Entretien- Docteur Athanase Kakou veut faire de la Côte d’Ivoire le hub du Padel en Afrique

Vice-président de la Fédération Ivoirienne de Tennis en charge du padel, le Dr Athanase Kakou revient sur le succès du FIP Silver Open d’Abidjan et dévoile les ambitions de la FIT pour cette discipline encore jeune en Côte d’Ivoire. Entre fierté, stratégie et perspectives, il trace la voie d’un avenir prometteur pour le padel ivoirien.
En l’espace de six mois, la Côte d’Ivoire accueille deux compétitions internationales de padel. En tant que viceprésident chargé du padel, que ressentezvous au terme de ce FIP Silver Open ?
Je suis heureux. Cela témoigne du dynamisme de la Fédération ivoirienne de tennis. C’était un défi pour nous : le padel m’a été confié il y a à peine six mois et, en l’espace de ce court laps de temps, vous voyez ce que nous avons accompli. C’est une grande fierté et une réelle satisfaction. Bien sûr, nous ne nous reposerons pas sur nos lauriers ; nous continuerons à faire en sorte que les choses progressent. Très rapidement, nous organiserons d’autres compétitions de padel d’envergure comme celle qui vient de se dérouler.
Parlant de cette compétition, quel est votre regard sur le niveau des différents athlètes et sur l’engouement suscité ?
Alors, si vous avez suivi cette compétition, vous avez vu que nous avons accueilli des joueurs classés dans le top 100 mondial. Ce niveau est excellent. De nombreux autres participants se situaient également autour du top 100, ce qui a rendu le tableau très relevé. Les échanges étaient magnifiques et le jeu très intense, exactement ce que l’on attend du padel. Personnellement, je suis content. L’organisation a été bonne ; sans nous jeter des fleurs, elle a été qualifiée d’impeccable par tous. Pour un coup d’essai, je pense que c’était un coup de maître. Quant au public, vu l’affluence du début à la fin, la compétition a attiré beaucoup de monde. Cela montre que le padel est en train de s’implanter durablement en Côte d’Ivoire. Le public a apprécié la qualité des gestes et des échanges entre les padelistes, ce qui est très positif pour le développement du padel.
Quel est votre politique pour rendre cette discipline aussi accessible et populaire ?
La Fédération ivoirienne de tennis gère deux disciplines : le tennis et le padel. Dire que le tennis n’entre pas dans le cœur des Ivoiriens serait inexact. Le tennis y est présent depuis longtemps.
Le padel, lui, est un sport récent qui suscite beaucoup d’engouement. Les gens se passionnent souvent pour les nouveautés, mais cela ne signifie pas que le tennis est délaissé. Récemment, un confrère m’a demandé si je craignais que le padel ne détrône le tennis. J’ai répondu non. Le padel a son public, le tennis a le sien. Je lui ai même demandé : “Pensezvous honnêtement que RolandGarros va fermer parce que le padel existe ?” Sa réponse a été non. En France, comme en Côte d’Ivoire, les deux disciplines sont gérées par la même fédération ; elles vont croître et cohabiter.
En conférence de presse, vous parliez d’un plan de développement qui s’étend jusqu’en 2030. Pourriez-vous nous donner les grandes lignes de ce plan de développement ?
Vous avez été acteur depuis le début de la compétition. Pendant cinq jours, vous avez observé la quasi-totalité des participants à ce tournoi. Les représentants nationaux étaient très peu nombreux. Notre ambition est de faire en sorte que ce type de compétition attire davantage de nationaux. Nous allons mettre en place une politique pour intéresser les Ivoiriens à ce sport. Il s’agira d’ouvrir des écoles de padel et de réaliser des initiations dans les établissements scolaires, car c’est vraiment à la base qu’il faut commencer. Nous prévoyons également des journées portes ouvertes afin que le padel suscite l’intérêt des Ivoiriens et qu’ils pratiquent ce sport. Ce type de compétition est bénéfique ; c’est excellent pour l’image de la Côte d’Ivoire, c’est magnifique. Cependant, je tiens à préciser que ce n’est pas complet, car il n’y a pas eu beaucoup d’Ivoiriens qui ont véritablement participé à cette compétition. Avoir des non-nationaux, c’est bien, cela donne une certaine envergure à l’événement, mais attirer des nationaux, c’est vraiment notre objectif.
Dans cinq ans, où voyez-vous le padel en Côte d’Ivoire ?
Nous voulons faire de la Côte d’Ivoire une plaque tournante, le hub du padel en Afrique. L’objectif est que, lorsque l’on parle de padel, la Côte d’Ivoire soit la référence. Il s’agira de donner à la Côte d’Ivoire une grande capacité d’organisation, ce que nous essayons de mettre en place. Nous voulons également qu’il y ait de nombreux participants au padel atteignant un niveau vraiment intéressant. Dans cinq ans, voire dix ans maximums, vous verrez que parmi les grands champions mondiaux, il y aura des Ivoiriens.
En termes simples, si l’on devait expliquer le padel ou distinguer le padel du tennis, que dirait-on ?
La différence tient à quelques détails. Le décompte des points est identique à celui du tennis. En revanche, le service diffère : au padel on sert à la cuillère, alors qu’au tennis la technique est différente. Les raquettes et les balles ne sont pas les mêmes, et le tracé du court varie aussi. Ce sont ces petites règles et ces différences d’équipement qui distinguent les deux sports. Sinon, dans l’ensemble, le padel reste un sport plutôt ludique et très proche du tennis.
Réalisé par Ange Kouadio