A mon avis… Côte d’Ivoire : tourisme de masse ou tourisme d’élite …`
La Côte d’Ivoire a-t-elle une ambition pour son tourisme ? Même si elle s’emploie à promouvoir son potentiel touristique, quelque chose manque à l’essentiel de son développement, et à son image.
Pour l’essentiel, j’ai une question à poser au ministre du Tourisme, Siandou Fofana. Le tourisme ivoirien est-il un tourisme de masse, ou un tourisme d’élite ? Je sais que la Côte d’ivoire a des atouts objectifs, comme des villes balnéaires de Grand-Bassam et de San-Pedro, dont l’image a besoin d’être « vendue ». Je me souviens bien, qu’avec les ministres du Tourisme du président Houphouët-Boigny, particulièrement Koné Ibrahim, Loua Diomandé, Mathieu Ekra, il y avait un tourisme de masse avec des catalogues de voyages, ou safari organisés pour Ivoiriens, pour découvrir les richesses touristiques de la Côte d’Ivoire : Man, avec les cascades et les ponts de lianes. Bondoukou, avec la mosquée de Samory Touré, ou Soko, le village des singes. À Sassandra, il y’a le Wharf, l’un des premiers ports de la Côte d’ivoire. Avec beaucoup de clairvoyance, Koné Ibrahim a dessiné une carte touristique de la Côte d’ivoire avec, des bourses de tourisme à Man, Korhogo, Sassandra. Mais, tout d’un coup, ce tourisme ouvert à toute la classe moyenne ivoirienne a disparu. Dans un surprenant retournement d’ambitions, le tourisme ivoirien prend un autre visage : Le tourisme d’élite. Un dispositif de développement du tourisme qui a un coût très élevé, avec des hôtels de luxe. Les atouts naturels sont fortement inaccessibles, comme le Mont Nimba, le Tonkpi, ou les parcs nationaux. Le tourisme d’élite est, à mon avis, diamétralement opposé au « tourisme de masse ». Aujourd’hui, à l’étalon absolu, le tourisme ivoirien ne répond plus à un développement exclusif, où l’importance des recettes touristiques, étaient tirées des activités du tourisme ouvert à la classe moyenne. À mon avis, le ministre ivoirien du Tourisme doit mettre en place une politique touristique performante axée sur le tourisme de « masse». Rapidement rémunérateur avec des voyages organisés à l’intérieur du pays à la découverte de la Basilique Notre Dame de Yamoussoukro, le village des tisserands à Tiébissou et à Korhogo. Organiser des safaris à moindre coût, pour visiter le « circuit » des rois dans le département d’Abengourou. Dans ce pays « doux » comme la Côte d’Ivoire, il faut penser à la classe moyenne pour renforcer l’ambition du tourisme ivoirien. J’attends une conférence de presse du ministre Siandou Fofana, pour nous dresser la carte de l’ensemble de la capacité touristique de la Côte d’Ivoire.
PAR Ben Ismaël