-H Koffo

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