Accidents de la circulation en Côte d’Ivoire- Le Premier ministre Patrick Achi : «Les données générales indiquent que le facteur humain représente, à lui seul, 92% des accidents»
Le Premier ministre Patrick Achi a lancé le mardi 10 août 2021 à Abidjan, la campagne nationale de sensibilisation sur la sécurité routière adossée à la Stratégie nationale de lutte contre les accidents de la circulation en Côte d’Ivoire dont les statistiques indiquent, selon le Premier ministre ivoirien, que le facteur humain représente 92% des causes des accidents.
En lançant la campagne nationale de sensibilisation sur la sécurité routière, le Premier ministre Patrick Achi a souligné l’urgence des actions à mener pour protéger les populations : « En dépit de l’important investissement pour la mise à niveau des infrastructures routières au cours de la décennie écoulée, notre pays connaît malheureusement une recrudescence des accidents graves de la route endeuillant ainsi des familles, avec des conséquences humaines, économiques, sociales parfois désastreuses. Cela doit nous interpeller tous (…) Les données générales indiquent que le facteur humain représente, à lui seul, 92% des accidents (…), les défaillances mécaniques ne représentent que 6% des accidents. La dégradation de la chaussée qui était l’un des facteurs importants ne représente que 1% des causes des accidents. Face à ce tableau préoccupant, le gouvernement a choisi de faire de la lutte contre l’insécurité routière, une grande cause nationale, parce que chaque vie humaine compte. Il nous faut agir vite, bien. Nous allons donc mettre en œuvre un plan sécurité routière exhaustif, moderne, avec un plan d’action concret, une véritable feuille de route pour toujours mieux protéger nos populations contre ce fléau dont le coût humain, sanitaire et économique est trop élevé ».
Poursuivant le Premier ministre Patrick Achi a rappelé que 5 milliards de FCFA ont été mobilisés par le gouvernement dans le cadre de cette stratégie nationale de sécurité routière adoptée le 7 juillet 2021 en conseil des ministres et qui apporte des réponses précises sur l’ensemble du territoire et les axes les plus touchés par l’insécurité routière. « Cette stratégie vise à stabiliser la progression du nombre d’accidents dans les douze (12) prochains mois et à inverser la courbe à partir de juillet 2022, pour atteindre une réduction majeure dans les cinq prochaines années », a expliqué Patrick Achi. Le lancement de cette campagne nationale de sensibilisation a été marqué par l’installation du comité local de sécurité routière de la région des Lagunes, présidé par le préfet d’Abidjan, Germain François Goun et la remise de matériels roulants et d’équipements radar à la police, à la gendarmerie et à l’Office national de sécurité routière (OSER).
Amadou Koné, ministre des Transports ;
«Sur 1500 tués, environ 1 millier sont les usagers vulnérables, dont l’âge varie de 5 à 29 ans »
Parlant de la question des accidents de la circulation en Côte d’Ivoire, le ministre des Transports, Amadou Koné a fait un état des lieux, avant de noter que le plan quinquennal 2021-2025 en matière de sécurité routière est ambitieux, concret et se veut exhaustif : « De 814 tués en 2013, nous sommes à passés 1. 465 tués en 2019 et 1. 509 tués en 2020, malgré les restrictions imposées par la COVID 19 aux déplacements des populations. Les piétons et les usagers des motos et des tricycles représentent 60% des victimes contre 40% pour les passagers des autres véhicules. Sur 1500 tués, environ 1 millier sont les usagers dits vulnérables, dont l’âge varie de 5 à 29 ans. Les accidents spectaculaires créant l’émotion ne sont pas ceux qui endeuillent le plus, par conséquent, il ne faut pas oublier de s’attaquer à l’insécurité des vulnérables ». Face à cette préoccupation, le gouvernement ivoirien à travers le ministère des Transports, de l’Intérieur et de la Sécurité, de la Défense, de l’Economie et des Finances, du Budget et du Portefeuille de l’État a élaboré une stratégie nationale de lutte contre l’insécurité routière allant de 2021 à 2025, qui comporte plusieurs actions à mener sur l’ensemble du territoire national, entre autres, l’assurance d’une mobilité sûre dans les zones urbaines, la réduction de l’accidentalité des axes interurbains, l’amélioration des comportements des conducteurs, l’amélioration de la sécurité des transports en commun et de marchandises et l’amélioration de la prise en charge des victimes d’accidents.
Olivier Dion