Incendie aux greffes du Tribunal du Plateau : Me Coulibaly Porna fait des précisions et demande aux enquêteurs d’aller loin
Me Coulibaly Porna exprime ses inquiétudes et demande aux enquêteurs de faire toute la lumière sur l’incendie survenu dans son bureau.
Le bureau du greffier en chef du Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau est parti en fumée, le vendredi 9 décembre 2022. De passage au greffe de ce tribunal, le lundi 12 décembre, nous avons rencontré Maître Coulibaly Porna, greffier en chef près le Tribunal de première instance, qui est revenu sur l’incendie de son bureau.
L’état des lieux aux greffes du Tribunal de première instance au Plateau
En effet, dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 décembre 2022, un incendie s’est déclaré dans le bureau de Maître Coulibaly Porna, greffier en chef en service au Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau.
Privé de son cadre habituel de travail, en dehors des salles d’audiences, c’est un greffier en chef qui bénéficie du soutien de ses collaborateurs que nous avons rencontré. « À part les dossiers qui étaient sur les bureaux qui ont brûlé, rien n’a été emporté. Ce sont des dossiers importants, certes, mais ce qui est le plus important c’est la minute, que nous prenons soin de garder précieusement. Des gens racontent que le coffre-fort qui est dans mon bureau a été emporté. Ce n’est pas vrai. Le coffre-fort n’a pas été ouvert, encore moins emporté. Peut-être que des gens recherchaient des dossiers qu’ils n’ont pas trouvés, donc ils ont mis le feu à tout, parce que le Tribunal de première instance d’Abidjan est le dépositaire de l’Afrique occidental, c’est un tribunal régional. Si les gens ont atteint ce tribunal, c’est qu’ils ont atteint toute la sous-région. Je pense qu’il faut faire attention, parce que nul n’est à l’abri du terrorisme. C’est pourquoi, il faut aller au-delà du volet financier, puisqu’aucune somme d’argent n’a été emportée », a expliqué Me Coulibaly Porna, qui était à son domicile quand il a été informé de la situation.
Le renforcement de la sécurité s’impose au palais de justice
Le greffier en chef du Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau a exprimé des inquiétudes, en termes de sécurité au palais de justice et d’équipements des forces de sécurité qui surveillent les lieux : « Il y a un vrai problème d’équipements pour les forces de sécurité présentes au palais de justice, il y a des grilles qui ne sont pas fermées… Il faut une surveillance plus accrue. Le tribunal traite des dossiers sensibles, il faut donc ouvrir les yeux (…) Le greffe reçoit tout ce qui entre et tout ce qui sort du palais de justice. C’est nous qui recevons tous ceux qui ont besoin d’un acte de justice, ce qui explique qu’il est difficile de tout réguler, parce que nous ne connaissons pas les intentions des uns et des autres. C’est le bureau du greffier en chef qui a pris feu, imaginez-vous si c’était tout le palais de justice ou encore un autre site stratégique ? J’ai dit la même chose au Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits quand il est venu, je l’ai redit à la police criminelle et scientifique, quand j’ai fait ma déposition. Il faut être vigilant et ne pas tomber dans le sensationnel, parce que la Côte d’Ivoire nous appartient à nous tous».
Le personnel du greffe a repris le service
Après un arrêt de travail, suite à cet incendie, le vendredi 9 décembre, le personnel du greffe du Tribunal de première instance a repris le travail dans des locaux qui portent encore les stigmates de l’incendie. Face à ce drame, le greffier en chef estime qu’il est important de passer à la digitalisation au niveau du tribunal et un budget spécial doit être alloué pour cela, afin que toutes les décisions de justice soient numérisées. « Cela éviterait beaucoup de choses, parce que comme je l’ai dit, le Tribunal d’Abidjan est un tribunal régional », a ajouté Me Coulibaly. Des ouvriers s’activaient dans le bureau du greffier en chef pour le remettre en état d’accueillir son locataire habituel.
Olivier Dion