Sport

Bouaké-Can 2023: Une opportunité pour les affaires

Au-delà de la joie et de l’excitation qui entourent la 34è édition de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) de football, les villes hôtes de cette prestigieuse compétition se transforment en foyer d’activités économiques. Les entrepreneurs ingénieurs et imaginatifs en font une opportunité pour faire de bonnes affaires. La Can de l’hospitalité, une opportunité pour rentabiliser son chiffre d’affaires. À Bouaké, depuis le début du tournoi, Il y a plusieurs activités florissantes autour de cette grand-messe du football africain.

Les restaurateurs premiers bénéficiaires

Les restaurants, les bars et autres lieux de divertissement enregistrent une hausse de demandes depuis le début de la Coupe d’Afrique des Nations à Bouaké, l’une des six villes qui abritent les matchs. Notamment, ceux du Groupe D (Algérie, Angola, Burkina Faso et Mauritanie). Au restaurant « Anouanzè », dans les encablures du Stade de la Paix de Bouaké, au quartier N’Gattakro, quelques supporters algériens et burkinabè avides des mets ivoiriens se sont retrouvés pour partager un plat autour de bières fraîches avant le match qui a opposé les Fennecs aux Étalons. « J’ai mangé du riz avec de la sauce aubergine après j’ai commandé du placali avec sauce gouagouassou, vraiment Bouaké c’est la meilleure », s’est réjoui Alfred Dienderé, supporter, la bouche pleine.  » Moi, c’est le garba que j’ai mangé. Depuis l’Algérie, je rêvais de manger ce plat ivoirien. J’ai commandé un plat avec une sucrerie mais vraiment, c’est le meilleur », a déclaré Mohamed Islem Farah, supporter algérien. Un témoignage qui fait l’affaire de Souleymane Yéo, vendeur de garba. « Depuis que la Can a débuté, vraiment les choses se déroulent bien pour moi. Surtout les jours de match. Étant situé à côté du restaurant Anouanzè, les commandes vont bon train. Par jour, je peux rentrer à la maison avec 10.000 francs CFA à 25.000 francs CFA comme bénéfice. J’ai acheté de nouvelles assiettes, verres et même installé un petit réfrigérateur pour la vente d’eau et ça aussi ça marche bien », a dit Souleymane Yéo. Des opportunités d’affaires comme la restauration font le chou gras des tenanciers de restaurants qui multiplient leurs chiffres d’affaires. « La Can est la bienvenue. Au fur et à mesure, je fais de nouveaux plats. Il y a de la sauce graine avec de la viande d’agouti, du bœuf ou du poisson. Il y a aussi de la soupe de poisson (carpe) ou de poulet que les clients en raffolent », a dit Christine Dion, restauratrice. « Depuis que la Can a commencé, je prends deux cartons et demi de poissons, chaque jour. Et ça marche bien même. Les clients sont de toutes les nationalités. Il y a même des Français et Allemands qui passent des commandes que je vais livrer dans leurs hôtels », a fait savoir Fanta Atéa, vendeuse de poisson braisé au quartier Commerce. Même satisfaction chez un autre vendeur. « Moi, je peux vendre du poulet braisé jusqu’à 50.000 francs CFA. Vive la Can! », renchérit Ousmane Sawadogo, vendeur de poulet flambé au quartier Zone-Hyppodrome.

Les maquis, bars et lieux de divertissement se frottent les mains

La Can, c’est également une opportunité pour les gérants de bars et maquis qui voient une augmentation de clients après les matchs. « On sent la présence de nos frères venus d’autres contrées à Bouaké. Il y a même des Ivoiriens qui viennent de Yamoussoukro, Korhogo, Mankono, Katiola, Béoumi pour s’amuser et retourner le même jour chez eux. D’où, l’importance de la route. Vraiment, on s’en sort pour le moment. Moi-même, j’ai fait appel à huit nouvelles serveuses en plus des cinq que j’avais. Les huit, je les rémunère 1000 francs cfa par heure », affirme Jacques Konan Brou dit Américain, gérant de bar climatisé.

Chacun y trouve son compte

« Propriétaire d’une blanchisserie au quartier Air-France 1, vraiment, je remercie le bon Dieu. Nous travaillons en temps plein », affirme Jean-Claude Traoré,

propriétaire d’une blanchisserie au quartier Air-France 1,

Les vendeurs de maillots et autres gadgets aux couleurs des équipes nationales se frottent eux aussi les mains. « Moi, je vendais des habits et chaussures pour enfants au Mali. Mais, avec la Can, je suis venue à Bouaké pour vendre des drapeaux, des maillots et je fais les peintures sur les visages. Je ne me plains pas en tout cas. Je suis une Malienne et vraiment la Côte d’Ivoire est un pays de prospérité. Je me suis bien intégrée et on cohabite avec les vendeurs ivoiriens dans une parfaite harmonie », affirme Awa Sissoko, commerçante venue du Mali.

Pour les affaires, les artisans également s’y mettent. Aboubacar Diallo, peintre sur linge décide de réorienter son offre habituelle. Désormais, il peint les tissus à l’image des Éléphants, symbole de l’équipe nationale de la Côte d’Ivoire. « Avant, je faisais de la peinture sur les habits et masques sénoufo. Mais, avec ma Can, je me suis dit pourquoi ne pas essayer avec la tendance. Les commandes se sont multipliées. Il y a même des femmes qui viennent d’Abidjan et San-Pedro pour acheter avec moi des boubous aux couleurs du drapeau national pour aller les revendre dans leurs localités d’origine », a-t-il dit. « En tant qu’une jeune entrepreneure, je propose des pagnes à l’effigie de la Caf et ça marche bien. On ne peut pas rester en marge de cette opportunité d’affaires que nous offre le Président Alassane Ouattara en organisant la Can chez nous », nous confie Barakissa Touré, étudiante et entrepreneure.
Avec l’arrivée des supporteurs de plusieurs pays pour la Can, plusieurs autres secteurs appelés couramment secteurs informels font de bonnes affaires et enregistrent également une forte demande. Notamment; les poteries artisanales de Tanou-Sakassou, dans le département de Sakassou, les services de transport en commun (taxi, mototaxi, gbaka), couturiers (ères), coiffeurs (euses), hôtels, location de voiture, agences de communication, structures événementielles et de voyages… On peut donc dire que la Can de l’hospitalité, c’est aussi la Can des Affaires.

Moteur de croissance pour le pays

Vitrine diplomatique et levier d’influence, la CAN est également pour la Côte d’Ivoire, un moteur de croissance pour le pays. Au total, l’État ivoirien a investi plus de 750 milliards de francs CFA. Quatre stades « ultramodernes » ont été construits à Ebimpé (en banlieue d’Abidjan), San Pedro (sud-ouest), Yamoussoukro (centre) et Korhogo (nord) ainsi que des villages Can dans chaque localité. Deux autres stades ont été rénovés à Abidjan (sud) et Bouaké (centre) et 24 terrains d’entraînement ont été aménagés. Toujours dans le cadre des préparatifs de cette compétition de football, des projets immobiliers colossaux sont réalisés dans le même temps, les axes routiers reliant les villes hôtes ont été réhabilités pour faciliter le déplacement des équipes et des supporters. L’autoroute Abidjan-Yamoussoukro a été rallongée jusqu’à Bouaké et la voie reliant Abidjan à San Pedro modernisée. Même les secteurs du BTP ont bénéficié de cette CAN. Notamment, les aciéries qui tournent à plein régime.

Réalisé par Aboubacar Al Syddick

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