Sidi Tiémoko Touré, ministre des Ressources animales et Halieutiques fait un état des lieux en matière de ressources animales et halieutiques en Côte d’Ivoire.
« L’autosuffisance en protéines animales et halieutiques face au défi de l’employabilité des jeunes ». Ce thème a été développé par le ministre des Ressources animales et Halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, au cours d’un petit-déjeuner de presse organisé par l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), le jeudi 19 mai 2022 à Abidjan-Plateau.
« Le rêve pour le secteur de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture est d’atteindre la souveraineté alimentaire (…) L’économie ivoirienne est essentiellement basée sur l’agriculture avec des performances remarquables en production végétale (cacao, café, ananas, bananes, anacarde, coton, sucre, cultures vivrières, etc.). Au niveau macroéconomique, la contribution du secteur des ressources animales et halieutiques aux PIB national et agricole, demeure faible, environ 4,5% pour le PIB agricole et 2% pour le PIB total. Le volume des investissements publics consacrés au secteur des ressources animales et halieutiques n’a pas excédé 16 milliards de FCFA sur les trois dernières années, soit moins de 0. 3 % du budget annuel national, alors que les États africains se sont engagés à renforcer le financement des investissements publiques agricoles à hauteur de 10% à travers la déclaration de Malabo de juin 2014. Le rôle du secteur des ressources animales et halieutiques dans la lutte contre la pauvreté et la faim n’est plus à démontrer. Le potentiel productif du capital animal et halieutique intervient directement dans le processus de transformation socio-économique et entre dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations », explique Sidi Tiémoko Touré.
Création d’emplois
L’ambition du ministre des Ressources animales et Halieutiques est d’inciter la population ivoirienne à investir dans ce secteur, à travers la mise en œuvre de plusieurs actions, dont l’allègement de la pénibilité du travail et la réduction du coût des facteurs de production pour une meilleure rentabilité. « Notre ambition est de réussir le pari d’un secteur des ressources animales et halieutiques, source de création de richesses, d’emplois décents, pour une alimentation saine, nutritive et suffisante, respectueuse de l’environnement et de la biodiversité (…) Tout cela permettra d’atteindre une nette amélioration de la production nationale dans les différentes filières du secteur. Cette production représentera plus de 65 % des besoins de consommation des populations en produits animaux et halieutiques en 2026, contre 26, 7% en 2019. Ce qui réduira substantiellement les importations en produits animaux et halieutiques et la sortie de devise de plus de 400 milliards de FCFA et favorisera la création de plus de 700. 000 emplois directs et 1. 500 000 emplois indirects », précise Sidi Touré.
Pas de pénurie de thons en Côte d’Ivoire
L’invité de l’UNJCI est revenu sur la question d’une pénurie de thons qui aurait été constatée sur les marchés ivoiriens. « Il n’y a pas eu de pénurie, il faut le préciser. Après la prise des différents actes qui régulent le poisson thon utilisé pour le « garba » (met très consommé en Côte d’Ivoire) au profit des consommateurs, il fallait que nous activions la police auprès des acteurs, pour le respect des différentes mesures, parce qu’il y avait énormément de spéculations qui n’étaient pas dans l’intérêt des consommateurs. Il y a eu effectivement un navire qui a fait escale au Port d’Abidjan pour réparation, mais qui est reparti après. C’est l’argument que certains acteurs ont voulu trouver pour dire que les navires ne débarquent pas de poissons, il y a une pénurie… C’étaient des rumeurs creuses que nous avons pu gérer, en son temps. Ce sujet est maîtrisé, mais malheureusement, nos frères ne sont pas trop représentés dans les secteurs du poisson et de la viande (…) alors que l’argent que l’État dépense pour importer du poisson ou de la viande, doit pouvoir bénéficier aux Ivoiriens ». Selon le ministre des Ressources animales et Halieutiques, la consommation de poissons en Côte d’Ivoire est estimée à 600. 000 tonnes, alors que la production locale est de 102. 000 tonnes, soit 17%. Il faut donc changer de paradigme, ce qui justifie l’élaboration de la Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA) couvrant la période 2022-2026.
Olivier Dion